La Philosophie à Paris

Charles Baudelaire

21 Mars 2006, 22:55pm

Publié par Les Etudiants de Paris 8

Charles Baudelaire

poète, 1821-1867

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Baudelaire - Tout sur Baudelaire.

Litteratura

 

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Alors allons-y. Alors là moi je dirais deux choses en improvisant complètement et avec le droit de me récuser à tout moment il faut un peu si tu es Baudelaire comme il se situe lui même c'est pas du dehors c'est en le lisant on le situe il appartient un monde où la crise métaphysique disons de l'europe moderne est déjà largement avancé cette crise admettons qu'ils commencent à peu près à montaigne pour faire vide qui se développe alors follement au xviiie siècle qui fait dire à plusieurs des penseurs importants du début du 19e siècle disons pour le faire brièvement dieu est mort de ce propos qui se trouve chez Jean-Paul Baudelaire le connaît et il est répercuté par Nerval il récupère répercuté par de Vigny et à vrai dire Baudelaire qui n'est pas aussi solennel ou emphatique ne le dit pas mais il appartient à un horizon que disons de pensée qui est un peu le nôtre mais qui est ce lui disons des descendants du romantisme allemand dont il est où la parole n'est plus adossé à la certitude du divin ou même d'ailleurs cette affaire du divin et justement mise de côté par une parole qu'on peut appeler moderne en cela qu'elle met de côté la question de la croyance d'eau de l'air c'est quelqu'un qui vient à parler c'est pour cela que Baudelaire nous touche c'est parce que en quelque sorte en français il est le premier enfin on n'est jamais le premier parce que vinny n'est pas bien loin de tout ça mais disons Baudelaire c'est très radicale il est le premier à parler hors de tout dogme hors de toute confession reçu hors de toute mythologie héritée c'est pour ça qu'on peut légitimement naples et moderne si ce mode moderne veut dire après les dieux après les dieux après les mythes après les théologies après les confessions constitué après les religions admise ainsi de suite Baudelaire cela des gens qui viennent d'après les dieux il y en a eu des quantité inimaginable avant Baudelaire mais ils n'ont pas toujours parler poétiquement en prenant acte de cette défection de la tradition métaphysique tandis que la parole de gordon et ça c'est très frappant dans les fleurs du mâle peut être encore plus dans le spleen de paris elle est absolument des prises de références théologiques de références mythologiques d'assises en quelque sorte qui pourrait la légitime et or d'elle-même c'est une parole nu jour est cité à ce propos le la phrase extraordinaire de bram van velde le grand peintre abstrait vandevelde a dit no de l'air à inventer l'eau menus c'est une phrase absolument admirable parce que l'homme nu dans mon entente c'est précisément celui qui est démuni désarmé de tous ceux qui le mini c'est et l'armée jadis c'est-à-dire de toutes les représentations théologique admise mythologique admise de toute la tradition religieuse si Baudelaire et moderne en ce sens qu'il vient après les dieux et que sa parole est ainsi nu ne repose alors sur aucune légitimité métaphysique ne dépend que d'elle même le mot mort chez lui prend brusquement une importance et un contenu absolument inédit on pourrait dire qu'en français c'est la première fois que le mot mort désigne un événement absolue c'est-à-dire rigoureusement terminal même dans toute la méditation de la mort du christianisme pendant dix neuf siècles la mort n'est pas absolument un événement absolue puisque cette religion le christianisme est précisément une promesse de résurrection la mort est donc un passage un moment plutôt qu'un absolue un passage vers pire qu'elle en quelque sorte si c'est l'enfer ou mieux qu'elle je ne sais pas trop si c'est le paradis mais en tout cas un moment de la destinée humaine à partir du moment où les dieux ne sont plus disons à partir du moment où quelqu'un vient à parler de façon moderne parce que cette parole n'est plus assise sur une théologie quelconque moore veut dire un événement absolue je crois que Baudelaire quand il emploie le mot mort c'est de cela qu'il parle c'est une première chose la deuxième chose comment est il possible que ce soit encore articuler à ce mot de remords qui a en quelque sorte tarauder l'histoire de la culpabilité chrétienne parce que ce remords c'est une c'est une c'est une fibre de l'air en tout cas c'est un héritage de l'auguste cynisme passé par pascal cette année rita et la tradition disons doloriste du christianisme à laquelleBaudelaire appartient il y appartient par toutes les filles de ça comment dirais-je de sa sensibilité intellectuelle et aussi bien évidemment par sa névrose parce que c'est un homme qui a eu une destinée tels que la culpabilité s'est installé au centre de sa conscience donc tout à la fois cette culpabilité névrotique liée à son destin personnel à son rapport