La Philosophie à Paris

Alain de Benoist

28 Octobre 2015, 23:54pm

Publié par Les étudiants à Paris 8

Alain de Benoist Membre fondateur du GRECE, organe de la nouvelle droite.

 

Stratégie de récupération :
 

 

le Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (GRECE) , apparaît depuis sa fondation en 1968 comme un “think-tank” de droite , qui se distingue , entre autres , par ses références au paganisme , par la mise en avant de thèmes ethno-différentialistes et par la récupération systématique de textes et d’auteurs issus de la gauche .
Dominé par la forte personnalité d’Alain de Benoist , la “Nouvelle Droite” lorgne sur Guy Debord à partir de 1988 . La sélection mensuelle du Livre-Club du Labyrinthe recense ainsi en septembre les Commentaires sur la société du spectacle (16), et y voit “une série de réflexions originales , puissantes et qu’on ne se lasse pas de relire” (17) .
Dans le numéro 64 de la revue Éléments , Alain de Benoist clame son intérêt pour les situationnistes : “Jamais comme aujourd’hui , nous n’avons vécu dans ce “comble de la fausse conscience” que dénonçaient les situationnistes dès avant 1968 . L’opinion commune veut que les manifestants de mai aient été trop révolutionnaires . J’aurais plutôt le sentiment qu’ils ne l’ont pas été assez !” (18)
La “conversion” d’Alain de Benoist marque un changement de cap , dans la mesure ou elle délimite un nouveau regard . Contrairement aux jeunes royalistes “modernistes” , l’auteur de Vu de droite ne semble pas privilégier un éventuel “dépassement situationniste du marxisme” .
Il met plutôt l’accent sur la théorie du spectacle . Dédaignant le message de l’IS , qui provient en partie de l’héritage des gauches communistes , il annexe la critique de la société spectaculaire-marchande et l’intègre au corpus “droitiste” .
Il est intéressant de noter que cet engouement inédit va de pair avec la publication durant l’été 1988 du numéro 1 de la revue Krisis , par laquelle Alain de Benoist souhaite tisser des liens transversaux et rompre avec le ghetto de l’extrême droite .
Au nombre des intervenants du premier numéro , on remarque des personnalités de tous horizons : Michel Henry , Ignacio Ramonet , Michel Maffesoli ...

Christophe Gintzburger, GUY DEBORD, LES SITUATIONNISTES ET L'EXTREME DROITE : RECUPERATION A TOUS LES ETAGES

Alain de Benoist écrit en 2013 : « Qu’un écrivain déclare, comme la chose la plus naturelle du monde, qu’il préfère le commerce charnel des très jeunes personnes aux turpitudes classiques de ses contemporains, et il n’en faut pas plus – en pleine société permissive – pour le faire passer pour le Diable dans le Landerneau parisien. […] Pour ma part, c’est ce « scandale » qui me scandalise. Question de goût d’abord : n’aurait-on pas le droit de préférer caresser les hanches des lycéennes plutôt que la poitrine mafflue de la comtesse Grancéola (réplique matznévienne de la Castafiore ou la ménopause bien sonnée de la baronne Adélaïde Cramouillard, présidente de l’Union mystique universelle. Question de principe aussi : on peut désapprouver ce que l’on veut, mais comment peut-on, au sens propre du terme, être choqué par quoi que ce soit ? Quant à la gravité du délit, enfin, il me semble, selon mon échelle de valeurs personnelles, qu’il est plus « scandaleux » de regarder les jeux télévisés, de jouer au Loto ou de lire Le Meilleur, que d’avoir la passion des fesses fraîches, des émotions naissantes et des seins en boutons. Bien des imbéciles se sont horrifiés de la publication des Moins de seize ans. Que des adultes qui admettent fort bien que leur progéniture s’abrutisse des journées entières devant des machines à sous ou des téléfilms débiles, tremblent à l’idée que leur fille, plutôt que de passer son temps avec des crétins de son âge, puisse coucher avec un écrivain « qui pourrait être son père » et tomber dans les rets de ce suborneur de Gabriel, me fait, quant à moi, plutôt éclater de rire. [..] Quant aux jeunes personnes qui fréquentent Gabriel Matzneff, je ne doute pas qu’elles apprendront à son contact plus de choses belles et élevées que dans la vulgarité et la niaiserie que secrète à foison leur vie familiale et scolaire. » L’enfant interdit : Comment la pédophilie est devenue scandaleuse p.90-92, 2013, dans Elements, sou le pseudonyme de Pierre Verdrager.

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