La Philosophie à Paris

REPONSE A UN SORBONNARD / Sur la parole des maîtres

23 Février 2007, 16:56pm

Publié par Paris 8 philo

Pour un sobonnard il est évident après quelques années de constater le peu de qualité de certains enseignement et de se demander où c'est que l'on pense . Certes l'on décortiques les textes, on les décompose, les commente à longueur de journée, mais dans cette posture où est la Pensée ou passe la philo ?

Pour "philosophes" analystes et cognitifs, il y a une grande importance à ne pas franchir une certaine limite qui est celle du langage, de la sympathie ou l'accointance avec  la réalité, de la coincidence avec les choses. Il faut rester dans ses pantoufles  (c'est tout la thémaitque de celui qui triche avec soi-même avec sa liberté pour rester dans l'ambiance choyée de l'INSTITUTION. DEHORS il fait froid et le philosophe ne serait pas viable hors de l'nistution, c'est ce qu'admettait Hegel, lui-même quant à a dialectique qui correspond si peux à ce qui se passe. Ainsi face à tous ces hommes théoriques on peut se dire que l'on est du même monde au sens pour toi la philosophie se pratiquera au DEDANS d'une institution (je passe sur la thématique du "d'abord s'immerger" de spinoza ou du "d'emblée" de Bergson). Cette fracture qu j'essaye de soulever ici aussi la vielle distinction entre penseurs privés et penseurs publics qui tourne toujours au détriment des premiers, les seconds ont en apparence raison puisque choyé il produit moins d'effort et a une vie moins tragique (au sens heureux du terme). C'est que là précisément se joue aussi la prétention du discours (dans ton cas cognitif et analytique), là se joue aussi le rapport avec tout un chacun, avec ce qui peuple tout chacun de nous. Les philosophes n'ont pas été de tout temps des professeurs et même ceux pour qui j'ai le plus d'intérêt ne l'on pas été (en sont sortis). Faire un cour induit une parole, et le grand tort du professeur est qu'il est poussé trop souvent à communiquer plus qu'à "philosopher". Très rares sont ceux qui pensent en direct, je pense à Badiou, Loraux, Nancy (mais il n'enseigne plus). Quiconque (homme capable j'entends) est pris dans sa facilité ne peut en juger librement, cela vaut aussi pour l'élocution, le professorat, le discours du Maître, non celui de la minorité, de la clandestinité, de l'intimité qui est rarement aperçu par les "philosophes", ce qui en porte le masque institutionnel, puisque cela est de l'ordre du (non)-être ; puisque le logos prophoricos (discours du Maître) mais en rapport ce qui est désignable ("être").

Pour donner un exemple, tu parles de philosophie de l'esprit, mais as-tu avant d'investir le terme même d'ESPRIT, on peut aussi le mettre en doute, le critiquer, ne pas l'employer, car au dehors de la philosophie il n'est pas anodin. Personnellement, mais ce n'est aps une vérité, je n'ai jamais rencontré d'esprit ou pour ne pas faire dans l'ésotérique, cela apparaît de plus en plus coomme un mot creux. Pour l'instant tu ne fonctionnes que dans ton prpre milieu, tu cherches à y survivre, à y faire ta place, donc tu réemploie les codes que tes maîtres ou les lectures influencé t'ont mis à disposition. C'est tout ce que j'ai essayé de dire. Mais cela induit aussi les textes que tu vas travailler pendant les trente ans à venir et aussi le discours que tu vas en régurgiter. Je ne spéclerai pas cii sur le fait que les termes que l'on emploie ont une influence sur les problèmes qui nous arriverons par la suite dans les pattes (pour être précis les choix des distinctions que l'on opère influence les problèmatiques et les axiomatiques à venir : un problème étant en grec "ce que l'on a devant soi"). Il n'y a que deux alternatives possibles : une logique formelle qui évite le tournant langagier ou un travail à même le langage pour faire ressortir le discours mineur, ce que les stoïciens nommaient le discours intime par différence avec le discours proféré par la parole. Ton orientation épistémologique puis cognitive est un pur produit de la Sorbonne parce que le même phénomène se produit aussi à Paris I. Il y a la même montée d'une nouvelle scolastique dans toutes les universités française (d'avance je sais cela sera mal pris mais jusque là c'est le même régime de discours pris dans son jargon que tu pratiques), sans voir que l'évacuation de certain termes, la conversion du langage a été prônée par Heidegger après 1964 (Je te renvoie à la vidéo de Ritoyenne sur la question de l'être partie 7), par Merleau-Ponty (Dans le visible et l'invisible), par Foucault dans les années 64-66, par Deleuze et Guattari qui la reprenait à Nietzsche. Je veux bien que l'on face abstraction de cela mais ce choix (comme régime ou orientation de pensée) est lourd de conséquences. Mais il ne sempble pas que cela soi ton sujet puisque tu te situe dans un positivisme cognitif (2ème genre de connaisssance essentielleemnt passif) et non dans un savoir-faire ou une liberté totale qui te permettrait de sortir du point de vue professoral (celui qui dit des choses qui reste dans le discours mais on aucune emprise sur la réalité). On en reste à la jouissance de la parole et du symbolique. C'est simplement cela que je pointais.

