11 Avril 2023
L'école libérale, également connue sous le nom d'école autrichienne d'économie, est une école de pensée économique qui défend l'économie de marché et la liberté individuelle. Cette école s'oppose à l'approche macroéconomique keynésienne et affirme que le marché est le moyen le plus efficace de coordonner les individus dans une société complexe. Elle insiste sur le rôle clé de l'entrepreneur et de la productivité dans la gestion optimale des ressources limitées face aux besoins humains illimités.
Fondée par Carl Menger, cette école a pour principaux représentants Ludwig von Mises et Friedrich von Hayek. Selon Mises, il existe un subjectivisme des fins et des moyens, c'est-à-dire que ce qui est considéré comme essentiel ou non l'est purement et entièrement subjectif. En réglementant et en décidant de ce qu'il est possible ou non de faire, l'État nuit à la préférence des individus. Pour Hayek, l'interventionnisme étatique mène inévitablement au totalitarisme, car l'État prend le contrôle direct de l'activité économique par la planification et limite ainsi les libertés individuelles.
Certes, certaines interventions étatiques peuvent se justifier pour le bien-être social ou pour pallier une crise grave, mais la crainte est que l'État ne prenne le contrôle de l'économie et ne limite les libertés individuelles. En 1947, Hayek crée la Société du Mont-Pèlerin, qui contribuera à la renaissance du libéralisme lors de la période de stagflation des années 70.
L'une des principales contributions de Hayek à la théorie économique est sa conception de l'information. Selon Hayek, l'information est dispersée et fragmentaire, et ne peut pas être centralisée ou organisée de manière efficace par une autorité centrale ou une bureaucratie. Dans une économie de marché, les prix jouent un rôle essentiel pour rassembler l'information disponible, et les entrepreneurs peuvent utiliser cette information pour prendre des décisions économiques rationnelles. En revanche, dans une économie planifiée, où les prix sont fixés de manière centralisée, l'information est mal utilisée, mal comprise et mal distribuée.
,Influencé par la théorie des prix de l'économiste autrichien Carl Menger et la théorie de l'équilibre général de Léon Walras, Hayek soutient également que l'intervention de l'État dans l'économie peut avoir des effets néfastes. L'État ne peut pas comprendre la complexité de l'information économique disponible et ne peut pas anticiper les changements de demande et de production. Par conséquent, l'intervention de l'État dans l'économie peut perturber les mécanismes du marché et provoquer des distorsions économiques.
Hayek a également développé la théorie du cycle économique, selon laquelle les périodes d'expansion économique sont souvent suivies de périodes de récession. Selon lui, ces cycles sont causés par des erreurs de politique monétaire, comme l'expansion excessive du crédit, qui stimule la demande et crée une illusion d'abondance qui n'est pas soutenue par les ressources réelles disponibles.
Enfin, Hayek a développé une critique du collectivisme et du socialisme, dans laquelle il soutient que ces systèmes ne peuvent pas fonctionner efficacement car ils ne peuvent pas prendre en compte la complexité de l'information économique disponible et les préférences individuelles des consommateurs. Selon lui, une économie de marché est la seule manière viable de gérer efficacement les ressources et de répondre aux besoins et aux désirs des consommateurs.
L'école autrichienne d'économie est caractérisée par un ensemble de principes et de théories économiques qui mettent l'accent sur les marchés libres, la concurrence, la propriété privée et la liberté individuelle. Les tenants de cette école s'opposent souvent aux politiques interventionnistes de l'État et plaident pour une plus grande autonomie économique individuelle.
L'école autrichienne met l'accent sur l'importance de l'entrepreneur, de l'innovation et de la créativité dans le processus économique. Les économistes autrichiens soutiennent que les entrepreneurs sont des agents clés dans la création de richesse et de prospérité économique. Ils identifient également le rôle crucial de l'information dans le fonctionnement du marché. Selon cette école, l'information est dispersée et tacite, et les marchés sont les mécanismes les plus efficaces pour rassembler cette information et l'utiliser de manière optimale.
Les économistes autrichiens défendent également la théorie des cycles économiques, qui explique comment les fluctuations économiques résultent de la surproduction dans des secteurs spécifiques de l'économie qui sont financés par une expansion monétaire artificielle. Ils plaident pour une politique monétaire stable et pour que les banques centrales s'abstiennent d'intervenir dans le marché monétaire.
Enfin, l'école autrichienne met l'accent sur la méthodologie de l'économie. Elle soutient que la méthodologie empirique de l'économie dominante ne permet pas de comprendre la complexité de l'économie, qui est caractérisée par une grande variété et une évolution constante. Les économistes autrichiens préconisent plutôt une approche théorique basée sur l'analyse logique et l'utilisation de la théorie des prix pour comprendre le comportement des agents économiques.
On peut également ajouter que l'école autrichienne a une vision très critique de la monnaie et de son rôle dans l'économie. Pour les autrichiens, la monnaie est un bien économique qui découle de la décision individuelle de l'épargne et de la consommation, et non pas une création artificielle de l'Etat. Par conséquent, la politique monétaire, telle que menée par les banques centrales, est souvent vue comme étant à l'origine de l'inflation et des déséquilibres économiques.
Enfin, une autre caractéristique de l'école autrichienne est sa préférence pour une approche qualitative plutôt que quantitative de l'économie. Les autrichiens mettent l'accent sur les phénomènes subjectifs tels que les préférences individuelles, les connaissances tacites et les relations sociales, plutôt que sur les agrégats macroéconomiques tels que le PIB ou le taux de chômage.
Partisane de l'économie de marché, l'école autrichienne prône la liberté individuelle et met l'accent sur le rôle central de l'individu et de l'entrepreneur dans l'économie, ainsi que sur le marché comme le principal mécanisme de coordination des activités économiques comme moyen le plus efficace de coordonner les actions dans une société complexe. Elle s'oppose à l'interventionnisme étatique qui peut mener à la planification et limiter les libertés individuelles.
L'influence de l'école autrichienne d'économie s'est étendue bien au-delà de ses frontières nationales. Bien que son influence ait diminué pendant une grande partie du 20ème siècle, elle a connu un regain d'intérêt à partir des années 1970, en particulier grâce aux travaux de Friedrich Hayek, qui a reçu le prix Nobel d'économie en 1974. Depuis lors, les idées de l'école autrichienne ont connu une renaissance en économie, en particulier dans les domaines de la théorie des prix, de la théorie monétaire et de la théorie de la réglementation. Son influence est plus marquée dans les milieux libertariens et conservateurs que dans les milieux académiques. L'influence de l'école autrichienne s'est également étendue aux mouvements politiques et sociaux. Les idées libérales et libertariennes qui sous-tendent l'école autrichienne ont inspiré des mouvements tels que le Tea Party aux États-Unis et le mouvement pour la liberté en Europe. Les économistes autrichiens ont également eu un impact sur les politiques publiques, en particulier dans les pays en développement, où les politiques de libéralisation économique ont été inspirées en partie par les idées de l'école autrichienne. Enfin, l'école autrichienne a également influencé les mouvements de la nouvelle économie institutionnelle et de l'économie comportementale, qui cherchent à incorporer des aspects de la psychologie et de la sociologie dans la théorie économique.
Les économistes autrichiens sont souvent associés à des institutions telles que le Mises Institute et le Cato Institute. Voici quelques économistes contemporains qui se revendiquent de l'école autrichienne et qui défendent ses principes et ses méthodes :
En France, il y a également des économistes qui se revendiquent de l'école autrichienne, bien que leur nombre soit relativement limité. Voici quelques noms :