AFRIQUE / Algérie
Présentation du pays
Nom officiel : République Algérienne Démocratique et Populaire
Nature du régime : Présidentiel
Président de la République : M. Abdelmajid Tebboune (depuis le 19 décembre 2019)
Premier ministre : Aïmene Benabderrahmane (depuis le 30 juin 2021)
Superficie : 2 381 741 km², dont 85 % de désert
Capitale : Alger (4,4 millions d’habitants pour le Grand Alger)
Villes principales : Oran, Constantine, Annaba, Tlemcen, Sétif
Langues officielles : arabe littéraire, tamazight
Langues courantes : arabe dialectal, langues berbères, français
Monnaie : Dinar Algérien (DA)) (1 € = 158 DA au taux officiel en 2021)
Fête nationale : 1er novembre (début de la guerre d’indépendance)
Population : 44 millions d’habitants (ONS, janvier 2020)
Densité : 15,88 hab/km² ; 56 % de la population sur 3% du territoire
Croissance démographique : 1,99 %
Espérance de vie : 77,7 ans
Alphabétisation : : 81, 4 %
Religion : islam sunnite, minorité ibadite (dans la région du Mzab)
IDH : 91e rang mondial sur 189 – Indice 0,75
sources : PNUD, ONS
Éléments d’actualité
En février 2019, une importante mobilisation pacifique a suivi l’annonce de la candidature du président Bouteflika à un 5e mandat présidentiel. Cette mobilisation populaire, ou Hirak, qui demandait le départ du « système », a touché Alger puis l’ensemble du territoire algérien. Elle a conduit le président Bouteflika a démissionner et à laisser, selon l’article 102 de la constitution algérienne, l’intérim de la présidence au président du Conseil de la Nation, M. Abdelkader Bensalah.
Une élection présidentielle a eu lieu le 12 décembre 2019 et a vu l’élection d’Abdelmajid Tebboune avec 58,51 % des suffrages exprimés pour un taux de participation de 39,83 %.
Le président Tebboune a affirmé sa volonté de réforme. Il a procédé à une révision de la Constitution, adoptée par référendum le 1er novembre 2020. Il a dissous l’Assemblée populaire nationale le 21 février 2021. À la suite des élections législatives du 12 juin 2021, le président Tebboune a nommé, le 30 juin, Aïmene Benabderrahmane Premier ministre et le 7 juillet les membres du nouveau gouvernement.
L’Algérie est un acteur régional majeur qui s’affirme comme un pôle de stabilité dans le monde arabe et africain.
L’Algérie s’attache à diversifier ses partenariats, en particulier avec la Russie, la Turquie, les États-Unis et la Chine. Le domaine militaire et sécuritaire constitue le volet principal de ses relations avec la Russie, partenaire historique. L’Algérie s’attache également à développer ses relations économiques avec la Turquie comme en témoigne la visite en Algérie du président Erdogan les 26 et 27 janvier 2020. L’Algérie a en outre développé une importante coopération sécuritaire avec les États-Unis, comme l’illustre la visite à Alger du secrétaire à la Défense Mark Esper le 1er octobre 2020.
La diplomatie algérienne reste d’autre part attachée aux relations avec ses principaux partenaires européens que ce soit au niveau bilatéral (France, Espagne, Italie, Allemagne) ou avec l’Union Européenne avec laquelle elle a signé un accord d’association signé en 2002 et entré en vigueur en 2005.
La Chine est un partenaire stratégique et le premier fournisseur de l’Algérie (18,25 % en 2019). Les Chinois, souvent employés sur les grands projets d’infrastructures, constituent aujourd’hui la première communauté expatriée en Algérie (environ 70 000).
Au Maghreb, l’Algérie entretient des relations inégales avec ses voisins. Les tensions sont récurrentes avec le Maroc et les frontières entre les deux pays sont fermées depuis 1994. Les tensions se cristallisent autour du conflit au Sahara occidental. Alger a participé aux deux tables rondes organisées par l’envoyé spécial du Secrétaire général, M. Horst Köhler, en décembre 2018 et mars 2019.
Le 13 novembre 2020, après les tensions dans la zone de Guerguerat au Sahara occidental, qui ont constitué la première rupture du cessez-le-feu depuis 1991, le ministère algérien des Affaires étrangères a appelé à la cessation immédiate des opérations militaires.
