EUROPE : Roumanie
Présentation du pays
Nom officiel : Roumanie
Nature du régime : république semi-parlementaire
Chef de l’Etat : Klaus Werner Iohannis (né le 13 juin 1959)
Superficie : 237 500 km²
Capitale : Bucarest
Villes principales : Cluj-Napoca, Timișoara, Iași, Constanța, Craiova, Brașov, Galați
Langue officielle : roumain
Monnaie : leu (1 € = 4,87 RON en octobre 2020)
Fête nationale : 1er décembre
Population (1er janvier 2020) : 19 328 838
Densité : 82 habitants/km²
Croissance démographique (par rapport à 2019) : –0,44 %
Espérance de vie (2020) : 74,2 ans (population générale) ; 70,5 ans (hommes) ; 78,4 ans (femmes)
Taux d’alphabétisation (2020) : 98,8 %
Religions : pas de religion officielle. Orthodoxie (env. 80 %), protestantisme (env. 7 %), catholicisme (env. 5 %)
Indice de développement humain (2019) : 0,816 (77e rang)
Éléments d’actualité
A l’issue des élections législatives du 6 décembre 2020, le nouveau gouvernement, dirigé par Florin Cîțu (PNL, parti national libéral, centre-droit, membre du PPE), a été investi le 23 décembre 2020. Bien qu’arrivé en deuxième position derrière le parti social-démocrate (PSD, opposition), le PNL, parti du Premier ministre sortant Ludovic Orban, a pu se maintenir au pouvoir en formant une coalition gouvernementale avec l’alliance USR-PLUS (union sauvez la Roumanie-parti de la liberté, de l’unité et de la solidarité, membre de Renew Europe) et l’Union démocrate magyare de Roumanie (parti représentant la minorité hongroise, membre du PPE). Ludovic Orban a obtenu pour sa part la présidence de la Chambre des députés, et l’USR-PLUS celle du Sénat pour Anca Paliu Dragu, qui devient ainsi la première femme à le présider.
Les élections, marquées par un taux de participation historiquement bas (31,8%) se sont tenues sous le signe de la pandémie, affectant au premier chef le résultat du PNL donné favori. Elles ont vu par ailleurs le résultat surprise de l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), nouveau parti faisant son entrée au parlement, porté par un discours populiste et nationaliste ainsi que par l’opposition aux mesures sanitaires de lutte contre la pandémie de Covid-19.
La révocation du ministre de la justice, appartenant à l’USR-PLUS, par le Premier ministre libéral a provoqué la rupture de la coalition gouvernementale et la démission de l’ensemble des ministres USR-PLUS du gouvernement le 7 septembre 2021. Le gouvernement continue d’exercer ses fonctions, l’intérim des ministres USR-PLUS étant assuré par des ministres PNL.
Les résultats des élections à la Chambre des députés et au Sénat sont les suivants :
- PSD, 110 députés et 47 sénateurs
- PNL, 93 députés et 41 sénateurs
- USR-PLUS, 55 députés et 25 sénateurs
- AUR, 33 députés et 14 sénateurs
- UDMR, 21 députés et 9 sénateurs
- minorités nationales, 18 députés
a) Politique européenne
La Roumanie est entrée dans l’Union européenne le 1er janvier 2007. L’appartenance à l’UE fait largement consensus parmi la classe politique et l’opinion publique roumaines.
En termes de présence dans les institutions, la Roumanie dispose de 33 députés au Parlement européen. Le président Iohannis représente le pays au Conseil européen. Mme Adina Vălean est Commissaire européenne pour les transports. Mme Laura Kövesi est procureure générale européenne. M. Sorin Ducaru dirige le Centre satellitaire de l’Union européenne.
La Roumanie a exercé au premier semestre 2019 sa première présidence du Conseil de l’Union européenne. Dans ce cadre, elle a réussi à faire aboutir les travaux de nombreux textes législatifs : création de l’Autorité européenne du travail, réforme du droit d’auteur, révision du mandat de Frontex, lancement du Fonds européen de défense, etc. Le Sommet informel de Sibiu (9 mai 2019) a permis de préparer l’Agenda stratégique de l’Union pour 2019-2024, adopté au Conseil européen de juin 2019.
