ECONOMIE / Théorie de la croissance infinie
La théorie de la croissance infinie, développée par Paul Romer et Robert Lucas dans les années 1980-90, remet en question les théories antérieures qui considéraient le progrès technique comme un facteur exogène à l'économie. Pour Paul Romer, la croissance économique ne dépend pas seulement de la production de machines de plus en plus performantes, mais aussi de ce que des personnes prennent des ressources et les réagencent dans des constructions qui ont plus en plus de valeur. Selon lui, l'information, la connaissance et la confiance sont des facteurs de production à part entière, qui sont infinis contrairement à d'autres ressources.
Cette théorie repose sur le présupposé d'une croissance économique auto-entretenue, grâce à des externalités positives qui résultent des comportements et des interactions entre les agents économiques. Ces externalités provoquent des rendements croissants et des effets cumulatifs qui dépassent la seule rentabilité privée. Le capital humain y tient un rôle particulièrement important, et l'intervention de l'État est réhabilitée pour favoriser un environnement institutionnel favorable aux investissements.
Robert Lucas, quant à lui, a développé la théorie du résidu, qui est une mesure de la productivité globale des facteurs. Selon cette théorie, une grande partie de la croissance économique ne peut pas être expliquée par les facteurs de production (travail, capital, ressources naturelles), mais par des facteurs non mesurables tels que l'innovation et l'efficacité de l'organisation de la production. Cette théorie met en évidence le rôle crucial de l'innovation dans la croissance économique.
Aujourd'hui, les économistes s'accordent pour dire que la croissance économique dépend des investissements dans l'éducation, en particulier. L'État a donc un rôle important à jouer pour favoriser un environnement propice à ces investissements et pour investir lui-même dans les infrastructures, l'éducation et la recherche fondamentale. Il doit viser un niveau d'investissement en capital adapté pour assurer des effets externes favorables et des gains collectifs, et ainsi maintenir la dynamique de la croissance économique.
Cette théorie est aussi appelée théorie de la croissance endogène ou immanente. Elle repose sur la croyance dans l'auto-engendrement qui ne tiendrait pas compte des resources finies de notre planète Terre telles que la bioéconomie ont mis leurs limites.