AFRIQUE / Burundi
Présentation du pays
Nom officiel : République du Burundi
Nature du régime : présidentiel
Chef de l’Etat : M. Evariste Ndayishimiye
Langues officielles : français, kirundi
Langue courante : kirundi
Monnaie : Franc burundais (1 EUR = 2378, 17 BIF en janvier 2021)
Fête nationale : 1er juillet
Superficie : 27 834 km²
Capitale : Gitega (depuis le 21 décembre 2018)
Villes principales : Bujumbura, Ngozi, Rumonge, Muyinga
Vallonné et montagneux, le Burundi est frontalier du Rwanda, la Tanzanie et la République démocratique du Congo. Il borde le lac Tanganyika (2 634 des 32 600 km² lui appartiennent).
Deux saisons humides (février/mai, septembre/novembre) et deux saisons sèches (juin/août, décembre/janvier) rythment un climat équatorial.
Population : 11,53 millions d’habitants
Densité : 414 habitants/km²
Croissance démographique : 3,18 %
Taux de fécondité : 6,1 naissances/femme
Espérance de vie : 61 ans
Taux d’alphabétisation : 59,3 %
Religions : chrétienne (dont catholique 60 % et protestante 15 %), animiste (11 %), musulmane (2 %)
Indice de développement humain : 185e sur 189
Classement Transparency international : 157e sur 180
Éléments d’actualité
Le Burundi a connu des violences qui ont fait 300 000 morts et un long processus de paix entre 1993 et 2006. L’accord de paix d’Arusha signé en 2000 a permis la mise en place d’une république multipartite dans laquelle institutions et partis politiques doivent obligatoirement respecter des quotas entre communautés. L’Assemblée nationale est composée à 60 % de Hutu et à 40 % de Tutsi.
En 2015, le Burundi tombe en crise suite après l’annonce de la candidature du Président Nkurunziza à un troisième mandat. Les autorités réagissent à l’hostilité d’une partie de la population par des violences policières et la restriction des libertés fondamentales. Près de 400 000 Burundais se sont réfugiés hors du pays. A l’issue d’élections jugées non crédibles par les partenaires extérieurs, le Président Nkurunziza est réélu au premier tour.
Durant le dernier mandat de Pierre Nkurunziza, un référendum constitutionnel est approuvé par la population le 17 mai 2008 (73,2 %) et qui remet en cause certains acquis de l’accord d’Arusha. Le Président annonce, lors de la prolongation de la nouvelle Constitution, qu’il ne briguera pas de quatrième mandat.
À l’issue du scrutin présidentiel du 20 mai 2020, Evariste Ndayishimiye est élu Président de la République du Burundi. Le candidat du CNDD-FDD (parti de P. Nkurunziza) a recueilli plus de 68 % des voix. Les élections se sont plutôt déroulées dans le calme et ont vu une forte participation (plus de 80 %).
Bujumbura accueille le secrétariat permanent de la Conférence internationale sur les Grands Lacs (CIRGL) depuis 2007. En outre, le Burundi a pris part à la relance de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CPEGL) en 2007.
A l’instar du Rwanda, le Burundi a rejoint en 2007 la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) qui regroupe l’Ouganda, le Kenya, la Tanzanie et le Soudan du Sud. Il a ratifié le protocole de marché commun de la Communauté de l’Afrique de l’Est, entré en vigueur le 1er juillet 2010. Néanmoins, les tensions se sont multipliées entre le Burundi et les autres pays membres durant les dernières années de la présidence Nkurunziza.
Le Burundi et le Rwanda sont engagés dans un différend politique depuis 2015, chacun accusant l’autre d’héberger et de soutenir des groupes rebelles. L’arrivée au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye a permis un certain dégel (rencontre entre les deux ministres des Affaires étrangères à la frontière) qui reste à concrétiser.
Bujumbura est partie à l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération dans la région des Grands Lacs, signé à Addis-Abeba le 24 février 2013, par onze Etats de la région, sous les auspices des Nations unies, de l’Union africaine, de la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) et de la communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Par cet accord, les États de la région s’engagent à respecter l’intégrité territoriale de leurs voisins et à s’abstenir de susciter ou de soutenir des groupes armés hors de leurs frontières.
Admis aux Nations unies le 18 septembre 1962, le Burundi a siégé comme membre non-permanent au Conseil de sécurité à une seule reprise (1970-1971). L’Opération des Nations unies au Burundi (ONUB), a été déployée de 2004 à 2006, afin de soutenir et d’accompagner les efforts entrepris par le Burundi pour établir durablement la paix et la réconciliation nationale suite à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Burundi, signé à Arusha le 28 août 2000. Fin 2006, cette opération de maintien de la paix a laissé place au Bureau intégré des Nations unies au Burundi (BINUB) dont le mandat s’est achevé en décembre 2014.
La situation au Burundi a été mise à l’ordre du jour du Conseil des droits de l’Homme (CDH) en septembre 2015 après l’éclatement de la crise politique. La Commission d’enquête indépendante, chargée par le CDH d’enquêter sur les violations des droits de l’Homme au Burundi, a fait mention dans son rapport de septembre 2018 de la commission de crimes contre l’humanité dans la période 2015-2018. Le mandat de la Commission d’enquête indépendante a été renouvelé en septembre 2020.