De manière générale, la Roumanie est réticente à toute évolution vers une Europe « à plusieurs vitesses », qui la maintiendrait en dehors de certains champs de coopération. La Roumanie souhaite une relance du projet européen sur le fondement des traités et un approfondissement de l’intégration européenne. Elle est favorable à la conférence sur l’avenir de l’Europe.
Les priorités européennes de la Roumanie incluent l’objectif d’adhérer à l’espace Schengen, le maintien d’une PAC et d’une politique de cohésion ambitieuses, la poursuite du processus d’élargissement, le Partenariat oriental (avec une attention particulière pour la Moldavie) et la coopération UE-OTAN. Par ailleurs, la Roumanie se fixe pour objectif d’adopter la monnaie unique à l’horizon 2024, mais n’a pas déterminé de date pour rejoindre au préalable le mécanisme de taux de change européen (MCE II).
Concernant le paquet Mobilité, la Roumanie a voté en faveur de la révision de la directive sur le détachement des travailleurs lors du Conseil emploi, politique sociale, santé et consommateurs (EPSCO) du 23 octobre 2017.
S’agissant du climat, la Roumanie souscrit à l’objectif de neutralité carbone de l’Union européenne d’ici à 2050 et soutient l’inscription du nucléaire comme énergie durable. Le président Iohannis avait promulgué le 10 avril 2017 la loi ratifiant l’Accord de Paris.
Dans le cadre de la défense européenne, la Roumanie manifeste un intérêt croissant pour la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), notamment en participant à la coopération structurée permanente, tout en restant attachée à sa complémentarité avec l’OTAN. Elle participe à la plupart des missions et opérations de l’UE, avec des contributions significatives à EUFOR Althea, EULEX Kosovo et EUCAP Sahel Mali. A cette heure (mi-juin), les autorités roumaines réfléchissent à une participation à la Task force Takuba au Mali.
b) Politique étrangère
La Roumanie est très attachée au maintien de liens forts avec les États-Unis, avec lesquels elle a conclu un partenariat stratégique en 1997. La politique de défense du pays est fondée sur la garantie de sécurité américaine et sur l’OTAN, qu’elle a rejointe en 2004. Elle héberge le commandement de la division multinationale Sud-Est de l’Alliance ainsi qu’une partie du « bouclier antimissile ». Le Sommet de l’OTAN de 2016 a décidé la mise en place d’une présence avancée adaptée en Europe du Sud-est, avec notamment une brigade multinationale à Craiova. La Roumanie est le quatrième contributeur européen aux missions de l’OTAN (plus de 800 soldats). Elle consacre 2 % de son PIB à son budget de défense.
La Roumanie est également très attachée au Partenariat oriental et souhaite l’ouverture de « perspectives européennes » pour l’Ukraine et pour la Moldavie (pays dont elle partage la langue et la culture et auquel elle apporte un appui important : assistance financière assortie de conditionnalités de réformes, aide à la mise en œuvre de l’accord d’association avec l’UE, contribution à son approvisionnement gazier). Lors de sa visite en Moldavie le 29 décembre 2020, le Président Iohannis a annoncé une aide financière de 100 millions d’euros, l’envoi de 200 000 doses de vaccins anti-Covid-19, de matériels et de personnels médicaux ainsi que des projets destinés à soutenir la société civile et l’indépendance des médias. Il a par ailleurs souligné la perspective européenne de la Moldavie.
La Roumanie est très attachée au maintien de liens forts avec les États-Unis, avec lesquels elle a conclu un partenariat stratégique en 1997. La politique de défense du pays est fondée sur la garantie de sécurité américaine et sur l’OTAN, qu’elle a rejointe en 2004. Elle héberge le commandement de la division multinationale Sud-Est de l’Alliance ainsi qu’une partie du « bouclier antimissile ». Le Sommet de l’OTAN de 2016 a décidé la mise en place d’une présence avancée adaptée en Europe du Sud-est, avec notamment une brigade multinationale à Craiova. La Roumanie est le quatrième contributeur européen aux missions de l’OTAN (plus de 800 soldats). Elle consacre 2 % de son PIB à son budget de défense.
