La Philosophie à Paris

ANAXIMANDRE et l'apeiron

1 Avril 2007, 17:00pm

Publié par Paris - philo

 

Le premier scientifique connu, et peut-être l'un des plus grands est Anaximandre, qui vécut à Milet, aujourd'hui en Turquie, six siècle avant notre ère. C'est lui qui comprend que le monde n'est pas fait de Terre en bas et de Ciel en haut, mais que la Terre est un corps de taille bien finie qui flotte dans l'espace sans tombé est sans s'appuie sur quelque chose. N'est pas là une idée inquiétante (pourquoi la Terre ne tombe-t-elle pas ?) quoique, bien sûr correcte ?

 

 

Dans cette démarche de reconstruction continue de l'image du monde, la « substance » même du « monde », ou pour mieux dire notre façon de la concevoir continue à changer. Là aussi, Anaximandre est à l'origine de cette extraordinaire aventure : il introduit, pour expliquer tous les « phénomènes », une entité qu'il dénomme l'apeiron (traduit pas certains auteurs comme " ce qui n'a pas de distinctions, indéfini ", et par d'autres comme l' " illimité " [l' " ouvert " aussi chez Bergson]. C'est le premier objet théorique, le grand-père des atomes, des particules élémentaires, des champs physiques, des l'espace courbe, des quarks [...] grâce auxquels nous repensons le « monde ».

Carlo Rosselli, professeur à l'Université de la méditerranée à Marseille, Pour la Science, n°332, juin 2005, pp. 17-18

 

 

Nous précisons que nous avons rajouté les guillemets, les « et les », pour bien montrer qu'on en reste à la représentation qu'on se fait a priori des évènements et des problèmes. Ce scientifique emploie des termes qui repose sur une bonne vieille distinction entre le « monde intelligible » et le « monde sensible », les mots et les choses, le discours et la sensation mais ni la vie, ni le travail ni la pensée ne rentre dans cette dualité. Ce sont des forces aussi bien artificielles que naturelles que l'on peut appeler forces du Dehors en ce qu'elles échappent à la représentation mais qui sont bien effective puisque nous avons des organisations des productions marchandes ou vernaculaires, puisqu'au fond pour Schopenhauer et le Wittgenstein du Tractatus le monde est ma représentation. En contre-pied à cela pensée au génie chez Schopenhauer ou au sublime qui traverse et dépasse le texte du Tracatus. Mais le sublime génie est celui qui sait échapper à la représentation, dissoudre les repère pour en constituer de nouveau. C'est un peu de cela dont parlait ce texte élogieux. Allez au-delà de la représentation et vous serez non un génie mais tout simplement génial, c'est-à-dire plus fécond.

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