Le Conseil de sécurité s’est activement mobilisé en faveur d’un règlement pacifique et durable de la crise de 2015, en adoptant plusieurs résolutions. Le 4 décembre 2020, une déclaration de la présidence du Conseil de sécurité sur le Burundi, présentée par la France et l’Afrique du Sud, a été adopée (S/PRST/2020/12), qui met un terme aux rapports périodiques au Conseil sur la situation au Burundi. Le pays ne sera retiré de l’ordre du jour du Conseil que si aucune réunion formelle sur la situation au Burundi ne se tient pendant trois ans consécutifs. La dernière réunion formelle du Conseil de sécurité sur le Burundi remontant au 30 octobre 2019, un retrait de l’ordre du jour interviendrait dans ce cas en octobre 2022.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies (HCDH) qui disposait d’un bureau au Burundi depuis janvier 2015 a été contraint au départ par les autorités burundaises en décembre 2018.
En Somalie le Burundi est engagé depuis 2007 dans le cadre de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM). Son contingent s’élève à environ 4 100 soldats, suite à une réduction de 1000 hommes en février 2019.
Dans le cadre des Nations unies, le Burundi contribue aux opérations de maintien de la paix à hauteur de 764 personnels (novembre 2020) répartis principalement au sein de la MINUSCA en République centrafricaine (760) et dans une moindre mesure dans la MINUSMA au Mali (1), la FISNUA dans la poche disputée d’Abyei (1) et l’UNOWAS basée au Sénégal (1).
La crise politique a conduit l’Union européenne à ouvrir des consultations avec le Burundi conformément à la procédure prévue par l’article 96 de l’accord de Cotonou, en cas de non-respect des éléments essentiels de l’accord que sont les droits de l’Homme, les principes démocratiques et l’Etat de droit. A l’issue de ces consultations, l’Union européenne a suspendu les aides financières directes à l’administration burundaise, tout en maintenant son soutien financier à la population et son aide humanitaire. Cette décision est réexaminée régulièrement, au moins tous les six mois, grâce à des missions de suivi du Service européen pour l’action extérieure.
Le retour au respect des éléments essentiels de l’accord de partenariat de Cotonou, par le Burundi, conditionnera la normalisation progressive de la coopération.
Le Burundi a bénéficié, au titre du 11e FED (Fonds européen de développement 2014–2020), d’un Programme indicatif national de 332 millions d’euros (l’enveloppe initiale de 432 millions d’euros a été diminuée de 100 millions d’euros dans le cadre de la revue à mi-parcours de la programmation du FED notamment du fait de la suspension de l’appui budgétaire).
Données économiques
PIB : 3,01 milliards USD (2019)
PIB par habitant : 280 USD (2019)
Taux de croissance du PIB : 1,8 % en 2019
Balance commerciale : -253 millions USD
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
- agriculture : 34,8 %
- industrie : 20 %
- services : 45,1 %
Exportations de la France vers le Burundi : 11,3 millions EUR en 2018
Importations françaises depuis le Burundi : 18,8 millions EUR en 2018
Le Burundi est l’un des pays les plus pauvres au monde avec un PIB par habitant de 280 USD (2019) et plus des deux tiers de sa population qui vit sous le seuil de pauvreté.
Le Burundi a atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE (initiative pays pauvres très endettés) en 2009, ce qui lui a permis d’obtenir une annulation de l’intégralité de sa dette grâce aux annulations bilatérales additionnelles. Le niveau de la dette extérieure est cependant redevenu important, avec risque de surendettement élevé. Enclavé, le pays a connu une croissance économique moyenne de +3,7 % sur la décennie écoulée, presque intégralement amortie par la croissance démographique (+3,3 % en 2015, pour 11,55 millions d’habitants). La population rurale (90 %) vit d’une agriculture de subsistance tandis que les pressions sur les terres agricoles s’accentuent.
Le pays souffre structurellement d’une économie peu diversifiée et vulnérable aux conditions climatiques et aux variations des cours des marchés internationaux.
La crise politique et sécuritaire résultant des élections de 2015 a aggravé cette situation de fragilités structurelles. Les secteurs source d’emploi et de croissance (agriculture, industrie de la bière) sont très fortement affectés par les mouvements de population, la hausse des prix et de la fiscalité et l’absence d’investissement. La crise a également conduit les bailleurs à revoir leur politique d’aide qui représentait, jusqu’en 2015, plus de 50 % du budget national (l’Union européenne et ses Etats membres, en application de l’article 96 des accords de Cotonou, n’apportent plus de financements directs - y compris appuis budgétaires - au gouvernement burundais).
Les priorités du gouvernement burundais en matière de développement ont été formalisées dans le Plan national de développement (PND) 2018-2027, officialisé le 22 août 2018, qui reprend les grands axes développés par le « Cadre de lutte stratégique contre la pauvreté 2012-2015 » (CLSP) élaboré avec le système onusien. Celui-ci prévoit notamment de renforcer l’industrialisation du pays, d’améliorer la formation des élèves et des étudiants et de mieux s’adapter aux changements climatiques.
Mise à jour : 04.01.21