définiotion de la philosophie au vu de l'aporie et de la sagesse
La philosophie n'est pas le désir de la sagesse qui manque à celui qui la désire, qui l'aime, mais plutôt la pratique de ce qui manque à la sagesse pour celui qui en est ami, qui la fréquente en somme..
Ce propos soulève une perspective intéressante sur la philosophie, en la distinguant de son interprétation traditionnelle. Au lieu de concevoir la philosophie comme une quête de la sagesse par manque, il la redéfinit comme une pratique active, orientée non vers l'acquisition d'un savoir absolu, mais vers la mise en œuvre des manques mêmes de la sagesse.
Cela semble suggérer que la philosophie ne vise pas à combler une absence, mais à travailler avec cette absence, à interagir avec l'imperfection et l'inachèvement qui sont inhérents à la condition humaine. Elle devient alors une démarche dynamique, tournée vers l'action et le questionnement, plutôt qu'une aspiration à un idéal fixe ou absolu.
Cette tournure invite à repenser le pli de la philosophie non comme une aspiration ou un désir de posséder quelque chose qui lui manquerait (la sagesse en l’instance), mais comme une dynamique intrinsèque à l’imperfection et à l’incomplétude. Elle suggère que la philosophie ne cherche pas à éliminer un manque, un trouble, mais à habiter ce manque, à le pratiquer , à partir de ce trouble, et à en faire une source d'élaboration et d'engagement.
La philosophie est trop souvent comprise comme le désir de combler une distance avec un idéal de sagesse. Mais ici, la perspective renverse et annule cette question, il ne s'agit plus de céder à un désir de compréhension, qui d'emblée embarque tout notre brac vers l'ascétisme : ce n'est pas un idéal lointain qui motive la philosophie, mais une reconnaissance humble et lucide de l'inachèvement de la sagesse elle-même en tant que savoir-faire qui irait de pair avec un savoir-vivre. La sagesse ne serait pas un absolu, mais une quête continue, marquée par des limites et des lacunes,
La philosophie devient ainsi un exercice de transformation dans lequel ce qui manque à la sagesse — le doute, l'erreur, l'incertitude — est non pas un défaut à surmonter, mais une richesse à cultiver, non pas tendre vers l'Ouvert mais maintenir l'ouverture propre à l'aporie, le vrai c'est l'uncealed/unsealed, le non dissimulé, le non scellé par un secret en alcôve, par un chiffre métaphysique. un "u fond" ou un "au final". Simple probité.
Les Hellènes remarquaient que la limite, πέρας, n’est pas l’endroit où quelque chose s’arrête, s'entrave et se fige mais que c'est à partir d'elle que quelque chose commence à exister, s'élabore, échange par surface de contact. Les Hellèness pensaient à partir de cette délimitation, de cette aporie pour ceux qui suivent leurs habitudes, car c’est elle qui marque le passsage à gué et non en force, qui indique début du chemin comme ouverture, comme piste de transformation et non sa fin.
L'aporie mène au contre-intuitif, il ne s'agit plus de comprendre de l'intérieur, d'intuer, d'intuiter, d'intuitionner (étrang allongement du terme).