La Roumanie est également très attachée au Partenariat oriental et souhaite l’ouverture de « perspectives européennes » pour l’Ukraine et pour la Moldavie (pays dont elle partage la langue et la culture et auquel elle apporte un appui important : assistance financière assortie de conditionnalités de réformes, aide à la mise en œuvre de l’accord d’association avec l’UE, contribution à son approvisionnement gazier).
Depuis son accession à l’UE en 2007, la Roumanie a fortement progressé en termes de convergence économique, le PIB/habitant passant de 39 % de la moyenne de l’UE en 2006 à 69 % en 2019. De 2015 à 2019, le gouvernement social-démocrate a privilégié la stimulation de la consommation, en revalorisant substantiellement les salaires (qui ont doublé en trois ans) et en allégeant la TVA (à 19 %) et l’impôt sur le revenu (taux de 10 % pour tous les contribuables). Le pays a affiché l’une des plus fortes croissances économiques parmi les Etats membres (+7,1 % en 2017, +4,4 % en 2018, +4,1 % en 2019), même si ces mesures ont creusé le déficit budgétaire (3% du PIB en 2018, 4,6% en 2019).
En raison de la crise sanitaire, l’économie a enregistré une récession de -3,9% en 2020, moindre que prévue. Le paquet de soutien budgétaire, qui représente de l’ordre de 3,7 % du PIB (hors reports de charge et garanties), a permis de soutenir effectivement les entreprises et le dispositif de chômage partiel. Le pays devrait connaître une croissance de l’ordre de +5,3 % en 2021 (puis +4,1 % en 2022), sous réserve de la poursuite du rythme soutenu de vaccinations (plus de 80 000/jour). A 5,2 % fin 2020, le chômage n’a que faiblement augmenté (+1,3 pp) avec un taux d’emploi resté quasiment stable à 65,8 %. Enfin, le déficit budgétaire s’est élevé à 9,8% du PIB en 2020 (la part structurelle de ce déficit est estimée à plus de 5 % du PIB).
Sur la période 2021-2027, la Roumanie bénéficiera d’un montant global de transferts de l’UE de 79,5 Mds€, dont 45,6 Mds€ en provenance directe du budget communautaire et 29,1 Mds€ (dont 14,2 Mds€ de subventions) du programme Next Generation EU. L’amélioration de la capacité d’absorption des fonds UE (actuellement de 52 %, PAC comprise) constituera un enjeu essentiel. En parallèle, le gouvernement avait également annoncé le 1er juillet 2020 un plan de relance visant à soutenir la croissance non plus par la consommation mais via l’investissement, la digitalisation et l’amélioration de la compétitivité. A cet effet, de nombreux investissements publics (100 Mds € sur la période 2020-2030) sont annoncés dans les infrastructures de transport, de santé, d’éducation et d’énergie. En termes de convergence, l’objectif est d’atteindre d’ici 2025 un niveau de PIB/habitant de 87 % de la moyenne de l’UE. Avec le lancement du Plan national de relance et de résilience (PNRR), les subventions de l’UE devraient représenter 4,2 % du PIB (contre 3,2 % en 2020).
L’économie roumaine, peu dépendante du tourisme (seulement 1,4 % du PIB) repose sur une base productive diversifiée. Rapportés au PIB 2019, l’industrie (hors construction) en représentait 19,7 %, le secteur de la construction 6,5 % (avec une croissance de +9,5 % en 2020), les services informatiques plus de 6,8 % (avec une progression de +16,6 % en 2020), dépassant désormais l’agriculture (4,0 % du PIB, mais avec 19,1 % de la population active).
Mise à jour : 09.09.21