AFRIQUE / Ouganda
Nom officiel : République d’Ouganda
Nature du régime : présidentiel
Fête nationale : 18 décembre (proclamation de la République)
Données géographiques
Superficie : 236 860 km²
Capitale : Kampala
Villes principales : Jinja, Entebbe, Mbarara, Mbale, Soroti, Masaka, Gulu
Langue (s) officielle (s) : anglais
Langue (s) courante (s) : anglais, luganda, swahili
Monnaie : shilling ougandais (1 eur = 4450 UGX)
Fête nationale : 9 octobre
Données démographiques
Population : 42,86 millions d’habitants (2017)
Densité : 213,76 hab/km² (2017)
Croissance démographique : 3,3%
Taux de fécondité : 5,6 naissances/femme (2016)
Espérance de vie : 59 ans (2016)
Taux d’alphabétisation : 72,2 %
Religion (s) : protestants (44,9%) catholiques (39,5%) musulmans (13,7%), autres 1,9 %
Indice de développement humain : 163ème sur 187 (2016)
Classement Transparency International : 151ème sur 180 (2017)
Sources : Banque mondiale, PNUD, FMI, Transparency International
Données économiques
PIB : 25,89mds US $ (2017)
PIB par habitant : 604 $ (2017)
Taux de croissance du PIB : 4,0 % (2017)
Taux d’inflation : 5,9 % (2017)
Dette publique : 37.2 % du PIB (2017)
Balance commerciale : -5,4% du PIB (2016/2017)
Principaux clients : Kenya (16,3%), EAU (15,0%) et Soudan du Sud (9,7%) (2016)
Principaux fournisseurs : Chine (18,4%), Inde (17,1 %), Kenya (9,4%) (2016)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2017) :
- agriculture : 24 %
- industrie : 23 %
- services : 53 %
Balance commerciale France-Ouganda : excédentaire pour la France à 45 M€ (2017)
Site de la Direction générale du Trésor : https://www.tresor.economie.gouv.fr/pays/ouganda
Eléments d’actualité
Yoweri Museveni prend le pouvoir en 1986, mettant un terme à quinze années de guerre civile. Il instaure un régime de « démocratie sans parti », avec pour objectif de canaliser les tensions politiques et confessionnelles à l’origine des années de guerre civile. Après sa réélection en 1996 et 2001, le Président Museveni obtient en 2005, en contrepartie de l’ouverture de son pays au multipartisme, une modification de la Constitution supprimant la limitation des mandats.
Face au parti présidentiel National Resistance Movement (NRM), l’opposition politique s’est progressivement fédérée autour du principal parti d’opposition, le Forum for Democratic Change (FDC). Elle n’est toutefois pas en mesure pour l’heure de contrer l’hégémonie du NRM. L’élection de Robert Kyagulanyi Ssentamu (dit Bobi Wine), musicien ougandais très populaire, comme député indépendant en juin 2017 témoigne néanmoins du poids montant de la jeunesse (notamment urbaine) dans la politique ougandaise.
Les élections générales (présidentielles, parlementaires et locales) se sont tenues en février et mars 2016, sous le regard des observateurs internationaux (UE,Commonwealth, EAC, UA…) et dans un contexte de vives tensions entre autorités et opposition. Les médias et réseaux sociaux ont fait l’objet d’un blocage par les autorités, principalement le jour du scrutin. Au pouvoir depuis 30 ans, le Président Museveni a été réélu au premier tour avec 60,75% des voix pour un cinquième mandat. Trois candidats dont les deux principaux opposants au Président n’ont pas reconnu les résultats de ce scrutin. Si ces élections se sont déroulées d’une manière globalement pacifique et ont bénéficié d’un taux de participation élevé, un certain nombre d’observateurs internationaux ont toutefois jugé qu’elles ne correspondaient pas aux normes d’un processus électoral démocratique.
En janvier 2018, le Président Museveni ratifie la loi supprimant la limite d’âge pour devenir président et rétablissant la limite de deux mandats sans rétroactivité, ouvrant la voie à son maintien au pouvoir lors des élections de 2021.
L’Ouganda et la LRA
Si la LRA (l’Armée de Résistance du Seigneur – guérilla née de la fédération de groupes rebelles en 1988 suite à la prise de pouvoir de Museveni - ayant sévi d’abord en Ouganda puis au nord-est de la RDC, au Soudan du Sud puis à l’est de la RCA) reste une menace pour les civils, le groupe est désormais très affaibli. Bien que son leader, Joseph Kony, soit toujours en liberté, quatre de ses cinq principaux commandants ont été appréhendés (dont Dominic Ongwen dont le jugement se poursuit devant la CPI), et le groupe a subi des désertions en nombre (avec environ 100 combattants estimés aujourd’hui, principalement en RCA). Selon les autorités ougandaises, la LRA aurait été « neutralisée avec succès ».
L’Ouganda et les Grands Lacs
L’Ouganda est intervenu à plusieurs reprises dans la région des Grands Lacs (soutien au Front Patriotique Rwandais en 1990-94 puis à Laurent-Désiré Kabila en 1996-1997, occupation de l’Ituri de 1998 à 2003).