Quant à la cooptation elle se fait bien pusque tu te retrouve avec P. Engel, mais rien de mal à ça, cela se fait partout ainsi sauf que ces dernier temps cela tire vers le bas les équipe de recherche qui ont tendance à enfler, àrentrer dans la logique de la produciton répétitive qui est celle de la subvention. La critique était simplement là, je cherchias la générosité dans tout cela, en me demandant ce que ton discours va pouvoir éclairer ou subvertir chez tout un chacun. Lire ou plutôt faire l'expérience d'un texte de philosophie (puisque là est un possible champ commun entre nous) c'est avant tout l'expérience d'un doigt dans le cul, pour être imagé, il est pour être pragmatique censé se produire quelque chose qui est de l'ordre d'une nouvelle distinction dans les choses, dans ton rapport à ce qui t'entour. Pour reprendre Platon en l'affinant, cela va bien au-delà de la simple découpe du poulet suivant c'est articulation, car la philosophie est une affaire de distinctions, de savoir sur quelle distinction il faut appuyer, et par là de nuance, à mesure que le travail se fait.

Pour "approfondir" ... C'est toute la question de savoir s'il faut se retrouver en première ligne (antiphilosophe) ou s'il faut mener son éthique au travers de principes de prudence (philosophe). Le second faisant le tri dans les affirmations du premier, le second fait aussi que le discours n'est pas réemployable par tout un chacun puisque tout un chacun est en général pris dans sa vie et non détaché.

Pour "approfondir" ...  Il existe plusieurs ouvrages que vous pouvez consulter notamment ceux de Jacques Rancière (que je n'ai pas lu) ou le § 8 du Schopenhauer éducateur de Nietzsche, certains article de Foucault des années 66 à 70.

