EUROPE / Royaume-Uni
Présentation du pays

Nom officiel : Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord
Nature du régime : Monarchie constitutionnelle. Démocratie parlementaire.
Chef de l’Etat : Elizabeth II, Reine d’Angleterre (depuis le 6 février 1952)
Chef du gouvernement, Premier ministre : Boris Johnson (depuis le 24 juillet 2019)
Superficie : 244 820 km2
Capitale : Londres (London).
Villes principales : Londres, Birmingham, Leeds, Glasgow, Sheffield.
Langue officielle : anglais.
Langue courante : anglais.
Monnaie : livre sterling - symbole : £.
Fête nationale : 12 juin 2021, anniversaire officiel de la Reine.
Population (2019) : 66,796M d’habitants (estimation ONS)
Angleterre : 54,8M d’habitants - Londres : 7M.
Écosse : 5,4M (Chiffres issus du recensement 2011 publiés le 17 décembre 2012)
Pays de Galles 3,1M.
Irlande du Nord 1,9M.
Population active (2017) : 32, 08M (services 83 %, industrie 15,6 %, agriculture 1,4 %).
Densité : 264,9 habitants/km².
Croissance démographique : entre 0,2 et 0,3 % d’ici 2050.
Religions : Deux religions d’Etat, anglicanisme en Angleterre et presbytérianisme en Ecosse.
Indice de développement humain (2017 - PNUD) : 0,922. 14e rang mondial (16 en 2016 et 28e en 2011).
Éléments d’actualité
Au pouvoir depuis le 24 juillet 2019, le Premier ministre, M. Boris Johnson, dispose d’une assise politique solide. Le parti conservateur jouit en effet d’une majorité absolue (364 sièges au total sur les 650 que compte la Chambre des Communes) obtenue lors des élections générales du 12 décembre 2019., qui lui donne une grande latitude pour commencer à mettre en œuvre certaines priorités de sa campagne Take Back Control, telle la fin de la libre circulation (Immigration Act du 11 novembre dernier) ou la réforme de l’asile.
Alors que la mise en œuvre du Brexit impacte les chaînes logistiques entre, d’une part, le Royaume-Uni ; de l’autre, la France et l’Irlande du Nord, notamment s’agissant des filières pêche et agro-alimentaires, les plus directement touchées faute de préparation adaptée des entreprises – surtout les PME – aux très nombreuses démarches administratives et formalités réglementaires à effectuer (notamment SPS et règles d’origine) pour procéder aux exportations, le gouvernement a repoussé le 11 mars dernier de 6 mois supplémentaires la mise en œuvre de certains contrôles et formalités douanières à l’importation initialement prévue le 1er avril et le 1er juillet 2021. La majeure partie des contrôles sera donc mise en place à partir du 1er janvier 2022.
Sous l’effet du Brexit, le Royaume-Uni a engagé la révision des grands axes de sa politique étrangère, mettant en avant sa souveraineté recouvrée, sous la bannière de sa stratégie dite Global Britain. Présentée le 16 mars, la Revue intégrée de défense et de politique extérieure repose sur la recherche d’un équilibre entre une ouverture internationale, ancrée au plan global, et la priorité accordée à la prospérité britannique dans le contexte de la crise sanitaire et du Brexit. Cette nouvelle trajectoire s’articule d’abord autour des enceintes multilatérales, à la faveur cette année de la double présidence britannique du G7 et de la COP 26. Elle s’inscrit dans le cadre de la communication visant à expliquer que le Brexit n’est pas synonyme de repli et que le Royaume-Uni entend rester un acteur impliqué et influent sur la scène internationale, notamment grâce à sa prospérité économique, sa tradition de libre-échange et l’importance de son soft power.
Les relations avec l’Union européenne sont actuellement complexes, même si les négociations sur les relations futures avec l’Union ont abouti le 24 décembre 2020 à l’Accord de commerce et de coopération, mis en œuvre le 1er janvier 2021. Hors de ce champ, la relation en matière de politique étrangère et de sécurité se poursuit sur une base politique et informelle sans cadre juridique structuré par la volonté même de Londres. Le Royaume-Uni entretient cependant des relations privilégiées avec plusieurs Etats membres, dont ses grands partenaires (France et Allemagne).