familiale d'enfants etc avec ses parents et ses lectures électifs au fond de lui quelqu'un qui a placé la culpabilité dans la parole même nous avons à comprendre comment une parole moderne comme je le disais tout à l'heure c'est-à-dire des prises des théologies constitué pour laquelle par conséquent la mort est un événement absolue en ce qu'elle est rigoureusement terminale comment une parole comme celle-ci est pourtant habitée par le remords/ Mais de telle sorte que celui-ci est, en quelque sorte, son affect propre parce que évidemment vous avez pointé mort mort c'est amusant bon mais il se fait que pointant à 6,7 rimes vous allez au coeur de la parole baudelairienne c'est-à-dire qu'au fond mort et remords se font écho dans cette parole même quand ils n'emploient pas ces deux mots il n'y a pas un mot des fleurs du mal qu'ils ne soient en quelque sorte l'intrication de cette double sensation pourrait-on dire de deux morts et de remords bon je tâtonne au fond le christianisme rémanents Baudelaire c'est-à-dire non pas une confession mais un héritage intellectuel lui a fait concevoir qu'il était responsable dans sa parole même et de l'avenir de l'esprit et des autres méditation n'est pas solide si ce n'est pas narcissique elle est un engagement de tout son être dans la responsabilité qu'il prend pour autrui on le voit très bien pour les petites vieilles pour les signes pour les sept vieillard pour les mendiants trousses pour les patientes pour tous pour les petites vieilles pour pour tout le personnel très nombreux qu'il y a dans son oeuvre est donc en quelque sorte il prend la charge mais il ne prend pas la charge des autres comme le fait victor hugo qui justement à dos sa parole à une théologie qui résiste il en prend la charge alors qu'il n'a aucune raison de le faire puisqu'il n'y a plus disons d'horizon théologique pour le lui réclamer mais c'est ainsi il y a dans son héritage spirituel la vocation de prendre une responsabilité est sans doute ce poète doit-il constater qu'il n'est pas à la hauteur de la responsabilité qui lui prend comment s'articule cette culpabilité de n'être pas à la hauteur de la responsabilité qu'on veut prendre et disons la constitution de la mort comme événement absolue parce que rigoureusement terminale je ne le sais pas et d'ailleurs je pense que Baudelaire ne le sait pas parce que Baudelaire n'est pas un philosophe et c'est parce qu'il n'est pas un philosophe que les deux mots sont à l'arrimer sont sonorisés et sont des signifiants plutôt que des concepts moment sur ce devoir qu'il a dit là comme on dirige identifié à son à son propre destin de poètes ange revêtu dehors de pourpre et d'hyacinthe où vous soyez témoins que j'ai fait mon devoir comme un parfait chimiste et comme une âme sainte pour les redemande bison aux anges qu'ils soient témoins qu'il a fait son devoir donc de certains moments il est en voie de ne pas trop s'accuser et de croire que ce qu'il a accompli à quelque sens qu'est ce que c'est que ce sens dont il veut investir une parole à dos et annule confession métaphysico théologico idéologique c'est la certitude qu'il y a dans la rime qu'il y a dans le rythme c'est-à-dire dans la sonorisation des vocables c'est-à-dire dans le poème il y a dans le poème une puissance d'émancipation de l'esprit tout poète Baudelaire comme un autre à cette intuition son premier devoir est donc un devoir à l'égard de la parole qu'il s'agit d'émanciper d'émanciper de quoi et bien précisément des significations admise des discours reçu des préjugés entérinée il s'agit d'émanciper l'esprit de ce que celui ci croit savoir en vertu de son obéissance aux signifier admis la subversion des signifiés par le signifiant par l'arym par le rythme par le par la musique du poème est ce qui peut déconditionner l'esprit et disons leur ouvrira du possible et non pas 10 ont loué à la répétition des idées reçues et c'est cela la responsabilité politique c'est de produire une parole inouïe c'est-à-dire tels que elle ne soit pas régi par les prêts détermination vérité je me fais comprendre et donc leur mort vient certainement partiellement de ce que cette tentative d'émancipation de l'esprit par la sonorisation des vocables échoue et autrement dit un impôt était quelqu'un qui veut rouvrir le discours à la parole rouvrir la langue au possible des faits disons ceux qui dans la langue est sclérosé et découpage répéter pour relancer le possible l'invention humaine. Mais il se fait que pour quelques raisons ce projet n'aboutit pas où sa tentative dans le poème se referme sur une sur une forme claude qu'on appelle précisément un poème un poème est à la fois le lieu d'une invention d'une parole émancipatrice et leur couronnement de cette invention sur une forme fermée qu'on appelle précisément un sommet un sonnet est à la fois respirant par les rimes et rythmes qui défont l'autorité des signifiés mais en même temps il est forclos par son établissement dans sa propre forme qui le réduit à n'être que cela une forme et par conséquent le projet de la poésie à bout aboutit toujours un échec dans le poème et il n'y a de deux poèmes que de l'échec il n'y a de poèmes que vous et à disons en rabattre sur son ambition préalable sur sa responsabilité prise puisqu'il sera clos dans une forme elle aussi disons fixé fixiste immobile bon il n'y a pas que c'est qu'on prend probablement une vocation tu peut être être bourrelé de remords
