SITUATION DE LA VIE / Quand le corps dérape...
Quand le corps dérape il faut braquer dans l'autre direction, comme avec une voiture sur un sol à l'adhérence indéterminée. C"est dans l'autre
direction qu'il faut aller, celle qui contrarie la pente naturelle du corps, son ramollissement, sa paresse. Et oui en conduite, quand une voiture dérape sur la neige, il faut
braquer dans la meêm direction que celle que prennent les roues arrière. Face au désarroi qui voudrait qu'il y ait une âme quand le corps ne suit plus, c'est précisément un manque de volonté qui
affleure celui qui ressaisit tout le corps plutôt que de se dire qu'un corps mourant est la preuve de l'existence de l'âme (comme Deleuze à la mort de François Châtelet, comme Deleuze , comme
Deleuze écrivant seul au début de Qu'est-ce que la philosophie ? que l'on soit païen ou chrétien nous sommes tous portés à croire...". C'est quand l'énergie du corps
ne suit plus, que la croyance en l'âme apparaît, car face au désarroi de la disparition
Sur ce point Platon avait raison quand l'usage de la gymnastique car il est vrai qu'on ne sait pas ce que peut un corps, le premier marathonien en a été surpris. Mais là où Platon pêche c'est
quand livre III et IV de la République, à l'éducation des "gardiens" de la cité il associe à la gymnastique la musique, en annonçant bien qu'il ne faut pas y introduire de nouveauté. Là naît le
platonisme dans ce rejet de la nouveauté.
Après on l'entend dire dans sa célèbre allocution de la fémis en 1989 que la philosophie va mal quand c'est de son propre corps, de sa propre énergie qu'il s'agit, quand c'est son désarroi face
aux morts de Foucault ou de Châtelet (puis ensuite de Guattari) qui fait symptôme. Nos philosophes vieillissent mal il y avait tout un aveu de finitude chez le dernier Foucault, celui du
retour au sujet (herméneutique) et à la vérité, une tendance à l'apathie (l'ataraxia, l'apatheia, la sexualité de l'éléphant ou sexualité sans sexe comme le notait
l'ami Deleuze). Pensez donc à nos philosophes sur le tard, à Kant, à Leibniz, à Badiou qui ne sont que des freins à la pensée parce qu'au fond leur corps ne suis pas. Pensez au dernier Platon,
celui qui voit la vie comme une suite de corruptions, de dégénérescences : la corruption de l'ame dans le corps c'est toujours à cela que l'on revient. On est loin des intuition de prime
jeunesse.
Pensons aux penseurs de prime jeunesse qui venaient tous d'une famille décadente que ce soit Schopenhauer ou Nietzsche (Le père du premier s'était suicider dans une acte de folie, ce que son fils
à chercher à expliquer par les thèmes qu'il abordait, quant au second il avait perdu très tôt un père et un frère, se retrouvant seul homme dans un milieu de femmes dès 5 ans). Dans une moindre
mesure on peut penser à Wittgenstein qui, même s'il doutait de sa propre capacité de pensée, venait s"une famille où trois de ses frères s'étaient suicidés , lui-même se demandant s'il ne
devait pas le faire, da réponse fut la philosophie comme thérapeutique (ce qu'elle n'est pas au fond). Pensons à ces penseurs, car au fond c'est en réaction à un corps familial étoufant ou
moribond qu'il se sont forgés. "Quand le corps dérape...", je ne parle pas de pulsion incontrôlées mais de cette perte d'énergie. Quand le corps dérape, il est vitale d'y opposer sa propre
volonté. Rédemption aurait-on dit...