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ANTARCTIQUE / Terres australes et antarctiques françaises (TAAF)

28 Décembre 2021, 00:13am

Publié par Les étudiants de Paris 8

Les TAAF

L’administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) est l’autorité nationale compétente pour mettre en œuvre les dispositions du Protocole au Traité sur l’Antarctique relatif à la protection de l’environnement (le Protocole de Madrid) encadrant les activités humaines en Antarctique. À ce titre, il autorise et suit les activités relevant de sa compétence, principalement les missions scientifiques mises en œuvre par l’Institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV) en terre Adélie et à Concordia, et les expéditions touristiques déployées par les opérateurs français en péninsule antarctique.

Depuis 1955, les TAAF sont également chargées d’administrer la terre Adélie et des archipels sub-antarctiques (Kerguelen, Crozet). En application du Traité sur l’Antarctique, la compétence de la collectivité à cet égard vise uniquement les ressortissants français. Les indispensables missions logistiques de ravitaillement et de relève de la base française Dumont d’Urville sont assurées par le patrouilleur brise-glace L’Astrolabe, propriété des TAAF, armé par la Marine nationale, et dont l’activité polaire est coordonnée par l’IPEV.

Le navire L’Astrolabe effectue des missions logistiques au profit des TAAF et de l’IPEV, permettant principalement le ravitaillement de la station scientifique Dumont d’Urville, en Antarctique. Cette Mission de soutien logistique antarctique (MSLA) est déployée quatre à cinq fois par an, depuis le port d’Hobart en Tasmanie (Australie), situé à environ 2 700 km au nord de la station. Ce navire assurant des opérations logistiques au profit de nos stations scientifiques est armé par la Marine nationale.

L’Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV) sélectionne, coordonne, soutient et met en œuvre, en qualité d’agence de moyens et de compétences, les projets scientifiques français en Antarctique, bien souvent en partenariat avec des équipes scientifiques étrangères. C’est également lui qui organise et anime les expéditions scientifiques françaises et qui assure le fonctionnement de nos stations en Antarctique :

  • la station française Dumont d’Urville (25 à 35 hivernants et jusqu’à 100 personnes en été),
  • la station franco-italienne Concordia (13 à 15 hivernants et de 50 à 70 personnes en été).

