CLIMAT / Malgré la fonte des glaces le climat se refroidit
voici l'un des articles scientifiques qui remet tout en cause notamment l'idée que le climat se réchauffe ou de refroidissent (quand on sait que 40 % des poids de mesure pour l'étalonnage du réchauffement climatique se trouvent dans des villes dont la température va en se réchauffant). Il a fallu pas mois de 4 ans pour que l'information brise le silence glacial.
Selon une récente étude du climatologue norvégien Ola Johannessen, publiée dans Science, la couche de glace à l’intérieur du Groeland augmente de 6,4 cm par an.
Selon la journaliste du Figaro Isabelle Brisson, « les Inuits sont menacés par le réchauffement » climatique. La preuve : à Iqaluit, la capitale de la province du Nunavut, au Canada, « la température tourne autour de zéro en ce mois d’octobre, alors qu’il fait environ -10°C d’habitude à la même époque. » « Cette “chaleur“ inhabituelle interdit à la banquise de se former », explique la journaliste, qui s’inquiète pour les Inuits, « aux premières loges face à deux conséquences du réchauffement climatique : la montée du niveau de la mer et les effondrements de terrain ».
Certes, la fonte de la banquise représente un problème majeur pour les chasseurs locaux, qui ne peuvent plus utiliser leurs traîneaux à moteur modernes. Mais elle n’a rien à voir avec la montée du niveau de la mer, puisqu’elle n’a strictement aucun effet sur ce phénomène. En effet, lorsqu’on plonge un glaçon dans un verre d’eau, la fonte du glaçon n’entraîne aucune modification du niveau de l’eau ; ce que sait n’importe quel étudiant en physique élémentaire. L’hypothétique augmentation du niveau des océans ne pourrait provenir que de la fonte des énormes glaciers qui se trouvent à l’intérieur des terres, au Groenland, en Islande, en Norvège et sur la partie orientale de l’Antarctique.
Davantage de neige
Or, dans son numéro du 21 octobre 2005, la prestigieuse revue américaine Science vient de publier les résultats des travaux de l’équipe de Ola M. Johannessen (Université de Bergen, Norvège) sur les mesures altimétriques au Groenland, effectuées entre 1992 et 2003 par les satellites européens ERS-1 et ERS-2. Les scientifiques norvégiens constatent « une élévation de 6,4 centimètres par an dans les vastes zones intérieures situées au-dessus de 1 500 mètres d’altitude ». Sous cette limite, la glace a perdu en moyenne 2 cm d’épaisseur par an. Le bilan est donc largement positif, l’épaisseur moyenne des glaces ayant même augmenté de 60 centimètres en onze ans ! « Ce phénomène s’explique parfaitement par le fait que l’air froid formé au dessus de l’Arctique et exporté sous forme d’Anticyclones Mobiles Polaires (AMP) provoque le retour sur la face avant des AMP d’un air cyclonique venant du sud, chaud et humide. L’augmentation actuelle de l’exportation d’AMP est ainsi responsable d’une forte intensification des remontées d’air chaud (réchauffement à proximité du Groenland et dans la Mer de Norvège), d’une forte advection de potentiel précipitable, et de précipitations neigeuses accrues sur les hauteurs du Groenland, mais aussi des Alpes scandinaves », explique Marcel Leroux, auteur de Global warming : myth or reality, the erring ways of climatology, (éditions Praxis-Springer Verlag, 2005). Il n’y a donc pas de réchauffement général au pôle, où alternent au contraire des secteurs plus froids et des secteurs plus chauds. C’est ce phénomène qui est à l’origine des problèmes des Inuits, dont les habitations se situent dans un secteur où l’air remonte plus fréquemment du sud.
En Antarctique, on observe des disparités identiques. C’est ce que constate Richard B. Alley, climatologue de l’Université de Pennsylvanie, dans un article publié dans le même numéro de Science : « Aujourd’hui, l’accroissement des masses de glace du côté est du continent antarctique semble compensé par la diminution du côté ouest, autour de l’Amundsen Coast. En dépit de grandes variations régionales, les masses de glace de l’Antarctique restent stables. » Ici aussi, la partie la plus importante et la plus élevée de l’Antarctique se refroidit, tandis que le secteur ouest et la péninsule Antarctique, moins étendus, se réchauffent.
Des données troublantes
On assiste donc à la fois à une fonte très localisée (limitée aux secteurs « chauds ») des glaces de mer - qui par définition n’a aucun effet sur le niveau des océans -, et à une progression des grands glaciers (inlandsis) situés au Groenland et dans le continent antarctique... De quoi semer un peu plus la confusion dans le débat sur les conséquences du « réchauffement climatique ». C’est ce qui dérange Eric Rignot, chercheur au Jet Propulsion Laboratory à Pasadena (Californie). Dans un article publié dans Le Monde du 23 octobre, ce dernier estime en effet que les deux articles de Science « n’apportent que peu de chose au débat, sinon de la confusion ». Selon ses dernières observations de terrain, la perte de masse glaciaire au Groenland est de 50 % plus importante que ce qu’indiquent les études publiées jusqu’alors : « Les glaciers accélèrent, et la plus grande partie de l’érosion se passe dans une région de 20 à 30 km le long des côtes glaciaires, où l’altimétrie radar ne marche pas. »
Des modèles déficients
Cependant, le chercheur français semble davantage agacé par le fait que de telles études pourraient rassurer l’opinion . « Je regarde les glaciers du Groenland et d’Antarctique depuis quinze ans, les changements sont profonds au Groenland, importants en Antarctique ouest. Les enfouir sous le couvert de l’inconnu des changements à long terme n’est pas une démarche scientifique, mais une opinion visant sans doute à rassurer », avertit-il. Ses observations sont cependant beaucoup trop récentes pour déboucher sur des conclusions pertinentes. Pourtant, il est notoire que le débat sur les origines de l’évolution du climat est précisément caractérisé par de très nombreuses inconnues. Comme le souligne Richard B. Alley, les modèles actuels manquent cruellement de précision, au point où « ils ne sont pas capables d’évaluer si les changements en cours représentent des perturbations mineures en voie de stabilisation, ou un changement majeur. » En outre, ces modèles sont particulièrement déficients en ce qui concerne la dynamique des régions polaires, car ils ignorent totalement les mécanismes de la circulation réelle !
Bref, tout ce que l’on sait avec certitude, c’est que le climat se modifie constamment, et que l’évolution actuelle ne présente aucun caractère exceptionnel...
Gil Rivière-Wekstein
Publié dans Numéro 30 A&E Novembre 2005