TITRE / L'initiative islandaise et l'état d'alerte en Espagne
GEOPOLITIQUE. Dans une interview avec l’agence d’information financière Bloomberg, Olafur Grimsson a dit : « La différence [avec l’Irlande] c’est qu’en Islande nous avons permis aux banques de faire faillite. C’étaient des banques privées et on n’y a pas injecté d’argent pour les maintenir ; l’Etat n’a pas porté la responsabilité de la faillite des banques privées. »
Début 2010, lorsque le gouvernement islandais a négocié avec les intérêts financiers un renflouement draconien qui fut ensuite approuvé par le Parlement, le Président Grimsson décida de soumettre cette décision à un référendum. Le peuple rejeta unanimement (93%) le plan de renflouement.
« L’Islande se porte bien mieux qu’attendu », a déclaré Grimsson. « Peut-on demander aux gens ordinaires – les agriculteurs et les pêcheurs, les enseignants, les docteurs et les infirmières – d’assumer la responsabilité de la faillite des banques privées ? Cette question, qui fut au cœur du débat dans le cas de la banque islandaise Icesave, va être la question brûlante dans de nombreux pays européens. »
Il faut bien comprendre que les prochains dominos à tomber sont le portugal et l'Espagne. Que la première banque à tomber en Espagne est la banque de Santander, qui a renfloué par deux fois la RBS (Royal Bank of Scotland) qui soit dit en passant possèdent et loue à l'Etat français 6 de ses nouvelles prisons inhumaines (Le Havre, Le Mans, Poitiers, la super-prisons pour émeutiers de Meaux, Nantes-Anoeulin et Lille).
Et que s'est-il passé ce vendredi 3 décembre 2010 en Espagne : une grèvea été déclarée par les contrôleurs aériens espagnols après que le gouvernement ait annoncé en urgence de nouvelles mesures d’austérité destinées à « rassurer les marchés » sur la « solidité » budgétaire de l’Espagne. Parmi ces mesures, Zapatero s’est engagé à privatiser les aéroports de Madrid et Barcelone, mais aussi la loterie nationale et à supprimer la prime exceptionnelle pour les chômeurs en fin de droit. Le gouvernement a immédiatement réagi à la grève en décrétant l’état d’alerte, mettant de fait les grévistes sous le coup de la loi pénale militaire s’ils dérogeaient aux réquisitions. Pour éviter tout mouvement de protestation pendant les fêtes de Noël, Zapatero envisage de prolonger l’état d’alerte de 15 jours supplémentaires, jusqu’en janvier.
Ce sont là les soubresauts à la mise en place du gouvernement de la Terre, fait de manière peu concerté et donc chancelante tant les peuples se referment sur leur patriotisme (qu'il faudrait ne pas confondre avec le nationalisme tant l'un abrite l'autre). Insulter la pensée (c'est-à-dire qualifier par exemple le philosémite Nietsche, d'anti-sémite) en posant l'alternative du Glass-Stegall Act (séparant les banque d'affaire des banques de dépôt et de crédit pour ne conserver que les secondes en tant de crise) et de la dérégulation financière, fait rater simplement ceci que dans le reuset de la crises de nouvelles valeurs sont en train de se forger et que la sagacité naît précisément du traumatisme qui reconfigure l'hippocampe de chacun, la manière de lier le vécu... Il n'y a pas à se crisper dans cet écoulement bien au contraire, sans cesse il fait remettre la barque à flot et non pas renflouer le navire des banques.