EUROPE / Luxembourg
Présentation du pays
Données générales
Nom officiel : Grand-Duché de Luxembourg
Nature du régime : Monarchie constitutionnelle
Chef de l’Etat : Grand-Duc Henri de Luxembourg depuis le 7 octobre 2000
Chef du Gouvernement : M. Xavier Bettel depuis le 4 décembre 2013
Données géographiques
Superficie : 2.586 km²
Capitale : Luxembourg-Ville
Villes principales : Luxembourg, Esch-sur-Alzette
Langue(s) courantes et officielles : luxembourgeois, français, allemand
Monnaie : euro
Fête nationale : 23 juin
Données démographiques
Population (1er janvier 2018) : 602.005 (dont 46% d’étrangers)
Densité (1er janvier 2016) : 222,8 hab./km2
Croissance démographique : 2,4%
Espérance de vie (2018) : 82,2 ans
Taux d’alphabétisation : 99 %
Religions : catholicisme (90 %)
Indice de développement humain (rapport PNUD 2013) : 0,892 ; 19ème rang (France : 8,888 ; 22ème)
Données économiques (Sources : DGTPE, Commission européenne, portail des statistiques du Luxembourg) :
Fiche pays Luxembourg sur le site Internet de la Direction générale du Trésor
PIB (2017) : 55,4 Md €
PIB par habitant (2017) : 92 800 €
Taux de croissance (2017) :2,3 %
Taux de chômage (2017) : 5,8% Taux d’inflation (2017) : 2,1%
Solde budgétaire (2017) : +1,5 % du PIB
Dette publique (2017) : 12,7 Mrd€ soit 23% du PIB
Solde commercial (2017) : -6,3Mrd€
Principaux clients (2017) : Allemagne (27,8%), ; France (14,7%), Belgique (11,6%)
Principaux fournisseurs (2017) : Belgique (33,7%), Allemagne (26,5%), France (12,2%),
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
- agriculture : 0,2%
- industrie : 12,3%
- services : 87,4 %
Exportations de la France vers le Luxembourg (2017) : 2,2 Md€
Importations françaises du Luxembourg (2017) : 1,6 Md€
Présence française
Site internet de l’Ambassade : https://lu.ambafrance.org/
Communauté française au Luxembourg : 35 000 français immatriculés 2017. Plus de 90.000 travailleurs transfrontaliers résidant en France se rendent quotidiennement au Grand-Duché.
Communauté luxembourgeoise en France : 1.000 personnes
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Le Grand-Duché de Luxembourg est une monarchie constitutionnelle, au sein de laquelle les prérogatives du Grand-duc sont déléguées au Premier ministre. La vie politique luxembourgeoise est traditionnellement dominée par trois grandes formations : le Parti chrétien social (CSV), le Parti démocratique (DP) d’inspiration libérale, et le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP). Le parti des Verts, qui bénéficie d’un fort ancrage local, participe au gouvernement depuis 2013.. Xavier Bettel, le jeune et charismatique leader du parti libéral, troisième force politique du pays, demeure premier ministre de la coalition à la suite des élections d’octobre 2018. L’exécutif précédent a marqué une véritable rupture sur les questions sociétales (« loi sur la réforme du mariage », célébrations officielles de la fête nationale détachées de tout caractère religieux, réforme des relations entre les pouvoirs publics et les cultes par un accord du 26 janvier 2015). La coalition actuelle prévoit quant à elle l’augmentation du salaire social minimum de 100 euros nets, le maintien de la dette publique en-dessous de 30%, l’indexation des allocations familiales, deux jours de congés supplémentaires, la réduction du taux d’imposition des entreprises, la gratuité des crèches et des transports publics, la baisse de la TVA pour la construction, le développement des transports publics, la légalisation du cannabis récréatif, ou encore un pacte pour le logement.
Le Parlement luxembourgeois est composé d’une chambre unique comprenant 60 députés élus au suffrage universel proportionnel. Son président est Fernand Etgen (du parti libéral DP).
Les dernières élections communales ont eu lieu le 8 octobre 2017 et ont vu la victoire du parti chrétien démocrate CSV dans la plupart des villes et notamment à Esch-sur-Alzette, deuxième ville du pays. Les socialistes (LSAP) ont été les grands perdants de ces élections.
