INSTITUTIONS / L'enférocement de la police
le principe de Casamayor. Casamayor (nom de plume de Serge Fuster) était un juge un peu iconoclaste, qui montrait comment l’appareil d’État avait absolument besoin de créer des situations qui amènent la police à se resserrer autour du souverain. En fait, il y a ce que le sociologue Didier Fassin appelle un chèque en gris distribué par l’État aux polices de rue avec un processus d’enférocement : le capitalisme a besoin d’utiliser des unités de plus en plus féroces pour encadrer un prolétariat de plus en plus précarisé. Il permet l’autonomisation (ce n’est peut-être pas le bon terme), le développement d’unités de plus en plus autonomisées (on pense aux BAC mais pas seulement) et il y a un jeu de laisser-faire organisé. On fabrique des unités féroces, on les met dans des situations d’enférocement, et il faut faire en sorte que les chiens de garde restent tout de même groupés autour du souverain.