La Philosophie à Paris

LEXIQUE / Le vocabulaire de Bernard Stiegler

5 Novembre 2010, 00:17am

Publié par Anthony Le Cazals

Voici un lexique pour le philoophe Bernard Stiegler autour de termes jargonneux de son lexique tirés de quelques interventions récentes

 

Capitalisme cognitif et désapprentissage : "[...] En cela nous avons un petit marqueur de différence avec le point de vue de Yann Moulier-Boutang, nous, nous pensons que le capitalisme cognitif c'est avant tout un capitalisme prolétarisation du cognitif c'est-à-dire de mise dusystème nerveux aux services des procédures et pas du tout la production d'un système de connaissance, c'est le contaire même. Ce que nous avons essayé de mettre en évidence dpeuis cinq ans que nous faisons nos travaux [...] c'est en fait un processus de désapprentissage. On arrête pas de nous parlé de société de la connaissance, de l'économie du savoir [...] et en réalité c'est  processus de dénegation, on dit ca parce qu'o a produit du désapprentissage. Et ce désapprentissage est absolument calamiteux..." TDD

Courts-circuits et long-circuits : Bernard Stiegler pose avant même la production d'individus (liant esprit/âmes et corps), il souhaite éviter "les court-circuits dans le processus de transindividuation", ce que précisément on pourrait nommé coup de chance ou coup de génie. Il semble parfois s'adresser à la masse avec une massue pour non pas imposer mais pour infuser à force de répétition son discours par une politique industrielle (ou grégaire) des technologies de l'esprit. "Je pense que la question et l'internet de demain et de l'invention sociale avec internet va être comment réinventer.... comment on va organiser, techniquement et industriellement,  des circuits longs de la transindividuation qui vont reconstituer des modèles sociaux, des rôles sociaux où chacun peut trouver son rôle à jouer, et même une économie de toutça, car je crois que tout ça à un moment devra constituer une économie sans chercher dans un premier temps la rentabilité"

Création : Steigler ne parle que très peu de création sinon en tant que "création sociale", sous l'influence de l'économie politique, il préfère parler de production. "Le logiciel libre comme processus de déprolétarisation. / caractère matriciel de ce qui se joue là."

Critique et invention : voir morale*, théorie. "La pensée théorique est une critique et elle se critique d'abord elle-même."

Déprolétarisation : voir Dissociation-Association*, voir Proléarisation*.

Désir : Le désir est produit socialement et n'est pas spontané, qui sert à lié des plusions qui elles sont spontanées.
Dissociation-Association : "La prolétarisation [Réenchanter le monde]  c'est ce qui engendré par des milieu dissocé. Les mileix dissocé c'est ce qui détruit ce que nous appelons avec Gilbert Simondon mais aussi sur Mikail Baktine sur des milieux associés. travailler dans un milieu associé  On s'indivisdu par le fait de travailler et l'on individu le milieu par le fait de travailler autrement dit on se co-individue et on se transindividue et on participe à la production de son propre milieu. La dissociation c'est ce qui vous excle au contraire du processus d'évolution du milieu. C'est exactement ce qui se passe quand un breau d'études dans une entreprise vient se substituer au savoir faire des ouvriers, des cadres, des techniciens, etc... et à un moment donné dit maintenant on va prescrire ce qu'on appelle des procédure... ... On fait perdre la capacité à produire du savoir car le savoir n'existe qu'en se produisant lui-même ou sinon ce n'est pas du savoir, c'est de la procédure, justement. Nous soutenons que la dissociation a été engendré par un stade de ce que nous nommons la grammatisation*." TDD

Le processus de sociation ou d'association est, quant à lui, processus d'unification du corps social

Economie libidinale (désir), économie financière (commerce) et économie politique (étatiue ou sociale) : voir désir*. "Contrairement à Claude Lefort [...] et à [...] Hannah Arendt, on ne peut pas voir séparer l'économie de la politique."

