La Philosophie à Paris

815. La république est oligarchique.

23 Février 2013, 21:33pm

Publié par Anthony Le Cazals

 Il faut savoir jouer un temps la fonction du dérangeur 531 et éclairer sous un nouveau jour les institutions paritaires de la république ou de la monarchie constitutionnelle. La république se maintient d’autant plus qu’elle ne peut faire advenir ses idéaux. Ses institutions sont celles de la représentation qui a connu son apogée, en France, au moment de la monarchie absolue. Une formule pourrait être : le sens de la démocratie n’est pas le cens de la république. La république repose sur l’élection des représentants. L’élection telle qu’elle se pratique requiert des financements importants obtenus de grands groupes qui ainsi font pression en retour.  Cet archaïsme électoral comme critère de légitimité obéit donc à une conception renouvelée du cens par le marché. Le suffrage universel est donc la volonté de la « nation » c’est-à-dire la volonté des notables et non celle de la multitude indénombrable. Cette volonté est autrement plus forte que la volonté du roi pour annihiler les velléités des petites gens. Pour certains conservateurs, la République est un bien meilleur moyen de coincer les pauvres que ne l’est la monarchie. Un système monarchique est moins fort pour faire tenir tranquille les pauvres gens, parce que quand c’est le roi qui parle, on peut remettre en cause la parole d’un seul. Alors que s’il y a une révolte en république, c’est-à-dire sous le régime du suffrage universel pour simplifier, l’autorité qui fait demeurer les gens chez eux, s’appelle volonté nationale. Qu’est-ce qui fait les lois, ? Le parlement ou l’assemblée nationale, donc le suffrage universel  et, par là, la volonté nationale. Le suffrage universel, c’est le pouvoir non du « peuple » mais de sa représentation. C’est ce que veulent les notables. Car du moment où la république est bien conduite, c’est l’argent qui est au pouvoir puisque c’est elle qui finance la publicité électorale et réduit la politique à la machine oligarchique des partis ou des tendances.  Rousseau écrit à d’Alembert : dans une monarchie jamais l’opulence d’un particulier ne peut le mettre au-dessus du Prince. En revanche, dans une république, cette même opulence peut mettre aisément ce particulier au-dessus des lois. Les notables sont des personnes qui appartiennent à la représentation et à la reconnaissance sociale, leur argument contre les démocrates est donc qu’on ne les connaît même pas, alors que ce qu’ils souhaitent protéger ce sont leurs profits garantis par l’ordre établi. Avec le tirage au sort et son contrôle 819, sur lesquels repose la démocratie, vous avez un pouvoir qui est dividuel 937 : c’est-à-dire qu’il est d’autant plus « mondial » ou global qu’il est, à la base, local. Nous avons donc les régimes monarchie, oligarchie et jamais vu jusque là la démocratie. Reste un quatrième qui repose sur une avancée juridique : la loi romaine des douze tables, le code civil napoléonien ou la loi commune britannique. Plus une table ou un code est simple plus l’empire peut s’étendre et se maintenir. Les états-nations reposent sur un empire issu de guerre de rapine et qui maintient ainsi une monnaie 712 impérialiste qui autrement n’aurait pas de valeur puisque non utilisée par les régions colonisées.

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