MOUVEMENT PRES 2012 / Récit du vendredi 11 mai 2012 par Le Parisien
Situation extrêmement tendue, vendredi après-midi, à l’université Paris-8 de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où la police est intervenue, à la demande du président de la faculté Pascal Binczak. Vers 17 heures, deux étudiants ont été emmenés dans une voiture de police tandis que leurs camarades et des enseignants tentaient d’empêcher leur interpellation.
Des enseignants éberlués s’indignent: «on n’a jamais vu ça depuis 25 ans». Les deux jeunes-hommes ont été relâchés vers 20 heures.
A l’origine: la tenue d’un conseil d’administration (CA) qui doit entériner l’entrée de Paris-8 dans un Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (Pres) avec Paris-X Nanterre (Hauts-de-Seine).
A 15 heures, une centaine de personnes représentant six syndicats de personnel et d’étudiants opposés au projet se sont invitées dans la salle du CA. Le président a accepté que dix d’entre eux seulement restent. Les manifestants ont refusé. Le président a levé la séance. Les opposants ont alors fermé la salle.
Décidé à organiser le CA coûte que coûte
Pascal Binczak a fait appel aux agents de sécurité de l’université. Un moment plus tard, il a réussi à sortir et s’est réfugié au PC sécurité avec les membres de son cabinet. Il a appelé la police. Une quarantaine de fonctionnaires de la BAC (brigade anticriminalité) et du commissariat sont venus jusqu’au PC sécurité, tandis qu’un groupe de manifestants se tenaient à l’extérieur.
Peu avant 17 heures, Pascal Binczak est sorti encadré par des policiers et s’est rendu dans le bâtiment G, décidé à tenir le conseil d’administration coûte que coûte. Les manifestants ont voulu une nouvelle fois envahir les lieux mais se sont heurtés à la police. Le préfet Christian Lambert et le commissaire de police de Saint-Denis sont sur place.