La Philosophie à Paris

MOUVEMENT CPE 2006 / Assemblée Générale du mercredi 5 avril

9 Avril 2006, 18:33pm

Publié par Paris 8 Philosophie

TEXTES ADOPTÉS À L’AG DES PERSONNELS DU 05/04/06

Texte 1

Les personnels de Paris 8, réunis en AG ce 5 avril, au lendemain de la journée massive de grève et de manifestation, réaffirment leur détermination à obtenir l’abrogation du CPE. L’Assemblée générale s’adresse aux organisations syndicales pour leur demander de rester unies dans la demande d’abrogation du CPE

Plus généralement, ils réaffirment leur opposition non seulement au caractère discriminatoire des mesures à l’égard des jeunes contenues dans la loi dite de l’égalité des chances et la déconstruction des garanties liées au code du travail qu’implique le CNE.

Ils réaffirment toute leur disponibilité pour les actions à mener et qui seront décidées en commun avec les étudiants pour maintenir une mobilisation d’ampleur dans une situation où aucune garantie n’existe encore que le CPE soit abrogé.

Les personnels réaffirment leur engagement aux côtés des étudiants pour prendre les initiatives nécessaires au maintien de la mobilisation (forums, débats, manifestations, blocages routiers, etc). Ils adoptent la reconduction de la grève active sur le site de l’université. Ils décident de maintenir la tenue régulière d’assemblées générales. Ils appellent d’emblée à une grande assemblée ” générale des personnels dès le lundi de la rentrée (24 avril) à 13 heures et à faire fonctionner les réseaux utiles pour permettre la participation aux initiatives qui seraient prises pendant la période des vacances.

La phrase : ” Ils adoptent la reconduction de la grève active sur le site de l’université ” a été adoptée par 70 pour et une quinzaine d’abstentions. Le reste du texte a été voté avec environ 80 pour et une dizaine d’abstentions.

Texte 2

Les personnels s’adressent aux étudiants pour leur garantir qu’ils ne seront pas pénalisés dans leurs études par cette mobilisation exceptionnelle et qu’ils prendront les dispositions nécessaires pour que tous les étudiants soient traités à égalité.

Ces dispositions pourront se décliner autour de trois directions :

- un aménagement du calendrier universitaire notamment dans le courant du mois de juin

- un aménagement des contenus donnant lieu à évaluation tout en garantissant la qualité de ce qui sera évalué dans le cadre des EC (modules transversaux, mutualisation entre enseignants de certaines parties communes d’enseignement, travaux personnalisés, etc)

- une disponibilité à l’égard des étudiants notamment dans le cadre de permanences et de suivis personnalisés

Ces différentes hypothèses seront examinées et adaptées dans chacun des UFR et départements sur la base de réunions tenues avec les étudiants.

Texte adopté à l’unanimité moins 5-6 abstentions – une partie des personnels IATOSS ayant fait remarquer que ce texte concernait essentiellement les enseignants.

Texte 3

A l’heure où le gouvernement s’obstine dans le refus de prendre réellement et pleinement en considération la demande largement majoritaire dans l’opinion d’un rejet du CPE, faisant preuve ainsi d’une violence très importante, le gouvernement, avec l’aide des médias, tente de présenter une image du mouvement dans lequel il y aurait les “bons” étudiants, manifestants sages, et de méchants casseurs, fauteurs de troubles et de violences. Ce cliché tente de faire oublier que les uns et les autres subissent à des titres divers la violence de l’Etat qui organise la précarité et soumet la jeunesse des quartiers populaires à un harcèlement policier quotidien. Nous ne laisserons pas les pratiques de la prédation et d’agressions envers les manifestations que nous n’acceptons pas, devenir un prétexte pour approuver les violences policières au sein et à l’encontre des manifestations. Les formes diverses de la violence qui peuvent traverser aujourd’hui le mouvement sont le plus souvent l’expression de l’ampleur des enjeux noués symboliquement et concrètement autour de la question du CPE. Nous refusons l’hypocrisie qui consisterait à reconnaître la légitimité d’une seule partie de la jeunesse en colère, et à se désintéresser - au nom d’une condamnation sans appel d’une violence souvent insupportable - d’une autre partie de celle-ci dont les formes de révolte seraient inexplicables.
En conséquence, au moment où se multiplient les procès à la sauvette de jeunes pris un peu par hasard dans les mailles bien arbitraires d’un filet policier, nous appelons à la levée des sanctions et des poursuites judicaires de tous ceux condamnés dans le cadre des manifestations de la mobilisation anti-CPE et réitérons notre exigence d’une abrogation immédiate de cette mesure. Nous soutenons à cet effet les rassemblements devant les tribunaux à l’encontre des procès actuellement en cours.

A l’unanimité.
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