Situation économique
La situation économique du Luxembourg, pays à l’économie très ouverte vers l’extérieur et recourant massivement à la main-d’œuvre étrangère, principalement transfrontalière (environ 190 000 « navetteurs » quotidiens, dont 50% de français, essentiellement en provenance de Lorraine) reste très enviable, mais le pays est confronté à d’importants défis. Noté AAA, il présente en 2017 un excédent public de 1,5% du PIB pour une dette de 23 %. Le pays affiche une croissance de 2,3% et un taux de chômage de 5,8%. Dans le but de conserver la notation AAA du pays, le gouvernement souhaite maintenir un solde structurel à -0,5% du PIB, et la dette publique en dessous de 30% du PIB.
La coalition gouvernementale s’inscrit dans la continuité de la précédente législature : consolider et développer la place financière luxembourgeoise, préserver la compétitivité du pays, notamment au plan fiscal tout en poursuivant ses engagements en matière de transparence et de lutte contre l’évasion fiscale. Très dépendant à l’égard du secteur financier (qui pèse pour un quart dans la valeur ajoutée brute de l’économie du pays et 11% de l’emploi total), le Luxembourg demeure confronté au défi de la diversification de son économie, tout en répondant aux enjeux que sont l’amélioration de la mobilité, l’accès au logement et la réponse à apporter aux nuisances environnementales..
Il doit également faire face au vieillissement de la population qui fait peser un risque important sur la soutenabilité de ses finances publiques.
Fiscalité : l’accord de coalition prévoit la baisse de 1%de l’impôt sur les sociétés et pour les PME le relèvement du seuil (de 25 000 à 175 000 euros) jusqu’auquel les entreprises peuvent bénéficier du taux minimal de l’impôt sur le revenu des collectivités de 15% ; la suppression des classes d’imposition et le maintien de la prise en compte de la situation familiale ; la révision de l’indemnité kilométrique selon des critères sociaux et écologiques ; la réduction à 3% de la TVA sur les produits d’hygiène ; des mesures de relèvement du prix des carburants afin de réduire progressivement le « tourisme à la pompe ». D’autre part, le Luxembourg devrait renforcer son imposition sur des produits polluants tels que les produits pétroliers (carburant et mazout) sur base du principe pollueur-payeur dans le but d’atteindre au plus vite les objectifs souscrits dans les Accords de Paris.
Politique étrangère
Le Luxembourg est un allié précieux, présentant des vues proches des nôtres sur les grands dossiers internationaux, et contribuant, à la hauteur de ses moyens (armée comprenant 1000 hommes), à de nombreuses opérations de maintien de la paix.
Opérations de maintien de la paix : Le Luxembourg a prolongé sa participation à la mission EUCAP Sahel Niger et participe aux missions EUTM Mali, EUCAP Sahel Mali et à l’opération EUNAVFOR MED. Il soutient en outre la force conjointe du G5 Sahel par un appui en matière de formation et de logistique.
En 2016, le Luxembourg a en outre alloué 7,5 millions d’euros de son budget dédiés à la coopération à l’aide aux victimes de la crise syrienne et maintiendra sa contribution à ce niveau pour les cinq années à venir (37,5 millions d’euros sur 5 ans).
OTAN : le Luxembourg participe à la mission « Resolute Support » en Afghanistan, (6 militaires présents sur le terrain).
Aide publique au développement (APD) : l’APD luxembourgeoise atteint 1% de son Revenu national brut. Le Luxembourg travaille avec sept pays partenaires (5 en Afrique de l’Ouest, un en Asie du sud-est et un en Amérique centrale) dans lesquels il mène une politique axée sur la gouvernance, le genre et l’environnement/climat. Les secteurs prioritaires du Luxembourg sont la santé, l’éducation/formation professionnelle, et le développement local et rural. La part de l’aide bilatérale (70% du total) est en augmentation mais l’action du Luxembourg s’inscrit dans un contexte essentiellement multilatéral.
Coopération au sein du Benelux : Le Traité sur l’« Union du Benelux » signé en 2008 et entré en vigueur en 2011 vise à renforcer l’influence des trois pays, notamment sur la scène européenne (plan d’action sur la mobilité professionnelle transfrontalière adopté en 2014, plan d’action pour l’emploi et la croissance adopté en 2015). Une déclaration entre la France et les Gouvernements de l’Union Benelux a été signée le 11 décembre 2018 avec pour objectif le développement d’une coopération plus étroite, en particulier avec les régions frontalières.
