PENSEE / Judith Butler et la « théorie du genre »
Il est intéressant que ce soient de grands dialecticiens (Onfray par exemple) qui s'en prennent par raccourci à l'enseignement de la dite « théorie du genre » alors que toute leur pensée dialectique repose précisément sur l'existence de genres tels que Platon les a cédé à la culture. Il nous est d'autant plus facile d'en parler que sortant du paradigme pour poser le neutre *, nous nous en tenons à distance. Pour résumer, l'étude de genre est une analyse critique mais réflexive de la représentation. Si précisément les tenants du genre qui sont les critiques de l'étude de genre, qui en est la critique". Toute critique de la critique se résume ad hitlerum à être une pensée libérale, ce que Geoffroy de Lagasnerie * résumerait comme une non-pensée et non pas un impensé (ou point aveugle de la première). La non-pensée de droite (ou pour caricaturer de notre cerveau gauche) étant une réflexion pragmatique selon le prétendu principe de réalité.
Plus qu'un abus de langage l'expression « théorie du genre » est un contre-sens parce que incomplète.
Si les marxistes et à leur suite les bolcheviques voulaient en finir avec l'art comme avec la littérature, c'est précisément à cause de cette reconduite de la séparation que l'on nomme spectacle, c'est même l'une des définition subjective de l'artiste : "Regardez, je suis capable de faire ce que vous ne savez pas faire". C'est là le ressort de l'artiste, sa performativité non verbale que l'on nomme performance. La performativité se révèle vite insuffisante en tant que notion pour rendre compte de cela, du locutoire, de l'illocutoire et du perlocutoire. Mais la congruence sous cette notion restera, sa "signifiance", ce que l'on peut y accoler comme sens diverses et variés.
Judith Butler, la performativité de genre
La philosophe féministe Judith Butler aborde la construction du genre, de l’identité sexuelle des individus et pour cela elle s'appuie sur Searle, qui posait lui-même à partir d'Austin la persfomativité des institutions civiles, religieuses et sociales. Dans Gender Trouble, paru en 1990 et traduit sous le titre Trouble dans le genre, Judith Butler approfondit la notion de performativité. Butler adopte une position extrême en affirmant que l’identité sexuelle est une construction performative. Butler soutient que, au-delà des différences biologiques naturelles, l’identité du genre (femme ou homme) est une construction sociale, qui se fait par la performativité, dans un but de reconnaissance sociale. Elle s’appuie sur l’exemple des drag queens pour son argumentation. Elle affirme que, si des drag queens jouent à être d’un sexe qui n’est pas le leur biologiquement, cela signifie aussi bien les personnes qui sont d’un sexe « naturel » en performent aussi le genre, sans le savoir. C’est une théorie radicale, qui, à partir d’un cas apparemment marginal, éclaire la norme pour mettre en évidence une pratique inconsciente.
La performativité de Butler va au-delà du langage : elle inclut non seulement la façon de parler, mais aussi les comportements, les attitudes et les gestes par lesquels l’individu performe un genre, féminin ou masculin, et se conforme au modèle « femme » ou « homme » construit par la société. Ces modèles apparaissent dès le plus jeune âge : le « jeu » est créé par l’éducation, les contraintes, l’identification. Je deviens « garçon » (indépendamment de mon sexe biologique) dès lors que je me comporte comme un garçon, que je joue à être un garçon : je me bagarre, je deviens une terreur, un dur, je joue au camion, j’évite le rose. Toute sa vie, le garçon ne fait que répéter des gestes, des postures, des mots, qui sont ceux du genre garçon. Selon cette théorie des rôles, c’est la performance, c’est-à-dire le fait de « jouer » au garçon, et l’itération, soit la répétition constante au point qu’elle devient inconsciente et spontanée, qui fait qu’on est garçon.
Butler exprime ses idées en s’appuyant sur les notions de performativité venues d’Austin et de Searle. Dans le cas de la séance ouverte, il n’y a pas d’être, c’est le locuteur, qui fait être ; la séance n’est pas quelque chose qui est, mais qui le devient lorsque le locuteur le dit. Butler généralise cette idée en affirmant qu’il en est de même pour le genre : pour elle, il n’y a donc pas d’homme ni de femme, mais des performances féminines, masculines, transgenres.
L’identité ne serait-elle alors qu’un jeu de rôles théâtral ? Pour Judith Butler, performer n’est pas seulement « jouer à ». Quand on performe un rôle, on devient ce que ce rôle sous-tend ; cela affecte notre être, notre réalité, au double sens du terme perform en anglais, qui veut à la fois dire « jouer, faire une représentation » sur scène et « accomplir ». Cela signifie qu’il ne suffit pas de se déguiser en garçon pour être garçon : il faut produire complètement l’identité sociale garçon et véritablement y adhérer dans la durée.