Il demeure un allié proche des Etats-Unis, notamment en matière de défense et de renseignement. Les deux pays, avec l’Australie, le Canada et le Nouvelle-Zélande, sont membres des « Five Eyes ». Sur le plan économique, les États-Unis sont le premier partenaire commercial du Royaume-Uni après l’Union Européenne, et Londres est le premier investisseur étranger aux Etats-Unis. Les négociations en vue d’un traité de libre-échange se poursuivent.
Le Royaume-Uni a annoncé depuis deux ans un pivot vers l’Indopacifique, présenté comme un des axes stratégiques principaux de sa diplomatie post-Brexit. L’évolution défavorable des relations avec la Chine au cours de l’année 2020, notamment autour des enjeux Hong Kong, a joué un rôle déterminant. Le Brexit devrait toutefois inciter le gouvernement britannique à approfondir ses relations économiques et commerciales avec la Chine, tel que précisé dans la Revue intégrée, si un certain nombre de lignes sont respectées : la défense des intérêts stratégiques du pays, le respect des standards internationaux notamment en matière financière et le maintien de bonnes relations avec ses alliés politiques traditionnels.
Au sein du Commonwealth, Londres cherche à user de ses liens historiques et humains pour obtenir de ses partenaires la signature d’accords de libre-échange, notamment avec le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, afin de diversifier ses marchés et de compenser, au moins partiellement, la sortie du marché unique.
La volonté d’établir un nouveau partenariat avec l’Afrique concerne essentiellement le domaine économique. Cette nouvelle approche stratégique prévoit un renforcement des moyens financiers et humains. Elle pourrait toutefois entrer en contradiction avec la décision prise dans le cadre de la Spending Review rendue publique le 25 novembre de réduire l’aide publique au développement de 0,7% à 0,5% du PIB, soit 10 Mds£ sur l’année 2021-2022.
Le Royaume-Uni était en 2019, avec un PIB de 2 523Mds€, la huitième économie mondiale et la deuxième économie européenne, derrière l’Allemagne et devant la France, selon l’institut statistique européen Eurostat. Le PIB par habitant du Royaume-Uni s’élève à 37 750 €, légèrement supérieur à celui de la France. La croissance réelle du PIB britannique s’est établie à 1,4 % en 2019, soit un net ralentissement par rapport à la moyenne des cinq dernières années (2,0 %), principalement du fait du poids des incertitudes du Brexit sur l’investissement des entreprises et le ralentissement à l’international.
L’économie britannique est essentiellement portée par les services. La City de Londres étant l’une des places financières majeures au monde, le poids des services financiers et des assurances est particulièrement lourd. Le secteur industriel reste toutefois important et s’appuie sur les secteurs aérospatial, chimique, pharmaceutique et automobile. Le secteur de l’énergie est marqué par l’exploitation du pétrole et du gaz naturel en Mer du Nord. Le Royaume-Uni s’appuie par ailleurs sur l’énergie nucléaire, dont il entend poursuivre le développement. Enfin, il développe depuis plusieurs années une politique ambitieuse en faveur des énergies renouvelables, en particulier dans le domaine de l’éolien maritime.
Occultant à court terme les effets du Brexit, la crise du Covid a fortement affecté le Royaume-Uni, dont le PIB s’est contracté de 9,8 % en 2020, selon l’Office for National Statistics. Le taux de chômage était de 5% fin 2020. En juillet 2020, l’Office for Budget Responsability estimait que le déficit public pourrait atteindre 19 % du PIB, tandis que la dette dépasserait 106 % du PIB, soit un niveau jamais atteint au cours de 60 dernières années. Dès le début de la crise, des mesures de soutien inédites ont été mises en place, dont la création d’un dispositif de chômage partiel en mars 2020, toujours en place en mars 2021.
Le PIB a rebondi de +16,9% au troisième trimestre 2020, mais les perspectives économiques restent brouillées, du fait des incertitudes liées à la pandémie et à la mise en œuvre du Brexit. Le commerce avec l’Union européenne, principal partenaire commercial du Royaume-Uni, est soumis à des procédures plus longues, notamment en raison des nouveaux contrôles douaniers. Ces complications pèsent sur l’économie et les entreprises britanniques. De plus, celles-ci risquent d’être progressivement remplacées par leurs concurrentes européennes dans les chaînes de valeurs transnationales.
En février 2020, Londres a perdu son titre de première place financière mondiale au profit de New York, et dans certains secteurs de la finance, d’autres places européennes ont dépassé Londres début 2021.
Mise à jour : 21.04.21