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O
Barnes est plutôt à Oxford, non (à moins que la Sorbonne ne se résolve à aller chercher ses historiens de la philosophie là-bas) ? Je ne suis pas allé à Oxford, mais je connais Cambridge, où j'ai rencontré des étudiants de grec et de latin, notamment. Le travail qu'ils faisaient était exclusivement de l'analyse grammaticale ; du moins, celle-ci était-elle exacte et précise. J'ai été frappé aussi par le fait qu'ils semblaient aborder des textes assez difficiles (Hésiode, par exemple). Pour la Sorbonne, on comprendra que je ne donne pas de noms ; simplement, je ne sache pas que personne m'ait jamais répondu sur Physique, I, 8 191 b 16, par exemple, alors que j'ai abondamment répandu la version typographique de ma traduction, dont la version électronique est visitée une trentaine de fois tous les jours (visites qui peuvent évidemment être l'œuvre de robots, mais tout cela doit bien finir par rentrer quelque part).Pour Kuhn : ça s'appelle, quand même, la Révolution copernicienne, même en anglais (je l'avais lu dans cette langue). A vray dire, ce n'est évidemment pas un mauvais travail ; j'avais même été assez séduit par ma première lecture, qui remonte à 1983, mais, plus récemment, en le relisant, j'ai quand même été frappé par une conception somme toute assez téléologique et aussi un peu naïve (comme à peu près tout ce qui se publie en histoire de l'astronomie). Quant à Feyerabend, je ne pense pas qu'il soit aussi proche de Kuhn que tu dis et, là aussi, ce sont évidemment des livres intéressants (l'Esquisse d'une théorie anarchiste de la connaissance, et deux autres livres de lui dont j'ai oublié les titres et que j'avais lus en allemand à la même époque où je lisais Kuhn ; c'est tout ce que je connais de lui, car je trouve qu'il se répète un peu). Mais j'avais trouvé suggestive son hypothèse selon laquelle l'observation de la Lune à la lunette aurait modifié la façon dont on la voit à l'œil nu, qui avait frappé le lecteur de Kepler que je suis.
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M
Petites questions vite fait à Oyseaulx : <br /> Lorsque tu dis qu'"il ne se trouve pas un seul professeur ou maître de conférences d'histoire de la philosophie ancienne qui soit, simplement, capable de comprendre un texte écrit en grec ou même en latin." Tu penses que c'est vrai aussi disons de Jonathan Barnes?  Ou alors à qui pense tu précisément parmi els profs de la sorbonne ??? (si c'est possible d'avoir des noms ou au moins un indice)<br /> D'autre part qu'est-ce qui te semble dépassé dans le livre de Kuhn du point de vue historique ? Soit dit en passant Kuhn n'est pas du tout "de l'école analytique" - son principal modèle est Koyré - d'autre part il ne parle pas "'révolution copernicienne" dans son livre. Enfin  l'aspect évolutionniste et petit bourgeois de Kuhn m"échappe sincèrement, sachant que le livre est précisement une défense de l'idée d'incommensurabilité appliquée à l'histoire des idées (c'est à dire l'inverse de l'évolutionnisme) et que d'autre part la personne qui s'est le plus efforcé de fournir un équivalent politique des travaux de Kuhn (feyerabend) était anarchiste....<br />  
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P
 
