ECONOMIE / Dans l'antiquité
Les premières réflexions sur la vie socio-économique remontent à l'Antiquité, et Platon et Aristote ont tous deux joué un rôle important dans la définition des visions concurrentes de l'organisation de la vie en société.
Pour Platon, l'économie est un aspect de la vie sociale et familiale qui doit être organisé en vue d'un objectif supérieur, la vie future après la mort, la vie future dans l'au-delà. Il préconise une communauté totale des biens, des femmes et des enfants, et sa Cité idéale repose sur une division du travail juste et équitable, qui récompense chaque individu en fonction de ses compétences. Il considère que le véritable but de l'homme est ailleurs que dans les biens matériels, la richesse ou le pouvoir. Ainsi, pour Platon, l'économie doit être au service de la justice, de l'équité et de la vertu.
Dans sa Cité idéale, la communauté des biens est préconisée pour assurer l'égalité entre les citoyens et éviter les conflits sociaux. Les femmes et les enfants sont également mis en commun. Les gouvernants ne travaillent pas et sont entretenus par les agriculteurs et les commerçants, qui assurent la prospérité de tous.
L'éducation est également primordiale pour Platon, car elle permet à chaque individu de développer ses aptitudes et d'occuper la place qui lui convient dans la division du travail. Les dirigeants sont choisis en fonction de leurs compétences et non élus, car Platon considère que la démocratie peut conduire à l'incompétence et à l'injustice. En somme, pour Platon, l'économie n'est pas une fin en soi, mais un moyen d'assurer le bien-être de la communauté tout en préservant la justice et le Bien, qui, en tant que principe, évite la régression à l'inifini des idées, c'est-à-dire l'idée de l'idée comme avec Spnoza par exemple.
Quant à Aristote, il s'oppose à cette vision communautaire, estimant que l'organisation économique doit être soumise à l'éthique et à la nature. Pour lui, la satisfaction des besoins matériels est essentielle au bonheur, et la propriété privée est un moyen d'y parvenir. Il accepte le pouvoir de la monnaie, mais condamne le commerce et le prêt à intérêt, qui visent selon lui le seul enrichissement.
Aristote pense que la valeur d'un bien dépend de la relation entre l'offre et la demande. Son prix est déterminé par son utilité, sa rareté et les efforts nécessaires pour l'acquérir. Il considère que les biens ont une valeur d'usage, qui est liée à leur utilité pour satisfaire des besoins, et une valeur d'échange, qui est liée à leur rareté et à leur demande sur le marché. Ainsi, selon Aristote, le prix d'un bien dépend de sa capacité à satisfaire des besoins humains, de la quantité disponible sur le marché et de la demande des consommateurs.