La France et l’Antarctique : chronologie

  • 1738-1739 : Jean-Baptiste Bouvet de Lozier effectue un voyage dans l’Océan austral. Il est le premier à décrire des icebergs tabulaires et découvre l’île qui porte son nom.
  • 1771-1774 : Yves-Joseph de Kerguelen de Trémarec effectue deux voyages dans l’Océan austral. Il découvre l’archipel qui porte aujourd’hui son nom.
  • 1838 : des navigateurs français commandés par Jules Dumont d’Urville partent à la recherche du Pôle Sud magnétique. Le 21 janvier 1840, ils accostent sur le continent Antarctique à un endroit que Dumont d’Urville baptise Terre Adélie, en l’honneur de son épouse.
  • 1903-1905 : Première expédition de Jean-Baptiste Charcot en Antarctique. Il découvre les sites qui portent aujourd’hui les noms de Port Lockroy et Port Charcot et effectue le premier hivernage français en Antarctique.
  • 1908-1910 : Seconde expédition antarctique de Charcot. Il découvre la Terre de Loubet, la côte Fallière, la Baie Margueritte et les îles Charcot, Pavie, Adélaïde, Rotschild et Millerand.
  • Février 1947 : Création des Expéditions polaires françaises (EPF). Paul-Emile Victor en prend la direction jusqu’en 1976.
  • 1949-1951 : Première expédition des EPF en Terre Adélie. Elles construisent la base de Port-Martin et deux hivernages y sont effectués.
  • 1950-1952 et 1951-1953 : Deuxième et troisième expéditions des EPF en Terre Adélie.
  • 23-24 janvier 1952 : La base Port-Martin est détruite par un incendie et l’équipe française s’installe sur l’île des Pétrels dans l’archipel de Pointe Géologie à 5 km du continent, sur le site actuel de la base Dumont d’Urville.
  • Janvier 1956 : création de la base Dumont d’Urville.
  • 1957 : La base Charcot est construite en 1957, pour l’année géophysique internationale, à 320 km de Dumont d’Urville.
  • 1er juillet 1957-31 décembre 1958 : participation de la France à l’Année géophysique internationale (AGI) qui aboutira à la signature du Traité de Washington sur l’Antarctique le 1er décembre 1959 dont la France est Partie signataire originaire. Le Traité entre en vigueur le 23 juin 1961
  • 1959 : Fermeture de la base Charcot.
  • Novembre 1968 : Ve Réunion consultative du Traité sur l’Antarctique (RCTA), présidée par la France et organisée à Paris.
  • 1er juin 1972 : Adoption de la Convention sur la protection des phoques de l’Antarctique, dont la France est Partie originaire.
  • 20 mai 1980 : Adoption de la Convention pour la Conservation de la Faune et de la Flore Marines de l’Antarctique (CCAMLR) dont la France est Partie originaire. Elle entre en vigueur le 7 avril 1982. Au sein de cette organisation, la France défend aujourd’hui l’adoption de règlementations environnementales protectrices des écosystèmes ainsi que la création d’un réseau d’aires marines protégées autour de l’Antarctique.
  • Octobre 1989 : XVe RCTA, présidée par la France et organisée à Paris. La France et l’Australie, sous l’impulsion de leurs Premiers ministres respectifs Michel Rocard et Bob Hawke, refusent de ratifier la Convention sur la réglementation des activités relatives aux ressources minérales de l’Antarctique, élaborée peu avant, et plaident pour un texte international protecteur de l’environnement antarctique.
  • 4 octobre 1991 : adoption du Protocole au traité sur l’Antarctique relatif à la protection de l’environnement antarctique, dit « Protocole de Madrid ». Il entre en vigueur le 14 janvier 1998.
  • Janvier 1992 : fusion des EPF et de la Mission de recherche des TAAF. Création de l’Institut français pour la recherche et la technologie polaires (IFRTP).
  • 1993 : l’IFRTP et son partenaire italien ENEA (Ente per le Nuove Tecnologie, l’Energia e l’Ambiente) signent un accord visant à la construction d’une station franco-italienne sur le Dôme C. Les travaux de construction de la station Concordia débutent deux ans plus tard.
  • 1993 : ouverture des bâtiments d’été pour la réalisation du forage glaciologique EPICA.
  • 1997 : Début du forage EPICA sur le dôme C, auquel la France participe activement.
  • Janvier 2002 : L’IFRTP devient Institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV).
  • 15 avril 2003 : Adoption de la loi n°2003-347 relative à la protection de l’environnement en Antarctique. Les TAAF deviennent l’autorité compétente pour réaliser les études d’impact environnemental prévues par le Protocole de Madrid.
  • 2004 : achèvement de la construction de la station d’hiver de Concordia. Le premier hivernage débute l’année suivante où, durant neuf mois, les treize premiers hivernants sont en autonomie totale.
  • 2010-2014 : Le directeur de l’IPEV Yves Frénot préside au nom de la France le Comité pour la protection de l’environnement (CPE) créé par le Protocole de Madrid.
  • 2008 : la CCAMLR décide de s’engager dans la création d’un réseau représentatif d’aires marines protégées (AMP) dans l’océan austral et adopte dans ce cadre une Mesure de conservation concernant les AMP en 2011. C’est dans ce cadre que sera adoptée, en 2016, l’AMP en mer de Ross présentée par les États-Unis et la Nouvelle-Zélande grâce à un soutien au plus haut niveau de l’exécutif américain. L’Union européenne et ses États membres ainsi que l’Australie ont élaboré un projet d’AMP en Antarctique de l’Est dont l’adoption est depuis plusieurs années refusée par deux États en dépit de sa validation par le Comité scientifique de la CCAMLR. La France est très engagée dans l’élaboration et la défense de ce projet.
  • Novembre 2019 : visite en Antarctique de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
  • 2020-2021 : la pandémie de la Covid-19 perturbe fortement le fonctionnement des stations scientifiques.
  • Juin 2021 : organisation de la 43e RCTA par la France (c’est la troisième RCTA organisée par la France après 1968 et 1989). La réunion prévue à Helsinki en 2020 a dû être annulée en raison de la pandémie.

 

(janvier 2021)