parce que son projet d'émancipation de l'esprit par l'arym par la prosodie qui est la dernière casse est en quelque sorte que l'esprit puisse se donner lorsqu'il n'y a plus les dieux pour autoriser quoi que ce soit la dernière casse est le dernier recours Baudelaire et de ceux comme à l'armée juste après lui qui pense qu'il n'y a absolument aucune possibilité pour l'humanité autre que l'arym autre que la prosodie que l'accentuation puisque précisément il n'y a plus de caution métaphysique par conséquent cette dernière cassettes qu'il investit dans la versification dans la dans la sonorisation des vocables il doit sans doute constaté qu aussitôt 10 ont jeté ce ce jeu de dés et ses succès c'est une c'est une forme fixe qui retombe et par conséquent sans doute petit lavoir du remords puisque le projet de la poésie et disons retomber dans l'échec du poème on pourrait dire ça comme ça vous voyez et quel est le rapport avec la mort certes un peu la même chose encore une fois c'est parce que cette mort est terminale c'est-à-dire que elle déjoue la promesse d'une émancipation de l'esprit elle aussi d'ailleurs peut-être le savez mieux que moi l'art certainement dans ce poème si il est trop clair que Baudelaire joue avec le mot vert ça aussi c'est une tradition française est vraiment loin d'être le premier à jouer avec cela et des poètes qui le met bien du début du xviie siècle ne faisais que ça jouer de ce jeu de mot qui est un peu futiles sur certains plans mais sur un autre plan bien évidemment il faut comprendre que le ce cette terre grasse c'est plein d'escargots ce tombeau qu'il dit haïr c'est le poème c'est-à-dire que veut-il dire quand il dit qu'il veut creuser lui même enfin disons citons le vert je veux creuse et moi même une fosse profonde de nos fausses veut dire une fausseté à une illusion il y a la force qu'on creuse puis il y a
aussi le fait que causant ainsi sam tout c'est du faux cette fosse profonde c'est le poème le poème est précisément cette ce cirque avec des illusions ou en tout cas ce serait tomber de la responsabilité prise dans la sclérose de
sa propre forme est-ce que je me fais comprendre bon ben voilà c'est ça que je dirais pour répondre à votre question ça me permet de rebondir sur un aspect de la manière dont vous avez posé le problème d'abord je ne pense pas concernant Baudelaire puis concernant la poésie concernant beaudet de fait je pense que bonnaire à désespérer de la parole pour ma part et qu'il n'y a pas de rédemption chez lui et quand vous parliez tout à l'heure d'une clause qui se en quelque sorte qui traverse le négatif et qui serait élèves je ne vous suivrai pas pour mapa à de certains moments il y à ça on a appelé ça le platonisme de Baudelaire il y as a sans doute dans le poème télé vation que vous citiez peut-être dans celui que vous donnez à lire et peut-être dans d'autres endroits peut-être même dans une sharon n'est ce pas dit la vermine que j'ai gardé la forme et l'essence divine des mes amours décomposer donc on peut penser qu'il y a là une sorte de réaffirmation de l'esprit en dépit de la putréfaction des corps aux dons autrement dit une remontée mais ces moments là qui donc existe ne me semble pas représenter tous Baudelaire ce ne sont que des moments faut toujours faire attention à ne le livrent une complexité infinie c'est un véritable labyrinthe ensuite il y a le spleen de paris qui ne fait qu'ajouter une couche de d'ironie extraordinaire et il ne faut jamais s'arrêter un seul texte chez Baudelaire parce que c'est un moment de sa conscience n'est ce pas et ne vous prenez je ne sais pas le poème la beauté dit pas du tout la même chose que le poème hymne à la beauté qui voit là à ce moment et dès demain alors le poème élévation existe mais il n'est pas du tout la même chose que disons je ne sais pas le vin de l'assassin puisqu'il s'agit de parler de mort ou d'autres choses ou le spleen de 77 ou que sais-je encore donc à l'échelle de la destinée de Baudelaire je pense que celui-ci à désespérer de la parole je pense même d'ailleurs que la maladie qu'il était la sienne est le symptôme de ce désespoir et même que cette maladie est en quelque sorte la conquête qui l'a opposé à son propre espoir donc je ne pense pas que la destinée spirituel de Baudelaire fut réussie au sens éthique aux politiques et culturelles du terme
ecti cui la négativité produit du floral, et la fleur est beauté et, par la beauté, il y a une possibilité pour émanciper l'esprit de ses propres scléroses.

