La Philosophie à Paris

SUR LE METIER / Eclaircissements lexicographiques

7 Juin 2012, 12:42pm

Publié par Le Cazals

On peut parler du métier d'enseignant au sens où apprendre à lire à un enfant est la chose la plus délicate qui soit et réclame un savoir-faire mais un ne peut pas parler du métier de professeur. C'est une fonction encore plus qu'une profession. Les fonctionnaires n'appartiennent pas tous aux métiers en ce qu'une fonction n'est pas un savoir-faire. La vision étatique en France a introduit le terme de profession. Ceci est dû à l'apparition conjointe du contrat de travail et des statistiques. Le métier est basé sur des règles de transmission notamment, c'est ce que l'on a appelé corporation avec l'introduction du terme anglais par la Loi le Chapelier par les ["tenants du libéralisme"] (sic et confirmation). Ce que l'on transmet, outre les codes avec la clientèle, ce sont les règle de résolution d'un problème donné à une certaine époque. Mais les métiers sont issus des jurandes romaines qui se sont perpétuées sous le droit romain du Sud de la France, on alors parlait au Nord de métier juré ou métier jurandé mais jamais de corporation semble-t-il (nota. en américain corporation veut dire entreprise et la "corporation" féodale est donc anglaise). La profession est basée sur des diplômes qui pour les gens de métier sont des passe-droit. Pour donner un exemple emblématique du XIXe siècle, Marx qui était pour le marché du travail avait une expression pour ce qui succède à tout mouvement social que l'on a traduite par "à chacun son métier". L'expression "arts et métiers" vient de ce qu'en italien on parle d'arte (les arti de Florence notamment, avec les carnets d'atelier ou libri de bottega qui donnera les codex de Leonard de Vinci voir les articles bottega et libro_di_bottega. Ce sont les artistes de la Renaissance italienne qui introduiront la différence entre arts (comprenez métiers) et beaux-art. Le wiki italien parle bien de l'évolution du concept d'arte.

 

=d'où=

 

Reste la confusion issue de la vision étatique, entre métier et profession, celle-ci ne me paraît pas neutre. Le métier n'est absolument par une profession, pire les derniers lieux du métiers sont paradoxalement les professions libérales où les différentes dimension du métier sont conservées parce que la publicité n'y est pas autorisée notamment (avocat, notaires, médecins, architectes). Un métier repose sur une étude d'avoués pour les notaires, une brigade de cuisiniers pour les chefs-restaurateurs, une agence faite de dessinateurs-projeteurs pour les architectes. Le métier d'architectes est encore soumis aux "règles de l'art" qui échappent au textes réglementaires (ceux-ci renvoyant à celles-là) mais pas au contrôle des bureaux de contrôle.

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