Grammatisation :  "La grammatisation est la disrétisation des flux continus, notamment des gestes des travailleurs et des paroles des locuteurs et cette discrétisation [la mise en symbole ou en formules, quelque part la notation] (telle qe dès 1776 Adam Smith l'a decrite dans la richesse des nations) c'est ce qui va permettre la prolétarisation des travailleurs c'est-à-dire leur exclusion du processus de savoir et donc leur aliénation accrue telle que le marxisme va l'énoncer. Ceci va s'étendre bien au-delà des travailleurs manuels aux consommateurs, au XXe s., à travers des économies de service et aujourd'hui s'étend à tout le secteur de la conception. Un des vrais enjeux du mouvement sauvons la recherche est là : comment faire en sorte que la recherche scientifique, que les gens qui sont censés produire de la recherche, produire des modèles scientifiques ne soient pas mis au service, comme force de travail de leur système nerveux comme force de travail de leur système nerveux de système procéduraux qu'ils servent mais auquel il ne contribue pas à la définition parce qu'ils n'ont plus l'appareil critique pour le faire." TDD

Milieu : voir morale *.
Morale : Chez Bernard stiegler, il s'agit d'une morale de la capacité, du "De quoi suis-je capable ?, mais c'est aussi est surtout une morale grégaire des milieux associés.On demeure pourtant dans une morale d'esclave en ce sens que l'invention est rejetée au profit de la critique.

Prolétarisation (lire Dissocation* et Grammatisation* auparavant) : "Le prolétaire commence par la classe ouvrière en détruisant la classe ouvrière (le prolétaire est celui qui perd son savoir d'ouvrier). Tous les salariés deviendront des prolétaires.", sauf à devenir des pensionnaires ou dans le cas du capitalisme cognitif des rentiers. La prolétarisation est
- la désindivuation de tous les acteurs.
- mauvaise agencement avec une technqiue de telle sorte que celle-ci détruit du savoir.

- "donc l'exclusion du processus de production du savoir et donc leur aliénation accrue tel que la dénonce le marxisme." TDD

Savoir (différents types de) : Les savoir-faire, les savoir-vivre, les savoirs théorique, les savoirs politiques

Théorie : "La pensée théorique est une critique et elle se critique d'abord elle-même." "Trouver la contradiction dans le processus que l'on combat. ... C'est la contradiction qui fait penser et non pas le consensus." [jeu sur la signifiance de la contradction, comme dire opposé à la logique inhérente au discours et comme dissensus)

Transindividuation : voir court-circuits et longs-circuits *

Travail, métier et technique : ce sont trois choses différentes. Bernard Stiegler prône la "réinvention du travail et surtout le réarmement du travail contre l'emploi", mais son discours est marxiste ou plutôt post-Commune et il ne parle pas du réinvestissment des métiers contre les professions. Ces dernières ce sont imposées après la Commune et la dispersion du savoir-faire des métiers de Paris qui forma le gros des batailons communeux. Les profession se sont par le passe-droit des diplômes subtituées aux métiers (que pourtant elles étreignent) sous l'effet des statistiques et de la création du contrat de travail venant se substituer au livret ouvrier. Que Stiegler ne comprenne le double tranchant des métiers nommé technè chez les grecs se retrouve indirectement aussi dans la présentation faite sur l'article wikipédia le concernant où métier se confond avec technique : "La philosophie s'articule en se démarquant de ce qu'elle surnomme la technè, dont s'inspirent les sophistes. Ce dehors est supposé ne contribuer en rien au savoir plein du dedans, et n'a par conséquent de statut que comme auxiliaire. Ce schéma dehors-dedans (auquel se lie l'opposition de la vie et de la mort) forme une grille qui fait que la philosophie ne peut que rater la technique au moment même où la techné s'indique comme question. La technique, ce n'est rien. Il n'y a pas — et il ne peut y avoir — de philosophie de la technique, pour autant que le logos ne laisse aucune originalité à la technique. Toute « pensée » de la technique excède nécessairement les limites de la philosophie. Une approche « pensante » de la technique ne peut que toucher aux bords de la pensée, ne peut que mettre en péril les schémas philosophiques."Wikipédia. Le rapport  paradoxal de Stiegler à la technique tout aussi paradoxal que le rapport au pharmalon* se retrouve aussi ici : "une technique vient toujours détruire du savoir dans un premier temps, elle vient le détruire car elle les court-circuite* ".

 

NCE : contribution à la nouvelle critique de l'économie politique

TDD : Colloque "le temps de la déprolétarisation" 6 mars 2010

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