Les relations entre Kigali et Kampala ont longtemps été fluctuantes mais se sont normalisées à partir de 2011 (visite du président Yoweri Museveni à Kigali en juillet 2011 ; déplacement du président Paul Kagame en février 2012). Elles sont toutefois marquées depuis quelques mois par un net refroidissement, les Ougandais accusant le Rwanda d’actions d’ingérence, notamment au sein des organes de sécurité. Ce refroidissement s’est encore durci avec l’arrestation le 13 juin 2018 de l’ex-Inspecteur général de la police ougandaise, le général Kale Kayihura, accusé de traquer les opposants rwandais en Ouganda.
Depuis 2007, l’Ouganda et la RDC ont montré une réelle volonté de régler leurs différends par le dialogue en dépit des contentieux passés (intervention de Kampala à l’Est de la RDC durant les guerres congolaises). Les relations entre les deux pays se sont à nouveau refroidies en 2012 à la suite de la publication du rapport du groupe d’experts du Comité de sanctions pour la RDC des Nations Unies accusant l’Ouganda de soutenir la rébellion du M23 qui a déstabilisé l’Est de la RDC jusqu’en 2013. Elles se sont à nouveau normalisées mais l’exploitation du pétrole du lac Albert reste un irritant.
Ancien président de l’initiative régionale pour la négociation de l’Accord d’Arusha de 2000 (pierre angulaire de la réconciliation nationale burundaise), Y. Museveni a été désigné en 2015 par les Chefs d’Etat de la Communauté d’Afrique de l’est, comme médiateur dans la résolution de la crise burundaise avec l’appui de la facilitation de B. Mkapa. En l’absence d’ouverture de la part de Bujumbura, la médiation / facilitation n’a pas produit à ce jour d’avancée notable.
L’Ouganda et le Soudan du Sud
L’Ouganda et le Soudan du Sud entretiennent des relations de confiance basées sur de solides liens commerciaux et des liens historiques. Kampala est le premier partenaire économique du Soudan du Sud, principale voie d’approvisionnement du pays et premier fournisseur. De nombreux ressortissants ougandais se sont installés en territoire sud-soudanais, où ils contrôlent une partie de l’économie. Kampala et Djouba partagent par ailleurs un intérêt dans l’exploitation pétrolière. Néanmoins, depuis le début de la crise sud-soudanaise en 2013, l’Ouganda s’est vu privé d’un de ses principaux partenaires à l’export, dégradant fortement sa balance commerciale.
L’Ouganda est un soutien du Président Kiir et joue un rôle important dans les négociations visant à résoudre la crise sud-soudanaise.
L’Ouganda et la Somalie
Avec actuellement 6 230 hommes, Kampala constitue aujourd’hui le plus gros contributeur de contingent en Somalie (où il est présent depuis 2007) dans le cadre de l’opération de l’Union africaine (AMISOM) contre le mouvement terroriste des Shabaab.
L’Ouganda et le Kenya
Première visite officielle d’un chef d’Etat étranger depuis la réélection du Président Kenyatta, la visite à Nairobi en décembre 2017 du Président Museveni atteste du souhait des deux pays d’un renforcement de leur partenariat, de leur mobilisation en faveur de l’accélération de l’intégration régionale (notamment par le développement d’infrastructures transfrontalières) et de l’attention portée aux crises et à la sécurité régionale (Somalie, Soudan du Sud…).
L’Ouganda et l’Union européenne
Pour le 11e FED 2014-2020, l’enveloppe de l’Ouganda est de 578 M€.
La croissance économique de l’Ouganda depuis 2000 est élevée (7,3% par an en moyenne). Toutefois, la réduction des inégalités ne progresse pas aussi rapidement, principalement du fait de l’une des croissances démographiques les plus élevées du monde (3,3% par an). Cette croissance s’est récemment réduite en raison de conditions climatiques défavorables et de la crise au Soudan du Sud (l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Ouganda).
L’économie ougandaise doit faire face à plusieurs défis majeurs, dont notamment le développement et la modernisation des infrastructures, l’accroissement de la productivité du secteur agricole, la promotion du développement du secteur privé (étroitesse des marchés financiers en particulier) et la hausse des investissements publics (dont la faiblesse est liée aux maigres recettes fiscales).
Les perspectives à court terme sont favorablement orientées, notamment grâce à la mise en œuvre d’importants projets d’infrastructures hydroélectriques et de transports (qui soutiendront le secteur de la construction), à l’activité des services (50% du PIB) portée par la demande interne et à la poursuite de la politique de soutien public à l’activité. La croissance devrait également bénéficier du lancement, prévu en 2018, de la réalisation du pipeline vers la Tanzanie, pour l’acheminement du pétrole qui devrait être extrait du lac Albert à partir de 2022. De meilleures récoltes (amélioration du rendement des caféiers) et une relative stabilité du shilling devraient limiter la hausse des prix mais le dynamisme de la demande intérieure et le risque de dutch disease avec l’exploitattion de pétrole pourraient contribuer à la poursuite de tensions inflationnistes.
Le niveau de la dette publique ougandaise, qui devrait s’établir à 44 % du PIB pour 2019 commence de plus à peser sur l’attractivité du pays avec une tendance qui demeure à la hausse. Le déficit continuera à être financé par des crédits majoritairement concessionnels.
Mise à jour : 28.08.18
Sources ;Le Monde ; Ministètre des Affaires étrangères, France