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AFRIQUE / Mozambique

2 Février 2022, 19:40pm

Publié par Les étudiants de Paris 8

Présentation du pays

MOZAMBIQUE {JPEG}
Données générales

Nom officiel : République du Mozambique
Nature du régime : régime présidentiel, multipartisme
Chef de l’État : Filipe NYUSI (investi le 15 janvier 2015, réélu le 15 octobre 2019)

Données géographiques

Superficie : 782 574 km²
Capitale : Maputo
Villes principales : Beira, Nampula, Quelimane, Pemba, Nacala, Tete, Chimoio, Maxixe, Matola, Angoche
Langue officielle : portugais
Monnaie : metical (MZN) : 1 euro = 91,20 MZN (en février 2021)
Fête nationale : 25 juin (indépendance en 1975)

Données démographiques

Population (2019) : 30,4 millions d’habitants
Croissance démographique (2019) : +2,6 %
Espérance de vie (2019) : 60 ans
Taux d’alphabétisation de la population agée de 15 à 24 ans (2018) : 70,9 %
Religions : christianisme (56,1 %, dont catholicisme : 28,4 %), islam (17,9 %), animisme (17,8 %), sans religion (8,2 %)
Indice de développement humain (PNUD, 2018) : 180e sur 189

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Ancienne colonie portugaise, le pays est indépendant depuis le 25 juin 1975. Après 16 années (1977-92) de guerre civile entre le Frelimo (Front de libération du Mozambique), d’obédience marxiste, au pouvoir, et la Renamo (Résistance nationale mozambicaine), soutenue par le régime d’apartheid sud-africain, les accords de paix de Rome (4 octobre 1992) ont ouvert une période de stabilité relative. Depuis, la vie politique est dominée par le Frelimo et deux partis d’opposition, la Renamo et le Mouvement démocratique du Mozambique (MDM, né en 2009 d’une scission de la Renamo).

Les dernières élections générales se sont tenues le 15 octobre 2019 et le Président Nyusi (Frelimo) a été réélu avec plus de 73 % des suffrages, devant Ossufo Momade, chef de l’opposition (Renamo). Le résultat de l’élection présidentielle a été confirmé le 23 décembre 2019 par le Conseil constitutionnel et le Président investi le 15 janvier 2020.

Entamées en juin 2016, les négociations de paix (deux volets : décentralisation et questions militaires) ont abouti le 1er août 2019 à la signature par le président Nyusi et le leader de la Renamo, Ossufo Momade, d’un accord de cessation des hostilités (une trêve était déjà observée depuis fin 2016), suivi le 6 août 2019 par la signature de l’accord de paix et réconciliation. Cet accord de paix est le troisième depuis la fin de la guerre civile : les accords de 1992 et de 2014 avaient été dénoncés par la Renamo. L’Union européenne, membre du groupe de contact international (présidence : ambassadeur de Suisse, co-présidence : ambassadeur des États-Unis, ambassadeurs du Botswana, de Chine, de la Norvège, du Royaume-Uni, chef de la délégation de l’UE), et ses États membres, ont soutenu le processus de paix et soutiendront sa mise en œuvre (60 millions EUR prévus).

Depuis octobre 2017, le Mozambique est confronté au terrorisme islamique. Plusieurs centaines d’attaques pour un bilan de plus de 2500 personnes tuées et plus de 550 000 déplacés internes ont été menées dans le Nord du pays (provinces de Nampula et de Cabo Delgado) par un groupe mozambicain surnommé par la population locale « Al-Shabaab ».

