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Publié par Luc Peillon (libération)

© Fournis par Liberation

Des images d’un barbecue entre amis, avec un débat animé sur l’intérêt, ou non, de la vaccination. Puis une voix off qui vient couper la discussion : «On peut débattre de tout, sauf des chiffres. Aujourd’hui en France, 8 personnes sur 10 hospitalisées à cause du Covid ne sont pas vaccinées.» Ce petit film, c’est le dernier clip du gouvernement pour inciter la population à se faire vacciner contre le Covid-19.

Les chiffres qui y sont présentés sont justes : ils sont issus de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Grâce à l’appariement des bases Si-Vic (données hospitalières), Si-Dep (résultats des tests) et Si-Vac (données vaccinales), le département statistiques du ministère de la Santé publie régulièrement, depuis le milieu de l’été, des données sur les personnes hospitalisées, décédées ou testées positifs au Covid-19, en fonction de leur statut vaccinal.

Selon la dernière publication du 27 août, il y avait, parmi les personnes entrées à l’hôpital avec le Covid-19 entre le 9 et 15 août, 76 % de non-vaccinés (80 % pour les soins critiques), contre seulement 17 % de complètement vaccinés (13 % en soins critiques). Pour les décès, «ces ratios s’élèvent à 73 % pour les personnes non vaccinées et 23 % pour les personnes complètement vaccinées», ajoute l’organisme statistique.

Pour les hospitalisations, en ne prenant en compte que les non-vaccinés et les totalement vaccinés (donc pas les partiellement vaccinés), le pourcentage de non-vaccinés à l’hôpital passe même de 76 % à 82 %. Soit un risque 4,5 fois plus élevé de finir hospitalisés pour les non-vaccinés que pour les vaccinés. Mais aussi exacts soient-ils, ces chiffres ne sont pas sans poser problème.

Deux groupes de même taille

Premier souci : ces pourcentages, bruts, ne nous éclairent pas vraiment. Car la part de chacun des groupes dans la population n’est, au départ, pas identique : sur la même période, il y avait, en France, 35 % de non-vaccinés et 51 % de vaccinés (les autres étant partiellement vaccinés). A groupes de populations égales, la part des non-vaccinés à l’hôpital devrait être plus importante. Autre distorsion : la non-pondération selon les classes d’âge, alors que les populations les plus susceptibles d’être hospitalisées − les plus âgées − sont davantage vaccinées que la moyenne.

Pour éviter une partie de ces écueils, la Drees étudie, dans le même document, le statut vaccinal de deux groupes de même taille (1 million de vaccinés et 1 million de non-vaccinés). D’où il ressort qu’il y a eu, du 9 au 15 août, 94 entrées de patients Covid-19 à l’hôpital dans le groupe des non-vaccinés, contre 14 dans le groupe des vaccinés. Autrement dit, à taille de population comparable, il y a 6,5 fois plus d’hospitalisations parmi les non-vaccinés que parmi les complètement vaccinés. Et non pas 4,5, comme on peut le déduire des chiffres cités dans la campagne du gouvernement.

© Fournis par Liberation

L’autre souci, majeur, avec ces chiffres en pourcentage d’hospitalisés suivant le statut vaccinal est qu’ils risquent d’être rapidement obsolètes. Ils sont en effet, comme déjà évoqués, intimement liés à la proportion de vaccinés et de non-vaccinés dans la population. Or à mesure que la part des vaccinés va augmenter dans la population, la proportion de ceux-ci dans les nouvelles hospitalisations va elle aussi progresser.

Si, par exemple, la couverture de la population atteint 90 % de totalement vaccinés, et que le vaccin est efficace à 85 % contre les formes graves, les vaccinés vont devenir majoritaires dans les hôpitaux. Prenons en effet une population de 100 personnes, composée de 90 vaccinés et de 10 non-vaccinés, contaminés et susceptibles de faire des formes graves. Le vaccin étant faillible à hauteur de 15 %, environ 14 personnes du groupe des 90 vaccinés vont se retrouver à l’hôpital. Dans le second groupe, les non-vaccinés, tous iront à l’hôpital, mais ils ne seront que 10, tant leur effectif est devenu faible. In fine, il y a aura bien à l’hôpital 60 % de vaccinés (14 personnes) et 40 % de non-vaccinés (10 personnes). Sans que cela ne remette en cause l’efficacité, de 85 %, du vaccin.

Dans quelques semaines, le gouvernement pourrait donc bien se voir rétorquer que les vaccinés représentent une majorité des hospitalisés, contre 20 % aujourd’hui. A charge alors pour l’exécutif d’expliquer que son indicateur, en dehors d’un coup de com, n’était pas forcément le plus pertinent.

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