321. Les intuitions et les concepts de la physique quantique.
Exergue. Notre but est une complète compréhension des événements autour de nous et de notre propre existence. Hawking HawHT_213.
Il est impossible de les rassembler en une image unique décrite à l’aide des concepts de la vie journalière BohPA_186, à l’aide de nos représentations habituelles BohPA_188, à l’aide des traditions de mœurs et pensée (morale) qui sont à la base de notre culture BohPA_189 ou à l’aide d’une vision ou hypothèse inhérente déjà aux conventions ordinaires du langage et pleinement justifiée par notre expérience journalière BohPA_185. Cette image intuitive qui n’est pas celle de la vie quotidienne BohPA_186 réclame une nouvelle appréhension de la réalité. C’est ce que nous cherchons à montrer dans cette première livrée. On ne fait que renchérir autour des mêmes tensions et complémentarités qui existent entre les existences tragique et morale 134, entre éternité vivante et immortalité 231 / 232, entre affectif et quantitatif 333, entre autonomie et hiérarchie 334, entre puissance et pouvoir 335, entre capacité et résignation 338. Ceci se retrouve donc en physique entre une conception classique, qui possède ses absolus, et une conception quantique, qui les abandonne de part et d’autre de la limite admise par ce que l’on nomme le principe d’incertitude d’Heisenberg ou encore la brisure spontanée de symétrie. Le principe d’incertitude est le nom qui prévaut pour l’indétermination du destin d’une particule élémentaire. C’est sur ces deux constats 324 d’incertitude et de brisure du déterminisme que nous baserons la suite de notre développement : constat qui n’est que celui de l’indétermination. Pour les dossiers concernant la physique quantique, nous vous recommandons la lecture de l’ouvrage de l’astrophysicien Stephen W. Hawking, Une brève histoire du Temps HawHT, qui reste, même s’il date d’il y a vingt ans, l’ouvrage le plus clair sur la physique contemporaine avec Le Grand roman de la physique quantique de Manjit Kumar KumGR. Cet ouvrage en reste aux aspects physiques comme Leibniz l’y aurait invité — cf. la courbe de la chaînette aussi appelée parabole — sans s’intéresser aux aspects mathématiques, qui sont de l’ordre du calcul et de la commodité.
Comme le remarque Nietzsche, toutes les époques — qui comme la nôtre, depuis les années 80 — mettent en avant la science — et sa détermination logico-mathématique comme avec Platon et Kant — sont des époques de décadence, simplement parce qu’elles ramènent tout à du déterminé et à de l’observable. C’est une bonne chose pour se soustraire à la métaphysique des propriétés car au-delà de l’inerte, nos vies, nos destins sont confrontés à de l’imprévisible et à de l’inéluctable, bref à ce qui ne rentre pas dans des modèles scientifiques. Ces modèles scientifiques sont étalons, solutions d’équations, postures qui répondent à une hypothèse de base. Mais le but d’une existence ne peut-être de mesurer comme le font les expérimentateurs et de vouloir tout ramener à une seule équation comme le souhaitent les théoriciens. Cette perspective n’a pas de sens, c’est masquer son nihilisme. Les processus d’unification et de totalisation n’ont rien à voir avec les basculements effectifs de notre conception du monde. Les découvertes scientifiques et les inventions techniques produisent de nouvelles interactions — entre forces et flux par exemple. On ne peut pas prendre la posture scientifique et l’élever elle-même en modèle. Elle n’a d’intérêt que pour nous faire avancer et produire des événements nommés ruptures dans le savoir ou révolutions dans l’histoire. Celles-ci avec les changements monétaires et constitutionnels constituent les plus grands basculements de croyances et modifient le registre de la dette envers l’infini et le néant qui a toujours cours. L’infini et le néant sont les deux écueils.