Politique étrangère

Le Mozambique privilégie l’action dans le cadre de l’Union africaine (UA), s’efforçant de promouvoir les positions communes à l’ensemble du continent dans les négociations internationales, sans chercher à y occuper des positions d’influence. Le Mozambique a signé l’accord visant à mettre en place la Zone de libre-échange continentale en mars 2018, mais ne l’a pas encore ratifié. Pragmatique, la diplomatie mozambicaine vise à attirer des investisseurs et à mobiliser les ressources internationales en faveur de son développement. Membre fondateur de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), le Mozambique cherche à valoriser son positionnement géostratégique de débouché maritime des régions enclavées d’Afrique australe. Le Mozambique a signé en 2000 le statut de Rome créant la Cour pénale internationale (CPI), mais ne l’a pas ratifié. Pour autant, suite au sommet de l’Union africaine d’Addis-Abeba fin janvier 2017, le Mozambique a pris position contre une sortie collective de la CPI. En 2018, le Mozambique a signé l’accord-cadre d’adhésion à l’Alliance solaire internationale et a ratifié l’Accord de Paris sur le climat.

Les relations avec l’Afrique du Sud sont essentielles (1er fournisseur, 2e client et 6e investisseur fin 2017), nourries par le voisinage, l’attraction économique et les relations des partis frères ANC (African National Congress) et Frelimo unis, avec d’autres partis de libération de l’Afrique australe, dans la lutte contre le régime d’Apartheid en Afrique du Sud. Le Mozambique a renforcé sa coopération avec les États-Unis (1er bailleur de fonds bilatéral) et les pays de l’Union européenne (l’Union européenne est le 3e bailleur de fonds après les États-Unis et la Banque mondiale, le 1er si l’on inclut les coopérations des États membres. Le 11e FED prévoit 697 millions EUR entre 2014 et 2020). Le Mozambique a adhéré le 4 février 2018 à l’accord de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne (UE) et les États de l’Afrique australe (SADC). Le Portugal, ex-puissance coloniale, reste aussi un partenaire important (4e investisseur et 3e créancier bilatéral du Mozambique fin 2017 ; coopération militaire ; 25 000 ressortissants). Enfin, la Chine est devenue un partenaire économique majeur du Mozambique. Cependant, en sa qualité de 1er créancier bilatéral, elle est très exposée à la crise de la dette mozambicaine. Un accord de partenariat stratégique (mai 2016) et un accord de coopération militaire (décembre 2016) lient les deux pays.

Situation économique

Après des années de forte croissance, l’économie du Mozambique a connu en 2016 (3,8 %), en 2017 (3,7 %) et en 2018 (3,25 %) un fort ralentissement (contre 7 % en moyenne entre 2010 et 2015). Les cyclones Idai et Kenneth, survenus en mars et avril 2019, et la crise de la COVID-19 ont fragilisé davantage l’économie mozambicaine.

Des révélations faites en avril 2016 sur des emprunts d’1,4 milliard USD, réalisés depuis 2013 par des entreprises publiques mozambicaines, avec garantie souveraine, dans des conditions opaques, et dont l’existence n’avait pas été signalée au FMI, ont conduit à la suspension du programme du FMI (adopté en décembre 2015) et de l’aide budgétaire (264,7 millions USD, soit 10 % du budget) de plusieurs pays partenaires du développement. La somme des « dettes cachées » souscrites sous le mandat du président Guebuza (2010 – 2015) s’élève au total à 2,2 milliards USD.

L’économie du pays est fragilisée, avec une dette publique de 110,5 % du PIB fin 2018. Des négociations ont repris entre le FMI et le Mozambique sur la possibilité d’un programme sans financement (Staff Monitored Programm).

Si les investissements étrangers ont diminué ces dernières années (baisse continue des flux d’IDE passés de 6,2 milliards USD en 2013 à 3,1 milliards USD en 2016, tendance qui s’est poursuivie en 2017), les grands projets gaziers au Nord du Mozambique (projets Coral LNG, Mozambique LNG et Rovuma LNG) n’ont pas été compromis. Les retombées budgétaires d’importance pour le Mozambique ne sont néanmoins pas attendues avant 2023/2024 (et pourraient devenir très significatives entre 2025 et 2030).

Mise à jour : 19.017.21

Sources ; Ministètre des Affaires étrangères, France

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