bon je ne veux pas préjuger du destin de Baudelaire qui a été un gouffre et à vrai dire assez non puisque ce livre paraît en 57 puis en 61 bondir continue à vivre et d'y d'autres choses ensuite est d'ailleurs n'écrit plus guère de verre ceci est un point relativement important je pense que c'est une marge entre a pas de ça comme un symptôme de son désespoir parce que précisément cédant 1 c'est dans le vert la dernière
cassette qu'un homme moderne c'est-à-dire d'après les dieux puisse avoir c'est dans le vert que la responsabilité pour autrui et pour l'émancipation de l'esprit est prise il ne peut pas en être autrement s'adonner à la prose après le verre je pense que c'est quand même abdiqué sur l'espoir que le vert en lui même constitue maintenant d'autres pas je ne veux pas prétendre que cette idée que je me fais de Baudelaire soit bonne et j'entends que de l'interprétation du titre doit être gardée à jamais la question de la beauté étant vraiment fondamental c'est-à-dire que s'il n'y a pas de salut métaphysico religieux est-ce que la beauté c'est-à-dire la musique c'est est susceptible de rouvrir l'esprit à son possible en quelque sorte une question la cassette va c'est-à-dire c'est une métaphore qu'on trouve chez schéma l'armée pour salut m'amuser avec sa note si vous voulez on n'a plus rien quand on est un homme moderne comme Baudelaire et mallarmé on a plus absolument aucune caution légitimement la parole c'est-à-dire c'est du beckett voilà beckett si vous voulez cesser le nom de l'homme moderne mais il y à un becquet temps Baudelaire il y a un becquet ton mallarmé dix ans et même en berline le problème de beckett d'ailleurs sait comment les et kiel en fait le problème de beckett c'est qu'il nomme comment dirais-je lui il se contente de espérer il y a juste l'humour qui permet de de tenir un peu à distance cette condition malheureuse à mon avis beckett et de ceux qui ne quittent qu'ils ne tentent pas de prendre les responsabilités susceptibles de lui donner du remords. Donc je pense que c'est un moins grand témoin de notre condition que ce dont nous parlons tout de suite ce dont nous parlons tout de suite ils en sont exactement au même endroit que beckett et qu'ezequiel simplement ils misent sur le seul vocable sonorisé qu'on appelle un poème qu'on appelle une rime pour soulever l'entropie de l'esprit pour soulever la mort en quelque sorte pour en dépit de la mort qui est pourtant absolue et terminale, trouver du sens à notre condition voilà cette fois nous avons articulé aux morts est mort parce que la mort est la preuve que notre vie n'a pas de sens dès lors que c'est une mort d'après les dieux. Et la parole de poésie est une tentative en dépit de la mort pour donner du sens à notre vie tout simplement et du coup à nos mots/maux. Et il se fait que cette cette tentative échoue souvent et il s'ensuit le remords d'y avoir prétendu quelque chose comme ça ça devient presque trop cohérent pour qu'on accepte cette thèse mais enfin voilà où on en est là.
Ne pensez-vous pas qu'il ya che Baudelaire une fatigue métaphysique en quelques coups disons ontologique pour lui par introduire de confusion une fatigue disons quant à l'être même de l'homme parce que l'être même de l'homme c'est ce dont nous parlions tout à l'heure c'est la responsabilité spirituelle. Comme nous sommes des êtres de langage eh bien nous avons c'est très souvent en tout cas le poète se pense comme un être de langage qui, par ce fait, est responsable du sens. Or être responsable du sens c'est absolument fatigant et cela parce que précisément, comme on le disait tout à l'heure, le sens ne s'établit que peu ou que pour un moment ou parfois pas du tout. Et donc par contraste la condition animale paraît une sorte d'idéal formidable parce qu'on peut dormir comme un requin dans l'onde, c'est-à-dire disposer d'une vie parfaitement adéquate à elle-même un requin qui dort dans l'onde c'est une vie qui n'est pas distante de soi, c'est une vie qui est rivée à soi, c'est une vie qui est exclusivement ce qu'elle est et qui n'a pas disons à ceux contestée elle même une conscience qui viendrait ... la durée d'être responsable de quoi que ce soit ou qui viendrait lui remet lui donner les remords d'être incapable etau contraire le le requin est une non conscience en quelque sorte une vie purement et simplement immanente l'escargot aussi. Et puis ces vers qui n'ont ni oreilles ni yeux il n'y a pas plus enviable n'est ce pas c'est comme des décès comme des cd vie sans conscience pourrait-on dire c'est des vies sans conscience c'est-à-dire sans représentation