PHILOSOPHIE / La philosophie en Afrique du Sud
Desmond Tutu, né le 7 octobre 1931 à Klerksdorp en Afrique du Sud et mort le 26 décembre 2021 au Cap a été le second Sud-Africain de l’histoire à se voir décerner un Prix Nobel de la paix, en 1984. C’était juste avant le passage du mouvement de libération nationale à la lutte armée. Lors des émeutes écolières de Soweto, réprimées dans le sang le 16 juin 1976, Desmond Tutu, premier doyen noir de l’Eglise anglicane en Afrique du Sud, dénonce la violence de la police exercée contre des enfants. Il n’arrêtera pas de faire résonner sa voix haut remplie de pacifiste, usant de l’humour comme d’une arme.Connu pour s’être opposé à l’apartheid, il s’est battu aux côtés des grandes figures contre la segregation en Afrique du Sud. « L’apartheid est le mal », répétait-t-il dans les années 1980, s’attaquant aux fondements religieux de ce régime. « C’est le système le plus vicieux inventé par l’homme depuis le nazisme. » et grâce à lui la résistance noire devient théologique. Quand il reçoit le Prix Nobel de la paix en 1984, les Sudafricains y voient un signal fort de soutien venu de l’étranger. Un an plus tard, Tutu est nommé premier archevêque noir de l’Église anglicane en Afrique du Sud et quitte Soweto pour prendre ses quartiers dans une résidence confortable du Cap.Après l’avènement de la démocratie multiraciale, en 1994, il doit renoncer à ses projets de retraite pour rendre un service inestimable à Mandela : prendre la tête de la Commission vérité et réconciliation (CVR). Il va enquêter sur les violations des droits de l’homme commises entre le 1er mars 1960 (massacre de Sharpeville) et le 5 décembre 1993 (fin de la transition).