Si les marxistes et à leur suite les bolcheviques voulaient en finir avec l'art comme avec la littérature, c'est précisément à cause de cette reconduite de la séparation que l'on nomme spectacle, c'est même l'une des définition subjective de l'artiste : "Regardez, je suis capable de faire ce que vous ne savez pas faire". C'est là le ressort de l'artiste, sa performativité non verbale que l'on nomme performance. La performativité se révèle vite insuffisante en tant que notion pour rendre compte de cela, du locutoire, de l'illocutoire et du perlocutoire. Mais la congruence sous cette notion restera, sa "signifiance", ce que l'on peut y accoler comme sens diverses et variés.
Judith Butler, la performativité de genre
La philosophe féministe Judith Butler aborde la construction du genre, de l’identité sexuelle des individus et pour cela elle s'appuie sur Searle, qui posait lui-même à partir d'Austin la persfomativité des institutions civiles, religieuses et sociales. Dans Gender Trouble, paru en 1990 et traduit sous le titre Trouble dans le genre, Judith Butler approfondit la notion de performativité. Butler adopte une position extrême en affirmant que l’identité sexuelle est une construction performative. Butler soutient que, au-delà des différences biologiques naturelles, l’identité du genre (femme ou homme) est une construction sociale, qui se fait par la performativité, dans un but de reconnaissance sociale. Elle s’appuie sur l’exemple des drag queens pour son argumentation. Elle affirme que, si des drag queens jouent à être d’un sexe qui n’est pas le leur biologiquement, cela signifie aussi bien les personnes qui sont d’un sexe « naturel » en performent aussi le genre, sans le savoir. C’est une théorie radicale, qui, à partir d’un cas apparemment marginal, éclaire la norme pour mettre en évidence une pratique inconsciente.
La performativité de Butler va au-delà du langage : elle inclut non seulement la façon de parler, mais aussi les comportements, les attitudes et les gestes par lesquels l’individu performe un genre, féminin ou masculin, et se conforme au modèle « femme » ou « homme » construit par la société. Ces modèles apparaissent dès le plus jeune âge : le « jeu » est créé par l’éducation, les contraintes, l’identification. Je deviens « garçon » (indépendamment de mon sexe biologique) dès lors que je me comporte comme un garçon, que je joue à être un garçon : je me bagarre, je deviens une terreur, un dur, je joue au camion, j’évite le rose. Toute sa vie, le garçon ne fait que répéter des gestes, des postures, des mots, qui sont ceux du genre garçon. Selon cette théorie des rôles, c’est la performance, c’est-à-dire le fait de « jouer » au garçon, et l’itération, soit la répétition constante au point qu’elle devient inconsciente et spontanée, qui fait qu’on est garçon.
Butler exprime ses idées en s’appuyant sur les notions de performativité venues d’Austin et de Searle. Dans le cas de la séance ouverte, il n’y a pas d’être, c’est le locuteur, qui fait être ; la séance n’est pas quelque chose qui est, mais qui le devient lorsque le locuteur le dit. Butler généralise cette idée en affirmant qu’il en est de même pour le genre : pour elle, il n’y a donc pas d’homme ni de femme, mais des performances féminines, masculines, transgenres.
L’identité ne serait-elle alors qu’un jeu de rôles théâtral ? Pour Judith Butler, performer n’est pas seulement « jouer à ». Quand on performe un rôle, on devient ce que ce rôle sous-tend ; cela affecte notre être, notre réalité, au double sens du terme perform en anglais, qui veut à la fois dire « jouer, faire une représentation » sur scène et « accomplir ». Cela signifie qu’il ne suffit pas de se déguiser en garçon pour être garçon : il faut produire complètement l’identité sociale garçon et véritablement y adhérer dans la durée.
Nous allons développer par la suite. L'étude de genre est une critique de la représentation comme performance sociale renvoyant à la séparation des sexes. Si les marxistes et à leur suite les bolcheviques voulaient en finir avec l'art comme avec la littérature, c'est précisément à cause de cette reconduite de la séparation que l'on nomme spectacle, c'est au passage l'une des définitions subjectives de l'artiste : "Regardez, je suis capable de faire ce que vous ne savez pas faire". C'est là le ressort de l'artiste, sa performativité non verbale que l'on nomme performance. La performativité se révèle vite insuffisante en tant que notion pour rendre compte de cela, du locutoire, de l'illocutoire et du perlocutoire. Mais la congruence sous cette notion restera, sa "signifiance", ce que l'on peut y accoler comme sens diverses et variés. Continuons en insérant ici, pour mémo, un article wikipédia qui faudrait nommer.
Judith butler et la théorie de la performativité de genre
La philosophe féministe Judith Butler aborde la construction du genre, de l’identité sexuelle des individus et pour cela elle s'appuie sur Searle, qui posait lui-même à partir d'Austin la persfomativité des institutions civiles, religieuses et sociales. Dans Gender Trouble, paru en 1990 et traduit sous le titre Trouble dans le genre, Judith Butler approfondit la notion de performativité. Butler adopte une position extrême en affirmant que l’identité sexuelle est une construction performative. Butler soutient que, au-delà des différences biologiques naturelles, l’identité du genre (femme ou homme) est une construction sociale, qui se fait par la performativité, dans un but de reconnaissance sociale. Elle s’appuie sur l’exemple des drag queens pour son argumentation. Elle affirme que, si des drag queens jouent à être d’un sexe qui n’est pas le leur biologiquement, cela signifie aussi bien les personnes qui sont d’un sexe « naturel » en performent aussi le genre, sans le savoir. C’est une théorie radicale, qui, à partir d’un cas apparemment marginal, éclaire la norme pour mettre en évidence une pratique inconsciente.
