334b. Homonomie.
Une homonomie est simplement une abstraction. L’homonomie doit être acceptée pour ce côté abstrait ou précisément soustrait à la hiérarchie des faits. Elle est entre autres l’équivalent philosophique de l’imaginaire de l’hétéronomie CstFP_137. L’homonomie est le fait de poser la loi du Même pour amener une dialectique avec de l’Autre. C’est une abstraction qui repose sur la conviction des vérités absolues, que l’autonomie serait un absolu jamais présent. Notons à l’aide de Nietzsche qu’une conviction est la croyance d’être, sur un point quelconque de la connaissance, en possession de la vérité absolue. Cette croyance suppose donc qu’il y a des vérités absolues ; en même temps, que l’on a trouvé les méthodes parfaites pour y parvenir ; enfin que tout homme qui a des convictions applique ces méthodes parfaites. Ces trois conditions montrent tout de suite que l’homme à convictions n’est pas l’homme de la pensée scientifique NzHH°630, le physicien par excellence. Pensons à nos physiciens grecs Thalès, Anaximandre, Pythagore, Xénophane, Héraclite, Démocrite. De manière différente donc, l’homme de conviction (l’homonome) est davantage un métaphysicien. Poursuivons en prenant un autre aphorisme de Nietzsche où il parle de « ses » vérités NzEH_début. Sont-ils de nouveaux amis de la « vérité », ces philosophes qui arrivent ? C’est assez probable : car tous les philosophes ont jusqu’à présent aimé leurs vérités, c’est-à-dire qu’ils ont fonctionné en comète que l’on ne comprend pas. Mais à coup sûr, ce ne seront pas des dogmatiques. Cela blesse nécessairement leur orgueil, leur goût également que leurs vérités doivent être encore une vérité pour tout un chacun : ce qui fut jusqu’à présent le souhait et le sens secrets de tous les efforts dogmatiques NzBM°44. Toute vérité est obtenue dans l’effort, dans une autonomie passagère, sa valeur tient à l’effort que l’on a consenti pour l’inscrire. Une vérité est une formalisation qui cache que l’on a beaucoup souffert, une esthétisation comme agrément de bonne conduite. L’homonome est celui qui adopte une position paradoxale, en même temps qu’il juge la vie et la société, il indique ou relève des absolus pour cette société (République, Utopie, Léviathan, Contrat social, Communisme) et pousse la société (hétéronome) à se dépasser, à se transcender. La conviction d’un homonome devient la vérité intangible pour un hétéronome. Mais il n’existe pas des vérités absolues qui s’unifieraient en une quête de la vérité. C’est ainsi qu’on comprend que Nietzsche s’en prenne à la vérité et nullement au fait qu’il y ait des vérités, à la conviction mortifère que ces vérités seraient absolues. Simplement parce que cette quête détourne de ce qui a de l’importance et nous rend ainsi malheureux car comme le dit Platon : nous nous rendons malheureux parce que nous ne savons pas ce qui a de l’importance 727-729. Pour un hétéronome, l’important est le bonheur ou le profit (bref la reconnaissance à quelque échelle que ce soit) ; pour un homonome, ce sont les vérités abstraites ; pour un autonome ce sont ses propres intuitions qui comptent, comme celles de dire : s’affranchir ou périr. Bref, l’homonomie est l’autre nom du dogmatisme, du chemin qu’on veut tenir et prendre à l’envers : des hypothèses au principe. L’homonome porte une conviction jusqu’à ses extrêmes conséquences mais peut-être par là s’aveugle sur ce qui a de l’importance, de l’intérêt, là est l’abstraction. C'est ce qui est régi selon les catégories du faire et du sujet selon Sartre SarSG_77. Les homonomes ce sont les pairs et les clercs 518f.