INVENTION / Eloge de l'indiscipline
Suite du "dialogue" de notre site avec Ritoyenne qui finit en un monologue de posts. Attention, l'indiscipline n'est pas le manque de rigueur bien au contraire, si l'on pousse un processus risqué il est obligé de sortir de la discipline universitaire, comme une transgression de la limite, un dérapage contrôlé, une émulsion avec la "réalité", le Dehors de l'Université qui sied si peu au discours des Maîtres (logos prophoricos).
Chère Ritoyenne.
Histoire de poursuivre, disons que les "Jean-Gayon" ou "Julien-Dutant" fleurissent à la Sorbonne, Peut-être un regard critique viendra poindre en toi face à toute la philosophie analytique et cognitive qu'ils pratiquent, qui fleure bon tout ce que dénonce cette vidéo où l'on voit Foucault tenir la critique à Noam Chomsky : ce n'est pas avec les notions d'un régime tant philosophique que politique que l'on peut envisager un autre régime à la fois politique et philosophique. C'est à ce point précis que l'on voit que le langage a son importance : on parle de conversion du langage ou de substitution. La première est présente chez Merleau-Ponty comme un voeu car il ne la mène pas à bout. La seconde est proche de la substitution des concepts menée par Deleuze et Guattari. Mais toutes deux correspondent au renversement des valeurs dont parlait Nietsche face à ce langage philosophique devenu creux et sans adéquation avec une vie qui affirme sa puissance. Bref Mr Dutant et Mr Gayon, véhiculent, très satisfaits et récompensés au sein d'un système institutionnel, les notions d'un régime dont ils n'ont pas expériementé les limites : en termes clairs ce ne sont pas des philosophes mais des nageurs de pataugeoire, ils s'amusent d'occuper une place éclaboussante où ce qu'il font tient d'une analyse de texte mais est dicté implicitement par un pouvoir hiérarchique (ici l'Etat), puisque c'est lui qui subventionne et fixe à travers cela le programme d'éducation. Le propos n'est pas de dire l'Etat c'est mal, mais bien de montrer qu'il y a capacité aujourd'hui à fonctionner autrement, et que les 2 régimes étatique et discursif, sont intimement lié par ce qu'on appelle la discipline ou la représentation. Discipline étant au passage un terme qu'affectionne Mr Gayon (puisqu'elle réclame une chaire universitaire et une revue de diffusion). En ce point clé que je pointe Pouvoir et Savoir sont intimement liés puisque la plupart des discipline ne sont pas viables hors université.
Une critique plus longue et plus approndie réclamenrait qu'on l'on parle de l'avènement de l'Etat chez Hegel comme étant la fin de l'Histoire (Hegel perdant là toute "objectivité" puisque sa posture est de cautionner le Droit et l'Etat, (d'où l'idée que tout fait est hiérarchique, que toute relation du type organique est hiérarchique). Seulement il existe des zones d'autonomie définies bien au-delà du Bien et de la Justice institués par l'Etat, cela n'a rien à voir avec les TAZ on appelle ce plus simplement un métier (là il faudrait evenir à Schopenhauer ou à toute la notion de Technè, qui a tant intéressé Heidegger (La Technè n'est pas la technique mais le regard observateur porté sur un métier un savoir-faire plus que sur une discipline). Histoire de le redire la philosophie n'est pas une discipline universitaire ou étatique, elle ne l'est pas de manière exclusive, ce que l'on trouve de manière évidente c'est un succédané de philosophie, un ersatz de philosophie spéculative que l'on nomme analyse, la philosophie spéculative n'étant pas la métaphysique non plus. D'où ces nombreux posts qui me font rire sur le blog de Mr Julien Dutant quand il se félicite qu'un tel * ait écrit ceci (une étude qui n'apportera rien hors de son département de philosophie) ou qu'un autre ait obtenu une chaire par entrisme où plien de jeune pourront s'essayer à leur ersatz de philosophie, c'est-à-dire le doux ronron choyé au sien d'une institution. Chère Ritoyenne Demande toi ce qu'est une institution, et en rapport à cela ce qu'est une création, il y a tout un mythe autour de la fondation d'institution qui veut que touts les philosophes des siècles dernier fondent la leur, en réitérant un geste qui est avant tout étatique (statique, inaugural) et finalement dans l'ordre du symbolique puisqu'il n'augure rien de la suite de cette institution, du combet qu'elle devrait mener s'il elle était réellement libre. L'institution telle que nous la vivons depuis 2500 ans, n'a rien à voir avec une quelconque prise de risque qui elle confronte directement avec la nouveauté. Paris 8, Paris Dauphine, Marseille-Luminy on fait parti d'un programme qui visait à s'inspirer mais le gouvernement au fond a peur de ses universités. Mr Sarkozy à bien parler de donner plus d'autonomie aux unversité mais celles-ci revient à la placer entre les mains des entreprises lucratives et non à subventionner les universités sans leur demander de suivre une ceertaine ligne de conduite (ce qui se fait de manière volontaire ou non dans la réalité par placement et cooptation des siens).
* La personne en question aurait écrit un mémoire sur la vertu, mais quitte à faire un procès d'intention, il faut connaître le type de mémoire très cadré qui se font à la Sorbonne. Un peu d'esprit critique voudrait que l'on voie par exemple que le terme vertu rentre dans une régime philosophique communautaire, la vertu ayant toujours été le ferment d'une communauté, avec son sage vertueux qui sert de modèle et ses disciples qui acquiescent. Ce mémorialiste l'a-t-il fait ? C'est un geste à vrai dire important puisque cela remet en cause toute l'histoire de la philosophie de Platon à Hegel, la faisant basculer dans son avant et son après, ainsi que les rares intestices de libertés comme Spinoza, Lucrèce des comètes incompréhensibles pour leur temps.
Bref tout ceci était une éloge de l'indiscipline ou une critique de la blogosphère ou circulent un mélange d'opinions mous et autoritaires, mais où l'on se demande où se trouve l'effort de pensée avec un tant soit peu de critique ou intuitif.