Nations unies : pour la première fois de son histoire, le Luxembourg a occupé un mandat de membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies lors du biennium 2013-2014. Le Grand-Duché contribue au budget ordinaire des Nations-Unies à hauteur de 0,064%.. Le Luxembourg est candidat pour un poste de membre du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies pour la période 2022-2024.
Relations avec l’Union européenne
Institutions de l’UE ayant leur siège au Luxembourg :
- Cour de [Justice de l’UE
- Banque Européenne d’Investissement
- Fonds Européen de Stabilité Financière et Mécanisme européen de stabilité
- Eurostat
- Cour des comptes de l’UE.
- Une partie du secrétariat du Parlement européen
Situé au cœur de l’Europe et membre fondateur de l’UE, abritant le siège de plusieurs institutions et organes de l’UE et de la zone euro, le Luxembourg s’est fortement impliqué dans le processus de construction européenne. Le Grand-Duché plaide pour une Europe proche des citoyens, solidaire, ouverte et fidèle à ses valeurs fondatrices. Il considère comme essentiel pour l’UE que la dimension sociale ne soit pas négligée.
Les positions françaises et luxembourgeoises sont largement convergentes. Nous partageons la même préoccupation de ne pas remettre en cause les sièges d’institutions européennes.
La Présidence luxembourgeoise de l’UE au deuxième semestre 2015 a œuvré pour l’aboutissement de l’accord « mieux légiférer » en faveur d’une Union plus simple, plus lisible et adaptée aux besoins et aux attentes des citoyens européens. Elle a en outre permis d’aboutir à l’accord politique sur la mise en place d’un système européen « PNR » et a œuvré à l’adoption d’une position commune européenne ambitieuse sur le climat lors de la COP21.
Le Luxembourg participe à l’ensemble des politiques européennes ainsi qu’aux coopérations renforcées, à l’exception des sujets liés à la fiscalité (taxe sur les transactions financières), demeurant très réticent à toute harmonisation fiscale au niveau européen. Il s’est tout de même rallié à l’objectif d’une fiscalité équitable dans le secteur numérique en ne s’opposant pas à une solution européenne transitoire, limitée dans le temps, et dans l’attente d’une solution globale au niveau de l’OCDE.
L’évolution des positions luxembourgeoises s’observe depuis qu’en mars 2014, le Luxembourg a accepté de lever son véto à l’adoption de la directive révisée sur la fiscalité de l’épargne (mesures anti-contournement, élargissement du champ d’application). De plus, il ne s’est pas opposé à l’extension depuis le 1er janvier 2017 de l’échange automatique et obligatoire d’informations dans le domaine fiscal. Lors de sa présidence du Conseil de l’UE au deuxième semestre 2015, le Luxembourg a agi en matière de transparence sur les rescrits et en matière de lutte contre l’optimisation fiscale. La loi portant transposition de la directive (UE) 2016/881 du Conseil du 25 mai 2016 modifiant la directive 2011/16/UE relative à l’échange automatique et obligatoire d’informations dans le domaine fiscal et aux règles de déclaration pays par pays pour les groupes d’entreprises multinationales a été adoptée par le Grand-Duché le 23 décembre 2016. La loi du 13 février 2018 a également transposé la 4ème directive anti-blanchiment dans le droit interne luxembourgeois, et celle du 21 décembre 2018 a transposé la directive ATAD 1 (Anti-Tax Avoidance Directive) en matière de lutte contre l’évasion fiscale.
Le Grand-Duché s’efforce également de promouvoir la coopération transfrontalière avec ses voisins (France, Allemagne, Belgique) en affirmant la nécessité de développer un instrument juridique européen permettant l’expérimentation de dispositions législatives particulières sur certains espaces transfrontaliers. Il a l’ambition de voir la « Grande Région » (Grand-Duché, région Grand-Est, Land de Rhénanie-Palatinat, Land de Sarre, Région wallonne, Communautés française et germanophone de Belgique), dont la présidence a été assurée ces deux dernières années par le Grand-Duché, devenir le laboratoire d’une Europe des régions.
Mise à jour : 18.01.19