O
Il y plusieurs points sur lesquels je suis d'accord avec Paris 8. Lorsqu'on constate que, dans l'Université française actuelle, il ne se trouve pas un seul professeur ou maître de conférences d'histoire de la philosophie ancienne qui soit, simplement, capable de comprendre un texte écrit en grec ou même en latin sans se reporter à une traduction, voire lorsque cet avantage d'un accès direct aux textes n'est même pas apprécié à sa juste valeur dans les rapports d'audition des candidats à ces fonctions, je dis qu'il y a un problème. La trop célèbre collection dite Budé a peut-être plus contribué à l'illettrisme ambiant que les réformes stupides de l'enseignement primaire ou secondaire. La première chose qu'on demande à un historien est de savoir lire les textes sur lesquels il s'appuie.<br /> <br /> Ensuite, on a bien l'impression que les postes d'histoire et de philosophie des sciences sont systématiquement attribués à des représentants de l'école dite analytique, et sur ce point encore je rejoins entièrement les critiques de Paris 8. Cette pensée qui nous vient d'où l'on sait peut amuser aussi longtemps qu'il s'agit de faire de la logique mathématique (mais, dans ce cas, je préfère faire de vraies mathématiques avec de vrais mathématiciens) ; en histoire des sciences, ses effets sont désastreux. Le livre de Thomas Kühn sur la Révolution copernicienne peut représenter un cours amusant pour étudiants en première année, mais ses résultats historiques sont complètement dépassés. On sait, aujourd'hui, que la « Révolution copernicienne » n'a jamais existé et est une simple illusion rétrospective issue d'un évolutionnisme petit-bourgeois appliqué à l'histoire de sciences.<br /> <br /> Je suis moins convaincu par l'aspect positif des interventions de Paris 8, qui me paraissent trahir un attachement quasiment transférentiel aux doctrines des autorités historiques de cette Université. L'analyse patiente des textes est sans doute plus porteuse de subversion qu'on ne semble soupçonner à Paris 8 et telle est peut-être une des limites de cette critique que bien des réalités affligeantes n'en justifient pas moins par ailleurs.<br /> <br />
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A
/ Je pensais que ma précédente réponse ne s'était pas enregistrée  Mais ton commentaire m'a fait comprendre que non/. Pour ce qui est de l'analyse précise tu as sans doute raison, mais elle  est laborieuse et réclame un effort qui n'est pas le nôtre, qui est celui du spécialiste qui ingurgite tout le meilleur comme le pire. Comme disit Kafka à propos de sa difficulté à lire certains textes : "ne suivez pas ma diététique". Ce qui nous intéresse c'est le basculement de société, la conversion du langage qui réclame de ne pas tout ingurgité.<br /> "Je suis moins convaincu par l'aspect positif des interventions de Paris 8, qui me paraissent trahir un attachement quasiment transférentiel aux doctrines des autorités historiques de cette Université." Je ne sais pas ce que tu veux dire, j'ai aucun attachement à Canguilhem à vrai dire, Foucault l'avait, personnellement, je n'ai aucun goût pour l'épistémologie, même celle que défendait Foucault, qui est une réflexion sur la continuité et la rupture en histoire des sciences. Je dénonçait précisément  que Gayon liquidait un certain héritage pour une sorte d'atlantisme dont je me méfie beaucoup plus. Par contre, tout ce qui touche autre strate de savoir est intéressant n'ont pour en faire toute une logorrhée (comme Deleuze ou Delanda) mais parce que Foucault en parle comme des positivités. Et c'est précisément dans nos articles sur la physique quantique, une positivité pour notre époque que nous avoue : il ne s'agit pas d'une révolution mais plus d'une substitution. Foucault faisit une enquête (histoire) structurale sur la repréentation (cf. La place du roi qui débute les mots et les choses), deux cents ans après, c'est en s'intéressant directement à la physique quantique que nous avons découvert qu'elle s'attachait à un nouveau régime de pensée. Foucualt parlerait de rupture épistémologie, je parleri simplement de substitution, d'acquis supplémentaire. Autant l'imprimerie reposait sur un mode mécanique de production autant l'informatique est un codage binaire opéré sur les dispositions quantiques des électrons. Ce codage est encore binaire mais devrait changer de nature avec les nano-ordinateurs aux possibilité de codage démultupliées si l'on souhaite codé dans la nuance et non en restant dans une logique du tiers exclu et de la non-contradiction (oui-non, blanc-noir 0-1). <br /> edit / une preuve de ce que tu avance quant la conjontion entre la philosophie analytique et la philosphie des sciences est que le SoPhA (http://so.ph.a.free.fr/) a son adresse au CREA (http://www.crea.polytechnique.fr/) où Mr Bitbol, pour qui j'ai de l'estime , certes mais avec qui je sais aussi que la distance est de plus en plus grande. Il n'a pas répondu à mes appelle du pied parce que précisément cela le fera remettre en cause son régime de pensée aussi bien que de vie. J'assume cet investissement persinnel priche du transfert mais sinon rien de plus. Certaines personnes sont enclins à des changements d'autres non. Bitbol restera imanquablement un kantien et un analyste qui tout avec la même considération (de manière tranché par cette faàon de tout considérer avec la même valeur c'est un nihiliste). Le peu de transfert consistait mais c'est surtout quelqu'un qui s'est refuser à ensée en ne dépaasant pas un limite imposée par Kant.<br /> Voir que finalement uil s'est acoquiné (dans son dernier livre dont il a la direction commune avec Gayon)  avec la philosophie des sciences qui refuse de s'intéresser avec ce qui est en pointe esttrès spécial pour quelqu'un qui prétend s'intéresser à la physique quantique. Heureusement Bohr et Hawking p^roduoit de grand livres loin des déformation platoniciennes de Schrödinger, qu'affectionne Bitbol. Tout ceic est de l'ordre du resenti, non du ressentiment. Comme si en France on se refusait à une certaine création.