c'est-à-dire sans responsabilités c'est-à-dire sans cette anticipation de la mort c'est-à-dire sans auto-accusations d'un échec face à cette mort. Et du coup c'est formidable en quelque sorte c'est la vie éternelle la vie animale c'est la vie éternelle qui la mort de la vie animale telle qu'elle est ici penser c'est une mort absolument immanente à la vie qui est elle-même forclose, qui est elle-même river à soi de telle sorte que c'est une no more vous voyez et qu'elle est du coup libre et joyeuse. C'est un peu comme la mort du de l'homme de nature chez Rousseau je sais pas si vous vous souvenez l'homme de nature chez Rousseau là il circule dans la forêt et puis comme il la peur de rien parce que justement il parle pas il a peur de rien ils se représentent eux rien bombay vient à mourir mais la mort n'est même pas un évènement c'est-à-dire, si vous voyez, c'était comme de vivre ce n'était pas un événement non plus voilà c'était mort libre et joyeux je peux suppose que c'est de ça qu'il s'agit n'être rien.
Tout à fait non juste c'est trop dire passe le juste était précisément disons... Du juste c'est-à-dire parce que oui parce que oui. Et puis le just est un effort de l'esprit pour surmonter disons la pulsion dévoratrice sans fin bon mais en effet il dort du sommeil de l'innovation aussi violent soit il d'ailleurs c'est ce mot oubli qui est extraordinaire dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde ça c'est un voeu profond de Baudelaire mais même il le dit dans sa correspondance à sa mère et d'y dormir dormir tel est désormais mon voeu le plus cher c'était c'est-à-dire vraiment être eu soustrait à ses obligations elles_mêmes liées à la conscience, être défait de ce remords lui même lié à la responsabilité qu'on a prises pour la parole être non conscient. Et donc c'est ce mode oubli qui est admirable parce qu'il y a deux sortes d'oubli il y a l'oubli qui est le contraire du souvenir en quelque sorte mais cet oubli qui est le contraire du souvenir il est sur l'horizon de la mémoire la mémoire soit l oubli soit elle se souvient autrement dit c'est un oubli qui est conditionné par de toutes façons de la représentation soit la représentation se produit c'est un souvenir soit elle se produit pas c'est un oubli mais qu'au total on est sur le même horizon. Mais il y a un oubli antérieurs à cette distinction de l'oubli et du souvenir il y a un oubli antérieure à l'horizon de la représentation il y a un oubli pur et dur qui est non langagier et c'est à cet oubli que Nietzsche pensait d'ailleurs c'est la vie et c'est la vie la vie profond de ce requin la vie profonde qui est la nôtre aussi antérieur à notre propre conscience ; cette vie mais plus que profonde c'est-à-dire sept vies antérieures à la représentation, qui nous constitue tout de même comme sujets vivants; qui constitue en tout cas le requin comme sujet dépourvu de conscience, cette vie est un oubli radicale mais n en oublie même de la distinction entre disons la mémoire et l'oubli vous voyez c'est une vie absolue. Et cette vie absolue est oui au fond identique à la mort libre et joyeuse c'est-à-dire que elle ignore la temporalité.
Immannente à elle-même des livres et des obligations de la conscience c'est-à-dire des livres et des obligations du langage c'est-à-dire des livres et de l'humanité c'est-à-dire requins c'est-à-dire d'une violence qu'il est donc pas coupable au fond les animaux n'ont pas se reprocher de s'entredévorer tandis que nous nous avons à nous reprocher d'abord de nous entredévorer les entre humains et de dévorer les animaux. Les animaux ne sont pas responsables de leur propre violence qui est donc innocente autant que violente et les humains elles sont parce qu'ils ont la conscience responsables de leur propre violence donc sont fatigués de cette responsabilité là nous sommes en train de toucher des sujets extraordinairement grave parce que ça me fait me souvenir que c'était comme ça que Georges Steiner interprétait le nazisme le nazisme était d'après george steiner la tentative pour les libérer si l'on peut dire l'humanité du judaïsme. Le judaïsme est on venu d'après l'inconscient nazi pour obliger les humains à avoir des responsabilités. Le judaïsme c'est l'enseignement de la morale à l'humanité et par conséquent l'enseignement de la conscience et par conséquent l'enseignement du remords et par conséquent l'enseignement de la fatigue d'être responsable pour autrui. Et supprimer tous les juifs du monde aurait été dans l'inconscient l'asie le moyen pour en finir avec la conscience pour devenir un requin dans l'onde.