La performativité de Butler va au-delà du langage : elle inclut non seulement la façon de parler, mais aussi les comportements, les attitudes et les gestes par lesquels l’individu performe un genre, féminin ou masculin, et se conforme au modèle « femme » ou « homme » construit par la société. Ces modèles apparaissent dès le plus jeune âge : le « jeu » est créé par l’éducation, les contraintes, l’identification. Je deviens « garçon » (indépendamment de mon sexe biologique) dès lors que je me comporte comme un garçon, que je joue à être un garçon : je me bagarre, je deviens une terreur, un dur, je joue au camion, j’évite le rose. Toute sa vie, le garçon ne fait que répéter des gestes, des postures, des mots, qui sont ceux du genre garçon. Selon cette théorie des rôles, c’est la performance, c’est-à-dire le fait de « jouer » au garçon, et l’itération, soit la répétition constante au point qu’elle devient inconsciente et spontanée, qui fait qu’on est garçon.
Butler exprime ses idées en s’appuyant sur les notions de performativité venues d’Austin et de Searle. Dans le cas de la séance ouverte, il n’y a pas d’être, c’est le locuteur, qui fait être ; la séance n’est pas quelque chose qui est, mais qui le devient lorsque le locuteur le dit. Butler généralise cette idée en affirmant qu’il en est de même pour le genre : pour elle, il n’y a donc pas d’homme ni de femme, mais des performances féminines, masculines, transgenres. L’identité ne serait-elle alors qu’un jeu de rôles théâtral ? Pour Judith Butler, performer n’est pas seulement « jouer à ». Quand on performe un rôle, on devient ce que ce rôle sous-tend ; cela affecte notre être, notre réalité, au double sens du terme perform en anglais, qui veut à la fois dire « jouer, faire une représentation » sur scène et « accomplir ». Cela signifie qu’il ne suffit pas de se déguiser en garçon pour être garçon : il faut produire complètement l’identité sociale garçon et véritablement y adhérer dans la durée.
Quitte à me faire l'avocat du diable (mais échappant par là même à toute théorie du complot * qui n'est qu'un intentionalisme s'étendant à travers le biais de confirmation), je tenais juste à préciser qu'ayant offert du boîte à musique à la fille d'une amie qui devait avoir deux ans à l'époque, l'intérieur du coffret, qui contenait une danseuse faisant une première arabesque, était tout rose. Celle-ci était émerveillée dès que l'on ouvrait le coffret. Peut-être cela marche-t-il chez les petites filles dès que la couleur est "pastel".
Tout ceci nous permet en fait qu'un exemple qui nous permet d'évoquer la congruence des faits, c'est-à-dire la manière dont naît une mode ou une expression, par l'association d'une particularité et de son caratère innovant ou remarquable : cette sorte de buzz ou scandale qui en fera naître son inscription sociale. Mais c'est la réunion de plusieurs traits aggloémérés, agglutinés, associés dans l'écheveau de la réalité, une succession de circonstances qui, dégagées par la reconnaissance sociale (interprétation), deviennent un fait de culture. C'est Pourquoi Judith Butler peut se permettre de « défaire le genre », id est, d'en détricoter les traits, les caractères. Tout ceci permet d'évoquer la manière dont la culture des opinions, si elle possède un effet tranchant qui nous est utile à l'action (trait pragmatique), est aussi porteuse de préjugés et parfois de retour de flamme quand elle n'a cure de l'origine des expression de son propre langage. Nous aurons certainement l'occasion de revenir sur le hors langage que permet la pensée de Blanchot. Ce dernier nous permettrait de défininir par un paradoxe, l'étude de genre comme étant plus largement une Critique, au sens classique, des convenances sociales, une critique (un aiguillon) de l'inconvenance des convenances sociales ** ou plus exactement que la normativité sociale, à défaut d'être construite (nous nous écartons de Butler telle que sa théorie est présentée), naît de la congruence des faits scopiques lesquels sont reconstruits en différents conformismes, qui tiennent « tous » de l'esprit de clocher et du qu'en dira-t-on, si l'on devait pousser le trait.
* NB : Les liens en rouge auront l'occasion d'être rajoutés plus tard, bref d'être effectifs.
** Il pourrait y avoir de l'ambiguité, par là, mais il s'agit surtout de s'en détacher pour innover sans aucune perversion de genre où tout voudrait tout, vers quelque chose de plus bienveillant, "naturel", nous semble-t-il. Histoire de désamorcer.