L’Algérie entretient des relations cordiales avec la Tunisie. Les deux pays ont des échanges économiques importants et entretiennent une coopération étroite dans le domaine de la lutte antiterroriste. La Grande commission mixte algéro-tunisienne s’est tenue le 9 mars 2017. L’Algérie cherche de plus à développer ses liens économiques et politiques avec la Mauritanie et a ouvert son premier poste frontière avec ce pays depuis les indépendances, le 19 août 2018, afin de faciliter la circulation des biens et personnes entre les deux pays.
En Libye, l’Algérie affiche une position légaliste et son soutien au processus politique mené par l’ONU. Par ailleurs, l’Algérie garde un contact étroit avec l’ensemble des acteurs libyens. Elle a salué le processus de paix onusien et les travaux du forum politique libyen qui ont mené à la nomination d’un gouvernement de transition dirigé par Abdelhamid Dbeibah (qui a pris ses fonctions de Premier ministre par intérim le 16 mars 2021). Alger redoute l’infiltration de groupes terroristes sur son territoire et a fortement renforcé son dispositif militaire à sa frontière orientale.
Alger suit avec attention le dossier du Mali, qui est à sa frontière méridionale. Après avoir été un acteur clé de la signature de l’accord de paix du 20 juin 2015 entre le gouvernement et les groupes du Nord, l’Algérie, aux côtés des Nations unies, préside le comité de suivi de cet accord.
Le ministre des Affaires étrangères algérien Sabri Boukadoum a présidé la 42e session du CSA le 11 février 2021 à Kidal, à laquelle ont également participé par visioconférence le diplomate algérien Smaïl Chergui, commissaire paix et sécurité de l’Union africaine (UA) et le ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères Jean-Yves Le Drian. De plus, le président de la transition malienne Bah N’Daw a effectué une visite à Alger du 13 au 15 mars 2021.
Au sein des instances internationales, la diplomatie algérienne fait entendre sa voix singulière, issue de sa tradition anti-impérialiste. Active sur les questions arabes et africaines (réforme de l’Organisation de la coopération islamique, nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique), elle est également attachée à des thèmes plus transversaux (conférence sur le désarmement, changement climatique).
Au sein de l’Union africaine (UA), l’Algérie porte la réflexion sur la mise en place d’une Capacité africaine de réaction immédiate aux crises (CARIC). Le 9 et 10 avril 2018, l’Algérie a co-organisé avec l’UA une « conférence sur le financement du terrorisme en Afrique » rassemblant les délégués des pays africains. Enfin, à l’occasion du 33e sommet de l’UA le 9 février 2020, Abdelmajid Tebboune a annoncé la création d’une Agence algérienne pour la coopération internationale pour aider les pays africains, notamment du Sahel.
L’Algérie est enfin activement engagée dans le dialogue en Méditerranée occidentale (initiative « 5 + 5 ») : Alger a ainsi participé, à la réunion des ministres des Affaires étrangères du dialogue 5+5, par visioconférence, le 22 octobre 2020.
L’Algérie est la quatrième économie du continent africain, avec un PIB de 169 Mds USD en 2019 (environ 4 000 USD par habitant).
L’économie algérienne doit faire face, depuis 2014, à la chute des cours des hydrocarbures. Dans ce contexte, les indicateurs macro-économiques ont accusé une dégradation : en 2015, le déficit budgétaire a atteint 15 % du PIB avec une croissance à 3,7 %. Cette situation a mis en évidence la nécessité de diversifier l’économie algérienne, dont les revenus proviennent principalement de l’exportation des hydrocarbures (94,5 % des exportations).
En 2019, le déficit budgétaire a atteint 9 % du PIB, avec une croissance à 0,7 %.
En dépit de cette dégradation de ses finances publiques, l’Algérie a pour principe de ne pas recourir à l’endettement extérieur et elle a préféré, depuis 2018, avoir recours à des politiques non-conventionnelles (création monétaire).
La pandémie de Covid-19, accompagnée d’une nouvelle baisse des cours des hydrocarbures depuis février 2020, est venue assombrir les perspectives économiques de l’Algérie. Les indicateurs macro-économiques ont été revus dans la loi de finances complémentaire (LFC) 2020, adoptée le 2 juin par le Parlement. Basée sur un baril à 30 dollars, elle prévoit une hausse du déficit budgétaire à 10,5 % du PIB (20 % selon le FMI), un creusement de la balance commerciale à 18,8 milliards de dollars et une croissance négative à 2,63 % (-5,2 % selon le FMI).
Mise à jour : 09.07.21