ça c'est d'ailleurs le côté... C'est un certain aspect de Baudelaire c'est-à-dire c'est l'aspect de Baudelaire précisément comment disait-on jeunes france l'aspect de Baudelaire à ses proches de, disons, Pétrus Borel certains moments de théophile gautier c'est-à-dire un peu héritiers comme ça de la poésie du début du XVIIe siècle qui aiment à la provocation cette rêverie que fait le sujet lyrique là que vivent ils aimeraient mieux que les corbeaux le saigne par tous les bouts de sa carcasse. Cette rêverie c'est une sorte de d'insurrection justement de la parole pour utiliser un devenir des contenus cette fois imaginez vous que ceux ci a été écrit en 1842 43 quelque chose comme ça, c'est un poème du début de Baudelaire ... c'est tout à fait le temps du début voyez non pas que Baudelaire ne soit pas déjà tout lui même dès sa première jeunesse mais il n'en reste pas moins que dans celle ci sa première jeunesse il avait le goût de bain de l'excès de la provocation de la cité le goût un peu nerveux lien ctv sachez au nez dit il y avait ça surtout chez petrus bord et le côté lycanthrope provoquant insolent rebelles et donc il y a une surcharge si vous voulez 2 du maqâm en quelque sorte démonstratif, ostentatoire. Dans un texte comme celui ci ce n'est pas le plus grand Baudelaire le plus grand Baudelaire c'est justement les grands textes de la responsabilité poétique comme, je ne sais pas, Le cygne, Les petites vieilles ou là d'ailleurs il n'a pas d'égal dans notre poésie mais ici justement il y a quelque chose d'un peu criard cetc me voyez il en rajoute une couche pour choquer le bourgeois aussi il aimerait bien que le bourgeois soit vraiment indigné ce qui est le cas des gars et j'espère qu'ils les qu'il est toujours vous voyez donc ce n'est pas relativisé le propos que de le situer comme ça mais tout de même

