PHILO / Mars 2006 n'a pas eu lieu
Ces extraits d'un entretien de Deleuze et Guattari sont à replacer dans les années 80 bien après 68. Pourtant rien à changer : la non-sortie de crise, le paysage français, encore très jacobin ou colonialiste dans ses administrations. Il y a quelques phrases fort à propos avec la situtaion d'aujourd'hui, toujours post-68. A lire un peu comme une mise en garde, Paris8philo
Pour comparer avec les événement de mai 68 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mai_1968
Mars 68 n'a pas eu lieu
Il n'y a de solution que créatrice. Ce sont [des] reconversions créatrices qui contribueraient à résoudre la crise actuelle et prendraient la relève d'un Mai 68 généralisé, d'une bifurcation ou d'une fluctuation amplifiées.
Mai 68 [fut] plutôt de l'ordre de d'un événement pur, libre de toute causalité normale ou normative. Son histoire est une
"succession d'instabilité et de fluctuations amplifiées". Il y eut beaucoup d'agitations, de gesticualtions, de paroles, de bêtises [cf. la biographie conjointe de J.F. KAHN et Axel Kahn parue en
mars 2006], d'illusion en mai 68, mais ce n'est pas ce qui compte. Ce qui compte, c'est que ce fut un phénomène de voyance, comme si une société
voyait tout d'un coup ce qu'elle contenait d'intolérable et voyait aussi la possibilité d'autre chose. C'est un phénomène collectif sous la forme : " Du possible sinon j'étouffe "
(...)
En France, après 68, les pouvoirs n'ont cessé de vivre avec l'idée que " ça se tasserait ". Et en effet, ça s'est tassé, mais
sous des conditions catastrophiques. Mai 68 ne fut pas la conséquence d'une crise ni la réaction à une crise. C'est plutôt l'inverse. C'est la crise
actuelle en France qui découle directement de l'incapacité de la société française à assimilier Mai 68. La société française a montré une radicale impuissance à opérer une
reconversion subjective au niveau du collectif, telle que l'exigeait mais 68 (...)
Les enfants de Mai 68 (...) Il ont cessé d'être exigeants, ou narcissiques mais savent bien que rien ne répond actuellement à
leur capacité d'énergie (...)
D^G prennent l'exemple d'un personnage de F. F. Coppola dans Rusty James : l'acteur Mickey Rourke
explique : " C'est un pesonnage qui est un peu au bout du rouleau, sur la tranche. Il n'est pas le genre Hell's Angel. Il a des cellules grises et en plus il a du bon sens. Un mélange de culture venant de la rue et de l'unversité. Et c'est ce mélange qui l'a rendu fou. Il ne voit rien. Il sait qu'il n'y a aucun boulot pour lui,
puisqu'il est plus futé que n'importe quel prêt à l'engager... " (Libération, 15 février 1984)
vous pouvez retrouver l'intégralité de l'article dans Dans Deleuze, Deux Régimes de fous (1975-1995) _215+ ou dans les
Nouvelles littéraires, 3-9 mai 1984, _75-76.
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