j'aimerais mieux inviter les corbeaux a saigné tous les bouts'

il faut dire que c'est extraordinaire à mon sens des poèmes du même la même région de l'esprit de Baudelaire mais quand même l'achat la wii la charrue me paraît beaucoup plus puissant d'abord dans la sharon il est à la compagne dont il est accompagné le sujet et d'eric le narrateur et d'autre part il y a aussi le cadavre devant soi mais si vous voulez ça c'est le matériel justement macabre de l'esprit provocateur jeune france et qu'il est légitime mais dans la charogne à une chose extraordinaire que rilke avait dit c'est que la la le poète est celui qui ne recule pas c'est-à-dire que le cadavre c'est ce qui est c'est ce qui n'est pas normal ça a été dit dans toute la tradition n'est ce pas et ça a été repris par bossuet et Baudelaire connaît très bien ce propos qui remonta tertullien je crois selon lequel la dépouille mortelle en quelque sorte excès de là les mots et ses de l'innommable et alors devant c'est c'était ce phénomène du cadavre il est usuel de fermer les yeux ou deux de fait mise et l'émotion ou d'enrobé celle-ci de rituels d'idéologie de métaphysique etc toutes les philosophies sont bâtis pour effacer disons la brutalité avec lequel le cadavre nous arrive est d'ailleurs la campagne du poète dans le récit d'une sharon elle s'évanouit vous cru tout vous évanouir s'évanouir c'est se donner le moyen de n'être pas présent à la présence de n'être pas disons devant l'événement effroyable de l'innommable alors que le poète qui ne veut pas s'évanouir et ne s'évanouit pas et donne à constater ce qui est eric admire énormément ce fait que Baudelaire n'a pas signé les yeux si vous voulez il a donné à voir ce qui est absolument innommable et insupportable à l'esprit et je portais été et il a même déterminé lui rilke le grand poète comme étant celui qui ne recule pas ce qui fait que au fond la la la la compagne dont il est la compagnie est une allégorie de toute l'histoire de la poésie qui a eu le femise et la mort qui a tenu à distance les froides innommable qui a en quelque sorte esthétisé la finitude vous voyez et parce que cet évanouissement ou presque évanouissement figure précisément et bien là l'euphémisation du drame par la tradition poétique tandis que et moderne ce poète qui constate ce kit est d'après relic c'est dans Les cahiers de Malte. magnifique [Musique] !
oui c'est-à-dire il y avait chez Baudelaire une hantise qui il y avait chez Kiekegaard aussi de de l'impossibilité de mourir d'une mort quinne soit tout à l'heure je disais que c'est un absolu terminal métaphysiquement c'est le cas mais il n'y avait chez lui une sorte de fantasme d'une dune ou d'une mort infini en quelque sorte oui dans le squelette laboureur milhas a aussi dans le masque il y a aussi dans un autre endroit je ne sais plus lequel peut-être tout simplement remords posthume justement de remords postule satif étonnant effectivement ça continue quoi leur mort même quand on est déjà mort bon c'est curieux et alors donc il avait cette obsession là bon ça c'était une remarque en passant il y à un texte de cécile me demande si c'est pas raccrocher les justement voilà ce sont deux poèmes plus loin. C'est la cloche fêlée où il y a encore cette idée de l'impossibilité de mourir n'est ce pas parce que l'âme est fait l'écho mans comme un soldat qui elle en produit un son qui semblera l'épais d'emblée c'est qu'on oublie au bord d'un lac de sang soo un grand état de morts et qui meurt sans bouger dans d'immenses efforts donc ça c'est une mort une mort qui ne cessent de mourir et dont il y a cette obsession chez Baudelaire de cette mort interminable alors même qu'elle est insensé parce qu'elle est un absolu qu'il n'y avait là qu'il n'a pas c'était pas un passage il se pourrait bien qu'elle soit infinie. C'est curieux non ? Voilà.

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